Thursday, May 31, 2007

'UK jihadis threaten Israel'

'UK jihadis threaten Israel'


Senior House of Lords member says Britain has 'been deeply infiltrated by radical Islam'

Yaakov Lappin Published: 05.31.07, 14:45 / Israel News




Radicalized British Muslims continue to pose a security threat to Israel, a senior member of the House of Lords told Ynetnews on Thursday.



Baroness Caroline Cox, former deputy speaker of the House of Lords for 20 years, and author of " The West, Islam, and Islamism, " and Dr. John Marks, co-author of the book, are in Israel for a BESA Center conference on radical Islam being held at Bar-Ilan University.



Jihad Declaration

Group affiliated with al-Qaeda declares Jihad against 'Zionist' Sarkozy / News Agencies

Abu Hafs al-Masri Brigades vow bloody attacks in Paris to punish France for electing 'Zionist crusader Sarkozy' to lead them
Full story



Cox told Ynetnews Israel "does need to be concerned" about another attempt by al-Qaeda affiliated British Muslims to attack the country, a precedent set in 2003 by the suicide bombing carried out by two British Muslims on the Mike's Place pub in Tel Aviv, killing three Israelis and injuring dozens.



Cox added that the possibility of another terrorist attack on Britain was a constant looming shadow. "Terrorists only have to get it right once. It's difficult to have a fail proof way to stop them," she said.



"Britain has become a base for training and teaching militant Islam," Cox declared, adding that moderate Muslims who opposed extremism faced threats and a harsh campaign to silence them. Dr Marks warned that "radical groups are multiplying and continuing to recruit ."



Arguing that "Britain has been deeply infiltrated," Cox cited the case of Salah Idris, who owned a Sudanese pharmaceutical factory destroyed by the US in the late 1990s after it was linked with al-Qaeda activity. Idris is also a shareholder in two high-tech security firms that provide security for the British parliament, UK military bases, and 11 nuclear installations.



"When we brought this matter to the attention of the authorities, we were told there was no cause for concern," Cox said, adding that Idris continued to be involved with the security firms.



Marks said Britain's Jewish community was also under threat. "I wish they would do more to inform the rest of society of the threat they face," he added.



"But in general, the threat is indiscriminate," Cox remarked.



Muslims schools in Britain 'like Hamas schools'

Textbooks being used in Saudi-funded Muslim schools in Britain contained the "same anti-Semitic texts based on the Koran that you find in Palestinian Hamas schools," Marks noted.



Cox quoted a senior British bishop as saying that "most of our educational institutions have been infiltrated," and said university campuses were prime recruitment grounds for Islamist groups.



"They are using our institutions to recruit young people, and preventing any critical analysis of Islam. I recently visited a theology college in Wales. The first thing you see when you walk in is a giant plaque thanking a wealthy sheikh for his contribution. I thought, is there any way that a realistic assessment of Islam can take place at this college?" she said.



New battleground: Plans for a mega-mosque in London



"The feeling is that we are all the time putting out fires," Cox said. She discussed proposals to construct a gigantic mosque in east London which would house 70,000 people in prayer. "The symbolism of the mosque is clear, it dominates over its surroundings, which submit to it," Cox said.



"While the implications of having a mega-mosque are worrying, what's more worrying is the group sponsoring the project, Tabighi Jannat (Arabic for 'the Proselytizing Group'). They already have a huge mosque in Dewsbury (northern England), which is a cause for concern. This group is extremely secretive, and receives Saudi funding," she added.




"We need to wake up, draw a line in the sand, and say enough is enough," she said, adding that "Britain's cultural and spiritual heritage are under threat."



Asked whether a culture of political correctness was stifling a proper response to radical Islam in Britain, Cox agreed, but added that the London bombings on July 7, 2005 helped peel away fears of being labeled 'Islamaphobic.'



"Five to 10 years ago, the PC filter would have kicked in more. Now, there is deep anxiety about what to do. There's a lack of any ideas on how to respond," she said.

La révolte enfouie de Pie XI

La révolte enfouie de Pie XI
Le discours antifasciste que le pape voulait prononcer en février 1939, et que son successeur a fait détruire, a été exhumé des archives vaticanes.
Par Eric JOZSEF
QUOTIDIEN : jeudi 31 mai 2007
Rome de notre correspondant
5 réactions
Le texte devait être lu en présence de Benito Mussolini, le 11 février 1939, à l'occasion du dixième anniversaire du Concordat entre l'Italie et le Vatican. Devant les évêques, le pape Pie XI avait ainsi prévu de tenir urbi et orbi un discours très dur contre le fascisme et le nazisme (lire ci-contre), s'en prenant notamment à une «presse qui agit contre nous» et qui va jusqu'à «nier obstinément toute persécution en Allemagne», mais encore en invitant les prêtres à se méfier des «délateurs». Décédé durant la nuit du 10 février, le pape Achille Ratti (élu en 1922) ne prononcera jamais ce texte de rupture avec le fascisme que l'historienne Emma Fattorini vient de mettre intégralement en lumière provoquant une sérieuse polémique dans les milieux catholiques.

Sur le même sujet
Extraits d'un appel à résister


En fouillant dans les archives du Vatican (ouvertes depuis septembre dernier pour la période allant jusqu'à 1939), cette universitaire reconnue, professeure à La Sapienza de Rome, a non seulement retrouvé des passages inédits (les plus critiques) de ce discours de février 1939 mais a acquis la preuve que le très controversé Eugenio Pacelli ­ alias Pie XII (1939-1958) ­ aurait fait délibérément disparaître le texte. A l'ombre de Saint-Pierre, la nouvelle fait l'effet d'une petite bombe. Secrétaire d'Etat d'Achille Ratti, Pacelli-Pie XII est depuis les années 60 critiqué pour ses «silences» durant la Seconde Guerre mondiale mais ardemment défendu par une partie de l'Eglise.
Attaques. Dans son ouvrage intitulé Pie XI, Hitler et Mussolini, la solitude d'un pape, Emma Fattorini affirme qu' «à partir des nouveaux documents des archives secrètes du Vatican il existe une preuve certaine que, le pape à peine mort, Pacelli ordonne la destruction immédiate de toutes les copies de ce discours». Le livre n'est sorti qu'hier matin en Italie, mais il fait déjà l'objet d'attaques et de critiques venues principalement de partisans déclarés de Pie XII. La Ligue catholique antidiffamation dénonce «une nouvelle tentative de tordre le cou à la vérité à l'aide d'arguments captieux».
L'Avvenire, le journal de l'épiscopat italien évoque la «confrontation forcée» entre Pie XI et son successeur et nie toute «solitude» du pape Ratti.
Pour Emma Fattorini, il ne s'agit pas d'opposer de manière radicale les deux papes, mais de constater, que, aujourd'hui comme hier, «il existe deux conceptions différentes de l'Eglise. Il y a d'un côté une idée de l'institution où c'est la dimension spirituelle qui prime et une autre conception qui pense davantage à l'aspect politique des choses ».
Fervent anticommuniste et partisan d'un certain apaisement avec Hitler et Mussolini sans être pronazi, Pie XII aurait ainsi suivi cette seconde voie. A l'inverse, raconte l'universitaire, à partir de 1936, «Pie XI estime que le totalitarisme est incompatible avec la foi. Il demeure un grand conservateur, peu laïque, mais dès cette période il perçoit, et c'est l'un des seuls, qu'Hitler est l'ennemi principal ou encore que la conférence de Munich est une tromperie. En terme de danger imminent, le nazisme se substitue pour lui au bolchévisme».
En mai 1938, Hitler se rend en visite officielle à Rome. Pie XI quitte alors ostensiblement le Vatican pour se réfugier dans sa résidence d'été de Castel Gandolfo. Le 5 septembre, Mussolini publie un décret qui interdit aux enfants juifs de fréquenter l'école. Le lendemain, devant un groupe de fidèles belges, le pape déclare publiquement que «l'antisémitisme est inadmissible, car spirituellement nous sommes tous sémites».
Béatification. «La question n'est pas tant la destruction du discours par Pie XII mais le fait qu'il n'en a pas repris l'inspiration», insiste Emma Fattorini. L'encyclique condamnant l'antisémitisme préparée sur la demande de Pie XI par le jésuite américain La Farge restera aussi dans les tiroirs après la mort du souverain pontife. Les révélations du livre interviennent quelques jours seulement après l'avis favorable à la béatification d'Eugenio Pacelli émis par la congrégation pour la cause des saints. Elles risquent de rouvrir la controverse avec les communautés juives, qui demandent au Vatican de bloquer la procédure tant que tous les documents concernant le pontificat de Pie XII n'auront pas été rendus accessibles aux historiens. Seuls ceux allant jusqu'à Pie XI sont désormais publics. Mais personne n'a encore pensé à béatifier ce dernier.

DjameDjamel Bouras au MoDem

DjameDjamel Bouras au MoDem
30/05/07




- - Thème: Politique




Charlie Hebdo s’interroge sur le choix du Mouvement démocrate d’avoir choisi pour représenter le parti en Seine St-Denis, le judoka Djamel Bourras, proche de l’UOIF, engagé contre la loi sur les signes religieux à l’école publique. Il a également soutenu la chaîne Al-Manar du Hezbollah connue pour ses programmes antisémites et Dieudonné. « J’espère que vous allez continuer à le soutenir. Il y a certaines puissances qui nous font beaucoup de mal », avait-il déclaré au théâtre de la main d’Or.
La question de cette représentation politique semble en embarrasser quelques uns. Pour sa défense, François Bayrou déclare : « Je ne connaissais pas Djamel Bouras. Il m’a été présenté comme le grand sportif que l’on connaît. Il me dit que toutes ces accusations sont fausses. J’ai tendance à le croire… Il n’a pas le look. Mais si c’est le cas j’aurai une explication et je prendrai les décisions nécessaires. Je n’ai aucune bienveillance à l’égard de ces choses-là et je l’ai prouvé à plusieurs reprises. »
l Bouras au MoDem
30/05/07




- - Thème: Politique




Charlie Hebdo s’interroge sur le choix du Mouvement démocrate d’avoir choisi pour représenter le parti en Seine St-Denis, le judoka Djamel Bourras, proche de l’UOIF, engagé contre la loi sur les signes religieux à l’école publique. Il a également soutenu la chaîne Al-Manar du Hezbollah connue pour ses programmes antisémites et Dieudonné. « J’espère que vous allez continuer à le soutenir. Il y a certaines puissances qui nous font beaucoup de mal », avait-il déclaré au théâtre de la main d’Or.
La question de cette représentation politique semble en embarrasser quelques uns. Pour sa défense, François Bayrou déclare : « Je ne connaissais pas Djamel Bouras. Il m’a été présenté comme le grand sportif que l’on connaît. Il me dit que toutes ces accusations sont fausses. J’ai tendance à le croire… Il n’a pas le look. Mais si c’est le cas j’aurai une explication et je prendrai les décisions nécessaires. Je n’ai aucune bienveillance à l’égard de ces choses-là et je l’ai prouvé à plusieurs reprises. »

Wednesday, May 30, 2007

Vivre avec l'antisémitisme ?, par David Meyer

Point de vue
Vivre avec l'antisémitisme ?, par David Meyer
LE MONDE | 28.05.07 | 13h45 • Mis à jour le 28.05.07 | 13h45


algré les incertitudes persistantes sur la nature et les causes de la destruction par les flammes de la synagogue de Genève jeudi 24 mai, cet événement nous plonge dans une réflexion sur l'évolution et la nature de l'antisémitisme aujourd'hui. Si l'enquête en confirme la nature criminelle et antisémite, sachons qu'il ne s'agit pas un cas isolé.



Depuis de nombreuses années déjà, de tels actes à l'encontre d'"intérêts juifs" ou de "juifs" se sont multipliés. Durant la campagne présidentielle, plusieurs cimetières juifs ont été vandalisés. Certains de ces "incidents" trouvent un écho dans la presse, mais de nombreux autres sont passés sous silence. Face à cette réalité, la peur s'empare à nouveau des esprits et reprend sa place dans notre vocabulaire quotidien. Il semble que chaque nouvelle attaque dirigée contre nous génère des discours philosophiques et philologiques à propos de la nature de cette haine. Nous entendons le monde non juif argumenter indéfiniment afin de trancher la question cruciale : cet "incident" était-il antisémite ou plutôt "antisioniste" ?

Derrière cette philologie, nous ne pouvons nier que lorsque les juifs d'Europe - trop souvent considérés comme "cibles légitimes" ou "dommages collatéraux" du conflit moyen-oriental - sont tués ou blessés, cela ne provoque que rarement de la compassion. De la philosophie oui, mais pas de larmes ! Voilà donc le monde européen dans lequel nous vivons. N'est-il pas grand temps que nous nous posions la question de savoir comment réagir face à ces actes et surtout face à ces réactions ?

L'histoire de notre survie millénaire en milieu hostile nous a appris à réagir à l'antisémitisme de trois manières radicalement différentes : le rejeter, le fuir ou le contrecarrer. En effet, pour beaucoup, la tentation de rejeter la réalité antisémite était souvent la solution de choix. On pouvait trouver de bonnes raisons pour prétendre que la situation n'était finalement pas aussi mauvaise qu'elle en avait l'air et qu'il s'agissait d'un phénomène passager. En tout état de cause, on considérait qu'il valait mieux, pour nous les juifs, rester silencieux, ne pas se faire remarquer et jouer la carte de l'assimilation au sein d'une société qui nous avait pourtant si ouvertement rejetés.

L'affaire Dreyfus à la fin du XIXe siècle et la tragédie de la Shoah quelque cinquante années plus tard sont des parfaits exemples de ce genre de comportement. A l'époque, de nombreux juifs français ne pouvaient pas croire que la France se retournerait contre eux et qu'avec le temps ils se retrouveraient privés de leurs droits et de leur statut de citoyen. De même, dans les années 1930, peu de juifs allemands crurent que leur pays était en train de devenir un lieu de haine et de mort. Français ou Allemands, c'est en jouant la "carte du bon citoyen" que beaucoup de juifs tentèrent de rester optimistes.

Avec le recul, la réalité du siècle passé nous a appris une leçon importante. Rejeter l'antisémitisme est voué à l'échec, car la haine antisémite grandit plus rapidement que notre aptitude à nous assimiler. C'est donc ainsi, lorsque le rejet de l'antisémitisme cessa d'être une option viable, que nous nous sommes tournés vers une autre alternative : la fuite. Pourquoi vivre dans un pays qui ne veut pas de vous si vous pouvez trouver un endroit plus "hospitalier", ailleurs ? Au cours des siècles, la communauté juive a développé une sorte de sixième sens pour ce travail et cette recherche. En prospectant au nord et au sud, au-delà des océans et des montagnes, nous avons souvent su trouver un lieu pour nous accueillir, du moins temporairement.

Mais le monde, tel que nous le connaissons aujourd'hui, a ses limites géographiques et géopolitiques. Les lieux de refuge et de fuite sont épuisés ! De plus, fuir l'antisémitisme comporte en lui-même les germes d'un échec humain que nous ne pouvons ignorer. La fuite n'est autre que la reconnaissance de l'incapacité de "vivre ensemble" et l'aveu implicite que les juifs ne peuvent vivre qu'avec des juifs.

L'Etat d'Israël, seul et ultime refuge pour le peuple juif, représente l'expression politique de ce sentiment. Une telle conclusion serait une aberration philosophique et religieuse qui détruirait l'essence même de l'esprit juif, à savoir la volonté d'être un peuple - certes particulier et différent - mais porteur d'un message universel pour les hommes. Aucun message universel ne peut être transmis si nous ne pouvons vivre parmi les nations du monde. Fuir l'antisémitisme n'est donc pas une solution capable de nous faire survivre.

Quant est-il alors de la troisième solution : contrecarrer l'antisémitisme ? Après la Révolution française et le siècle des Lumières, une nouvelle approche de la question antisémite vit rapidement le jour. Parmi les juifs éclairés, il convenait de penser que l'antisémitisme ne pouvait être que la conséquence du sentiment séculaire de haine religieuse envers la religion juive et non pas vis-à-vis des juifs en tant qu'êtres humains.

A une époque de raison, de sécularisme et héritière de l'esprit des Lumières, l'antisémitisme pouvait être éradiqué par l'éducation et la culture. Cet optimisme touchant et naïf n'avait en rien perçu la nature changeante de la haine du juif. Après s'être basé sur des sentiments religieux, puis sur l'ignorance, il devint une théorie économique, puis raciale.

Aujourd'hui, la mutation est politique. Nous le savons tous, c'est souvent derrière le terme "antisionisme" que se retrouve le bon vieil "antisémitisme" d'antan ! Tristement, après des nombreuses années de dialogue et de pédagogie, le rêve d'un monde ou "culture" et "éducation" étaient les antidotes de la haine s'effondre. Nous devons avoir le courage d'admettre que l'antisémitisme est bel et bien une réalité endémique qui ne s'éradique pas. Malheureusement, les mutations de la pensée antisémite évoluent plus vite que notre capacité à éduquer !

Face à ce tableau pathétique des échecs successifs de notre expérience millénaire, il ne nous reste qu'un seul autre choix. Si l'antisémitisme ne peut être rejeté, fui ou contrecarré, il doit donc être confronté. Confronter l'antisémitisme serait, après tout, la meilleure façon de réagir face à la réalité de l'Europe d'aujourd'hui. La confrontation n'est pas physique, rassurons-nous ! Elle est intellectuelle. Une confrontation avec nous-mêmes et nos attentes concernant le monde dans lequel nous vivons. Nous juifs d'Europe devons apprendre à affronter la réalité de l'antisémitisme sans grandes expectatives et sans espoirs. Nous devons aussi faire entendre notre voix quand cela s'avère nécessaire, pour rappeler que nous sommes toujours là, mais rien de plus. En tant que juifs, nous avons choisi de vivre dans un environnement ou les sentiments et les actes antisémites sont monnaie courante.

Nous faisons ce choix, tout en sachant que cela ne changera pas, mais en refusant de croire que les juifs ne peuvent vivre qu'avec d'autres juifs. Pour nous, c'est comme une histoire d'amour à sens unique. Nous aimons l'Europe, mais nous savons pourtant que l'Europe ne nous aime pas avec la même ardeur. En deçà de certaines limites, il y a donc bien un antisémitisme que nous tolérons !


--------------------------------------------------------------------------------
David Meyer est rabbin, enseignant, écrivain.

Le curieux silence de Disney, par Yves Mamou

Le curieux silence de Disney, par Yves Mamou
LE MONDE | 29.05.07 | 13h20 • Mis à jour le 29.05.07 | 13h20


e groupe américain Disney est réputé pour la lutte sans pitié qu'il mène contre les contrefacteurs. Ses bataillons d'avocats bataillent pied à pied contre toute utilisation frauduleuse des personnages qui ont fait sa fortune : Donald, Minnie, Picsou... Mais lorsque le Mouvement de la résistance islamique Hamas a choisi de cloner Mickey, pour animer une émission de propagande à destination des enfants (Le Monde du 16 mai 2007), le groupe de communication américain s'est bien gardé de réagir.



Le gouvernement israélien, nombre d'organisations humanitaires, juives et non juives, la presse internationale et même le Fatah ont protesté contre la marionette Farfour - un clone de Mickey - qui, tous les vendredis après-midi, dialogue avec une petite fille nommée Saraa sur la chaîne Al-Aqsa, contrôlée par le Hamas. Le programme s'appelle "Les Pionniers de demain" et les propos sont rarement anodins : "Tu ne dois pas oublier tes prières et te rendre à la mosquée cinq fois par jour. Et tu dois te mettre dans les premiers rangs jusqu'à ce que nous gouvernions le monde", insiste Farfour. Ou bien : "Telle est la volonté d'Allah, ce pays, ses enfants, ses hommes et femmes, ses vieillards, nous vaincrons, nous vaincrons Bush, nous vaincrons Sharon ! Ah, Sharon est mort ! Nous vaincrons Olmert ! Nous vaincrons Condoleezza..."

Diane Disney Miller, fille de Walt Disney, s'est insurgée à plusieurs reprises dans la presse américaine contre "l'endoctrinement des enfants. Un acte qui va à l'encontre de l'humanité la plus élémentaire". Mais le groupe fondé par son père a fait comme s'il n'entendait pas. Comme si la contrefaçon quand elle était à finalité idéologique sortait de son ressort.

Robert A. Iger, PDG de Disney, a fini par avouer qu'il avait fait volontairement la sourde oreille. Le 21 mai, à un congrès des éditeurs de presse et des écrivains américains, le PDG de Disney a reconnu que le groupe "n'avait ni mobilisé ses forces, ni exigé le retrait de la marionnette, et moins encore cherché à réagir publiquement".

Il ne s'agissait nullement d'indifférence. "Nous avons été épouvantés par l'utilisation qui était faite de notre personnage", a-t-il dit. "Une organisation qui exploite les enfants de cette manière ne peut susciter que le mépris", a-t-il ajouté. Mais il a estimé qu'une réaction publique ne s'imposait pas. Pour la bonne raison que cela "n'aurait rien changé", a conclu M. Iger. Un procès dans une zone de non-droit comme Gaza n'aurait guère eu de sens, a-t-il laissé entendre. Mais la crainte pourrait avoir été motrice. Un groupe qui, comme Disney, gère des parcs où circulent des millions de touristes n'a guère intérêt à attirer sur lui l'attention d'une organisation rodée à la violence. Mais, sur ce point aussi, le PDG de Disney n'a rien dit.



Yves Mamou
Article paru dans

Découverte du passeport ayant permis au nazi Eichmann

Découverte du passeport ayant permis au nazi Eichmann d'entrer en Argentine
Le faux passeport, portant le nom de Ricardo Klement, utilisé par le nazi Adolf Eichmann pour fuir l'Europe et entrer en Argentine en 1950, a été retrouvé par hasard dans les archives du tribunal de Buenos Aires, a indiqué mardi à l'AFP le musée qui conserve ce document.
Ce passeport, en très bon état, avait été délivré le 1er juin 1950 par la Croix rouge internationale à Genève en faveur d'Eichmann, ancien directeur du Bureau des Affaires Juives sous le régime d'Hitler et l'un des principaux responsables du génocide perpétré par les nazis contre les juifs d'Europe.
Ce document a été retrouvé par hasard par la juge María Servini de Cubría dans les archives du tribunal, qui l'a aussitôt remis au musée de l'holocauste de la capitale argentine.

L'honneur perdu d'un dissident roumain, par Mihaï Dinu Gheorghiu

L'honneur perdu d'un dissident roumain, par Mihaï Dinu Gheorghiu
Fin janvier, la mairie de la ville de Timisoara, en Roumanie, décidait d'accorder le titre de "citoyen d'honneur" à l'écrivain roumain et ancien dissident Paul Goma. Cette décision, hautement symbolique, serait apparue comme une réparation bien méritée pour celui qui avait été contraint de quitter la Roumanie il y a presque trente ans, suite à ses critiques courageuses du régime Ceausescu. Il est depuis réfugié en France, et sa situation par rapport à l'Etat roumain n'a pas été réglée, malgré les appels et les démarches dans ce sens.
Pourtant, la décision de la mairie de la ville de Timisoara, connue pour avoir été le foyer de la révolution roumaine de décembre 1989, a suscité, et à juste titre, des protestations - de la part de la communauté juive roumaine et de l'ambassade d'Israël à Bucarest - à cause des écrits antisémites et négationnistes de Paul Goma, qui s'est employé ces dernières années à justifier les mesures de l'ancien dictateur Antonescu contre les juifs pendant la seconde guerre mondiale. Ces protestations, de même que les publications incriminées de Paul Goma, n'ont pas retenu l'attention de la justice, bien qu'une loi contre de tels faits existe en Roumanie.
On aurait pu croire que la décision de la mairie de Timisoara avait été prise en ignorance de cause ou par un lapsus moins coupable, marquant sa préférence de distinguer l'ancien dissident et faire oublier le récent polémiste provocateur et "politiquement incorrect". Mais nous avons découvert que, bien au contraire, la lettre de motivation pour l'attribution du titre de citoyen d'honneur à Paul Goma avance comme argument important l'action militante de Goma contre les juifs.

Source: Le Monde

Le Quai d’Orsay serait prêt à accueillir et à discuter avec un responsable du Hezbollah

Le Quai d’Orsay serait prêt à accueillir et à discuter avec un responsable du Hezbollah
30-05-2007

Selon la télévision libanaise "LBC", le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a affirmé que le Quai d’Orsay a reçu une demande d’un député libanais pour se rendre à Paris et discuter avec les autorités de la crise libanaise.
Il s’agirait du député du Hezbollah Hassan Fadlallah, député de Bent Jbeil (Sud). Le Quai d’orsay serait prêt à le recevoir pour nouer des contacts avec l’ensemble des parties libanaises, dans un souci de trouver une solution à la crise politique.
Notons que le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a reçu durant 45 minutes le général Michel Aoun, hier lundi. Aoun est arrivé ce week-end à Paris pour présenter et signer son livre : « Général Aoun, une certaine vision du Liban », écrit par Frédéric Domont, correspondant de RFI au Liban. Le 31 mai, Aoun sera au Palais des Congrès de Paris, pour un rassemblement avec ses partisans en France.

Sunday, May 27, 2007

La « palestinisation » de l’Europe

La « palestinisation » de l’Europe
objectif-info.com - Bat Yeor / FrontPagemagazine.com
mercredi 16 mai 2007 - 23:10






L’invitée de Frontpage est aujourd’hui Bat Ye’or, la plus grande autorité qui soit sur la dhimmitude. Son dernier essai est Eurabia: l’axe euro-arabe, qui vient de sortir en italien.


FP: Bat Ye’or, bienvenue dans Frontpage.


Bat Ye’or: Heureuse d’être ici à nouveau. Merci Jamie.


FP: Votre livre sur Eurabia est sorti en français en 2006, et paraît maintenant en italien. Des versions en néerlandais et en hébreu suivront cet automne. Y a-t-il des différences avec la version américaine?


Bat Ye’or: Oui, il y a des différences. J’ai écrit l’édition américaine en 2004, espérant alerter le public américain des changements qui affectent profondément l’Europe sur les plans démographiques, religieux, culturels et démocratiques. Ces transformations modifieront les relations de l’Europe avec l’Amérique et agrandiront le fossé qui les sépare. Cette situation n’est pas particulièrement liée au président Bush, bien que sa forte foi chrétienne soit une raison majeure de son impopularité en Europe. Le problème central est lié à la satellisation de l’Europe par le monde arabe et musulman – le résultat d’une politique poursuivie depuis plus de trente ans par choix, par crainte et par cupidité. Le poids démographique arabe et musulman en Europe s’associe au flux des capitaux arabes, à la globalisation des marchés, et aux énormes investissements financiers européens dans les pays arabes.


Tout ceci crée d’importants liens euro-arabes ainsi que des pressions, qui déterminent une politique basée sur l’opportunisme économique. L’Union Européenne gère plusieurs programmes pour les étudiants arabes. Elle finance d’innombrables ONGs pro-arabes, et a établi de puissants réseaux euro-arabes pour coordonner une position commune contre les U.S.A. et Israël dans le monde académique, chez les intellectuels, les journalistes, et les syndicalistes. Les États européens financent et charpentent la guerre idéologique palestinienne contre Israël. Nous avons récemment vu le Syndicat National des Journalistes de Grande-Bretagne voter en faveur du boycott des produits israéliens. L’an dernier, c’était l’Association Nationale des Professeurs de l’Enseignement Supérieur (NATFHE en anglais) qui votait l’adoption d’un « boycott silencieux » des universités israéliennes et de leurs professeurs et étudiants. Cette politique est mise en place par les réseaux euro-arabes qui unissent les associations européennes et arabes. Il y a une collaboration pesante, presque d’acier, à tous les niveaux institutionnels entre l’Europe et les pays de la Ligue Arabe. L’anti-américanisme européen et l’anti-sionisme s’élaborent au sein de cet organe de liaison arabo-musulman. A moins que l’Amérique n’accepte d’entrer dans un processus destructif de reddition et de soutien moral à l’idéologie jihadiste, similaire à celui qui corrompt l’Europe, l’hostilité européenne ne disparaîtra pas ; au contraire, elle s’accroîtra. L’Europe est maintenant enchaînée au monde arabo-musulman et ne peut se désengager ou changer de cap. Blair a essayé de le faire et a échoué lamentablement. En fait, après dix ans à la tête de son gouvernement, il porte une responsabilité majeure dans cette triste situation.


FP: Qu’est-ce qui a changé depuis la publication de Eurabia: l’axe euro-arabe en Amérique (janvier 2005)?


Bat Ye’or: La situation s’est aggravée sur tous les fronts. Aux débuts de la guerre en Irak (au printemps 2003), il y avait quelque espoir qu’un gouvernement démocratique arrive au pouvoir et donne la justice et la paix à son peuple. Mais l’élimination de la tyrannie, grâce aux forces de la Coalition, n’a fait que mettre en évidence les pires forces délétères et inhumaines qui consument les sociétés arabo-musulmanes. La guerre en Irak a exposé les erreurs américaines, les divisions occidentales et l’imprévoyance pour confronter le jihad mondial. La situation chaotique que l’on voit là-bas et le processus de nucléarisation de l’Iran ont fortifié les islamistes. De plus, la lamentable réponse du gouvernement Olmert au Hezbollah au Liban et le triomphe électoral du Hamas à Gaza ont conforté l’impression d’une débâcle israélienne et occidentale dans le monde arabe et musulman. La Grande-Bretagne a été humiliée et n’a pas réagit fermement au kidnapping de quinze de ses marins par l’Iran. Au lieu de cela, les journalistes et le monde universitaire britanniques s’en sont violemment pris à Israël pour apaiser les gouvernements musulmans et en particulier les Palestiniens qui avaient enlevé, contre espoir de rançon, un journaliste de la BBC. Un tel comportement est typique de la dhimmitude : le Chrétien dhimmi, ayant trop peur d’attaquer son oppresseur musulman, retourne sa frustration impuissante contre une innocente victime dhimmie plus faible, le Juif. Ces relations triangulaires sont une constante dans le tissu social et politique de la dhimmitude pendant plus d’un millénaire et jusqu’à nos jours.


La haine de l’Amérique, la culture antisémite, l’inversion cynique de la vérité, le soutien donné aux tueurs et aux ravisseurs et le fait de prendre parti pour eux, expriment un humiliant sentiment d’impuissance. La Grande-Bretagne est devenue le chien qui aboie pour ses protecteurs : les islamistes et les Palestiniens. Cette situation ne se limite pas à la Grande-Bretagne, mais peut-être est-ce parce que l’Angleterre fut l’une des nations les plus fières et les plus puissantes d’Europe, l’une parmi les trois pays victorieux les plus importants de la Seconde Guerre Mondiale, que cette déchéance et cette humiliation auto-consenties sont si traumatisantes. Certains Européens s’opposent bien sûr à de telles politiques, mais les directives européennes ont tendance à entraver les droits démocratiques par un contrôle totalitaire, telle une nasse, de la culture, des médias, et des universités.


Qui plus est, de l’autre côté de l’Atlantique, l’alliance latino-arabe encouragée par Zapatero « l’Andalou » isole davantage l’Amérique. La tactique visant à diviser l’Occident pour l’affaiblir est en train de réussir.


FP: Vous avez introduit un nouveau concept: le « palestinisme ». Qu’est-ce que cela signifie exactement?


Bat Ye’or: Je pense que c’est précisément le palestinisme qui est à l’origine de la décadence de l’Europe. C’est une idéologie basée sur une théologie du remplacement, dans laquelle la Palestine remplace Israël. Ayant été conçue et promue par des intellectuels et des politiciens européens et arabes travaillant de concert, elle combine le pire des deux cultures. Pour le monde arabe et musulman, le palestinisme incarne l’idéologie et les intentions du jihad contre un peuple dhimmi rebelle. Il est donc fondé sur une culture et une théologie musulmane qui refuse l’indépendance territoriale et la souveraineté à un peuple non musulman quel qu’il soit.


Le palestinisme s’oppose à Israël sur deux points principaux :


1) les Juifs, étant un peuple dhimmi, ne peuvent gouverner des Musulmans, et encore moins libérer et gouverner leur pays, tout particulièrement s’il a été conquis et colonisé par le jihad dans le passé – ce qui est le cas d’Israël, de l’Espagne, des Balkans, de la Hongrie et d’autres parties de l’Europe. Les Juifs doivent être ramenés sous le joug de l’islam. Et ceci s’applique aussi, bien entendu, aux Chrétiens ; Chrétiens comme Juifs doivent être réduits à la soumission et à la dhimmitude.


2) La doctrine musulmane rejette la Bible, elle n’accepte pas qu’elle constitue l’histoire du peuple d’Israël et la source du christianisme. Les Musulmans croient que le récit biblique, tel qu’il est transcrit dans le Coran, est l’histoire du peuple musulman et de prophètes musulmans. Pour cette raison, ils nient le patrimoine historique et ancestral des Juifs et des Chrétiens en Terre Saine. Pour eux, les deux Testaments ont une source islamique, et décrivent une histoire islamique puisque les personnages de la Bible et Jésus lui-même (Issa) étaient musulmans. Le judaïsme et le christianisme sont considérés comme des falsifications de l’islam. C’est au cœur même de l’idéologie – disons même de la doctrine – du palestinisme, et de sa guerre contre Israël.


Les courants européens ont ajouté à tout cela un antisémitisme chrétien traditionnel, qui condamne les Juifs à l’exil perpétuel jusqu’à leur conversion. La guerre palestinienne contre Israël, fortement encouragée par beaucoup en Europe, se révéla être une magnifique opportunité de poursuivre et de maintenir une culture de haine et de dénigrement des Juifs – aujourd’hui, de l’état d’Israël – et d’offrir un soutien moral et politique à un second holocauste. L’Europe s’est avérée être le plus grand supporter et le plus grand bailleur de fonds des Palestiniens, ainsi que leur mentor idéologique.


FP: L’Europe s’est « palestinisée », n’est-ce pas? Quelles ont été les conséquences de tout ceci pour l’Europe?


Bat Ye’or: Les conséquences pour l’Europe sont multiples et variées, profondes et, semble-t-il, irréversibles. Le palestinisme a été l’outil le plus efficace pour diviser, affaiblir et détruire l’Occident. Mais ce processus ne put avoir lieu que parce qu’un appareil institutionnel, la Communauté Européenne – devenue l’Union Européenne en 1993 – en a fait un instrument de politique étrangère.


Tandis que dans le monde arabe et musulman le palestinisme était l’outil des jihadistes pour éradiquer l’indépendance et la liberté du peuple dhimmi juif, sa signification fut autre en Europe. Le soutien non officiel de la Communauté Européenne au jihad de la Ligue Arabe pour délégitimer Israël a rétabli une culture de haine qui est autodestructrice pour l’Europe elle-même. Quoique les Européens en pensent aujourd’hui, l’intégralité de leur culture spirituelle et humaniste vient des prophètes bibliques, de la libération des Hébreux de l’esclavage, de la promotion de l’égalité et de la dignité des êtres humains, des valeurs salvifiques que sont l’humilité, l’autocritique, la demande du pardon, de l’éloge de la paix et de la séparation de la religion et de l’État, etc. Toutes les fêtes chrétiennes sont des fêtes juives christianisées. Les livres saints judaïques sont les livres saints chrétiens.


Rejoindre le camp des jihadistes implique la suppression de ces liens qui charpentent et soutiennent le christianisme, l’affaiblissant ainsi, et le laissant prêt à s’écrouler. Et la haine détruit davantage celui qui la couve que sa victime. S’allier aux jihadistes signifie adhérer à l’idéologie jihadiste qui cherche à imposer une règle islamique totalitaire au monde entier, une vision qui ne conçoit pas la diversité humaine en termes d’égalité, et qui n’accepte ni la critique, ni la liberté d’expression, ni d’opinion. Cela signifie que tant le christianisme que le judaïsme, en tant que religions et que civilisations, doivent être récusés et méritent d’être détruits.


Le palestinisme s’efforce de supprimer les liens entre le christianisme et le judaïsme parce qu’il professe que le christianisme est né de l’islam, d’un Jésus qui était un prophète musulman – l’Issa coranique – et très différent du Jésus juif dépeint par les quatre évangélistes – eux-mêmes nourris de l’Ancien Testament et non du Coran. En Europe, le remplacement théologique du judaïsme déclenché par le palestinisme affecte aussi la politique. A l’exception de commentaires désobligeants, les médias évitent de mentionner Israël, comme si déjà il n’existait plus, le supprimant ainsi par un boycott muet. Une autre tendance européenne consiste à imposer une stricte similarité historique et une équivalence entre Israël et les Arabes ou les Palestiniens, alors que leur histoire et leurs institutions sont fort différentes.


Puisque le palestinisme est maintenant l’idéologie principale en Europe, il a déterminé le soutien européen aux stratégies des jihadistes. Et le jihad n’est pas n’importe quelle guerre, il constitue à lui seul un recueil guerrier complet, avec ses stratégies sacrées et ses tactiques rituelles. L’Europe a légitimé les intentions de l’OLP de détruire Israël dès les années soixante-dix, ses enlèvements et ses massacres de civils, ses détournements d’avions, son terrorisme, par le rejet de la responsabilité de ces crimes sur les victimes plutôt que sur leurs auteurs. Pour pouvoir justifier des actes si contraires aux valeurs humanistes et morales, l’Europe dût diaboliser Israël, le dépeindre comme le plus grand ennemi de la paix, et a ce faisant rajeuni sa passion de haïr Israël, lui imputant ses propres crimes.


Ce n’est pas tout. La plupart des Européens ne sont pas d’accord avec cette politique. Beaucoup l’ont dénoncée et combattue. Mais par le biais d’une campagne coordonnée et suivie des réseaux de l’Union Européenne, un système s’est mis en place ; il relie la politique, les marchés, la culture, les universités, les médias et les faiseurs d’opinion, sur l’ensemble des États membres, afin d’imposer une culture méprisable du mensonge et du déni de la réalité nécessaire pour soutenir la politique étrangère pro-palestinienne de l’Europe.


FP: Tout ceci est très déprimant, Bat Ye’or. Y a-t-il quelque espoir dans la confrontation entre l’Occident et l’islam militant ? L’Europe est-elle perdue pour de bon ? Que devrions-nous faire, nous qui sommes dans le monde libre ? Que pouvons-nous faire ?


Bat Ye’or: Le seul espoir pour l’Occident réside dans sa perception des visées du jihad mondial et de ses dangers. Ce n’est pas seulement une guerre militaire, c’est aussi – et même plus – un débat spirituel, intellectuel et politique. Mais l’Union Européenne prend un chemin opposé, en imposant même un lexique [*] qui censure le mot « jihad » et l’exclut de la discussion, éliminant son historicité. La lâcheté de la position européenne déçoit de nombreux Musulmans courageux qui luttent pour la modernisation et la démocratisation de la pensée et des sociétés musulmanes. Les Européens sont si bien conditionnés par le palestinisme à haïr l’Amérique et Israël qu’ils sont non seulement en plein déni, mais aussi complètement anesthésiés.


Que pouvons-nous faire ? D’abord, en Europe comme aux États-Unis, nous réapproprier nos universités qui sont devenues des bastions du « saïdisme ». Enracinée dans le palestinisme, cette école créée d’après l’Égyptien chrétien Edward Saïd a remplacé la science et la méthodologie orientaliste par l’ignorance et l’endoctrinement à la haine contre Israël et l’Occident. Nous devons aussi poser au grand jour le débat d’idées, le rendre public, sans censure, ni boycott, ni menaces. C’est le seul moyen de prévenir un racisme né de la frustration et de l’impuissance. Mais – par-dessus tout – les Européens doivent décider de leurs valeurs, de leur futur, et défendre leurs institutions démocratiques et s’opposer à la subversion de leur culture. Ils doivent reprendre le contrôle de leur propre sécurité plutôt que de mendier la protection des jihadistes et d’accepter d’être rançonnés.


FP: Bat Ye’or, merci de vous être jointe à nous.


Bat Ye’or: Merci de m’avoir invitée, Jamie.


________________


Edité le 30/05 pour implémenter les corrections proposées par Mme Bat Ye’or. Qu’elle en soit remerciée !


[*] On parlait déjà de ce lexique il y a un an, lorsqu’il était en cours de rédaction. J’avais déjà alors traduit une dépêche et commenté ce projet dans ce billet.

Des prêtres orthodoxes: expurger la liturgie de ses passages antisémites

Des prêtres orthodoxes: expurger la liturgie de ses passages antisémites
upjf.org - Etgar Lefkovitz
mercredi 25 avril 2007 - 22:54







Comme le dit l'auteur, cet appel constitue une véritable révolution, en effet. Dans l'Orthodoxie, l'Eglise a un statut presque équivalent à celui de l'Ecriture sainte. Jusqu'à ce jour, il n'a jamais été envisagé d'en changer même un iota. Nous verrons si cette initiative réussira à infléchir cette tendance rigoriste inflexible. On peut le souhaiter. On peut aussi en douter. Wait and see.

Un groupe de 12 prêtres orthodoxes a appelé l'Eglise à réviser ses antiques positions théologiques – qui datent de plusieurs siècles - envers les Juifs et l'Etat d'Israël, et d’ôter de sa liturgie les passages antisémites.

Les prêtres dissidents ont formulé leurs requêtes dans une déclaration en 12 points, qui a été adoptée au cours d’une visite d'une semaine en Israël, ayant pour but d’inciter à un débat dans le monde chrétien orthodoxe, et de remettre en question des siècles de conceptions antisémites.

"Malheureusement, certains chrétiens orthodoxes propagent, sous la bannière de l'Orthodoxie, un antisémitisme répugnant qui est incompatible avec le christianisme", a déclaré le Révérend Innokenty Pavlov, professeur de théologie à l'institut de théologie biblique de Moscou.

"Nous devons élever la voix et appeler les laïcs orthodoxes et les dirigeants ecclésiastiques à formuler une position officielle de l'Eglise orthodoxe concernant nos relations avec le judaïsme, à l’instar de ce qui a été formulé, il y a quelques décennies par l'Eglise catholique", a-t-il ajouté, se référant ainsi au Second Concile du Vatican (1962-1965).

La déclaration de dix pages, rendue publique le 19 avril, appelle à renoncer à la théologie de la substitution [de l’Eglise à Israël], et à expurger de ses passages antisémites la liturgie de l'Eglise – tout spécialement ceux des célébrations pascales ; elle prend également à son compte le lien éternel entre le peuple juif et la terre d'Israël.

Les passages antisémites figurent dans le rituel liturgique orthodoxe utilisé dans le monde entier.

Les dix prêtres orthodoxes signataires de la déclaration – certains en résistance ouverte aux directives des dirigeants de l’Eglise – représentent cinq Eglises orthodoxes : russe, grecque, ukrainienne, géorgienne, et les Eglises œcuméniques orthodoxes. La déclaration affirme :

"Nous sommes parvenus à la ferme conviction qu’il est grand temps que l’Eglise orthodoxe rectifie son attitude envers les Juifs et le judaïsme".

A la différence des églises catholiques et protestantes, l’Eglise orthodoxe n’a jamais ôté de sa liturgie les passages antisémites, qui se réfèrent encore aux Juifs, comme aux meurtriers du Christ, dit le Dr Dimitri Radyshevsky, directeur du Jerusalem Summit [Sommet de Jérusalem], un think tank israélien de Juifs conservateurs, co-organisateur de cette visite.

Et de préciser que les passages antisémites sont plus manifestes durant les célébrations pascales, et comportent des affirmations, telles que :

"La tribu juive qui vous a condamné à être crucifié, Seigneur, châtie-la" – réitérée une demi-douzaine de fois ; et "Le Christ est ressuscité, tandis que la descendance juive a péri" ; ainsi que des allusions aux Juifs "déicides".

Selon Radyshevsky, "Le christianisme orthodoxe porte bien son nom : il est extrêmement conservateur – plus encore que le catholicisme".

"Pour les Orthodoxes, le seul fait de poser la question de la nécessité d’expurger la liturgie de ses passages judéophobes, qui y figurent depuis 1 500 ans, est une révolution".

Alors que quelques-uns des meilleurs philosophes chrétiens orthodoxes des XIXe et XXe siècles, tels Vladimir Soloviev and Sergiy Bulgakov, étaient philosémites, cette conception n’a jamais pénétré dans les masses, précise Radyshevsky.

Aujourd’hui, cependant, quelques intellectuels chrétiens orthodoxes ont le sentiment que leur Eglise a besoin d’un réveil, et que celui-ci doit commencer par ses racines : une réconciliation avec les Juifs.

Selon le Révérend Père Ioann Sviridov, éditeur en chef de la station de radio russe chrétienne, Sophia,

"Il est grand temps d’inaugurer le dialogue entre le christianisme orthodoxe et le judaïsme".

Et d’ajouter :

"Suite à la montée de l’antisémitisme et d’autres manifestations de nationalisme en Russie, notre église doit répondre à ce phénomène répugnant et réviser certains aspects de ses relations avec les Juifs et le judaïsme".

Etgar Lefkovits

© Jerusalem Post

[Texte anglais aimablement signalé par Yigal Palmor.]

Mis en ligne le 25 avril 2007, par M. Macina, sur le site upjf.org

la vraie mort de mitterand par schmouel trigano

La vraie mort de Mitterrand
upjf.org - Shmuel Trigano / Libération.fr
mercredi 16 mai 2007 - 23:05







Sans une analyse stratégique au long cours, on ne comprend pas le tremblement de terre politique qui vient de se produire en France. La campagne de Nicolas Sarkozy a mis un terme définitif à l'ère mitterrandienne. De 1985 à 2007, le paysage était régi par une stratégie mise en place par le deuxième Mitterrand. Pour se faire réélire, celui-ci devait faire face à l'échec du «programme commun» de la gauche qui lui avait assuré le succès et que la «politique de rigueur» avait remisé très vite aux oubliettes. Cet échec s'inscrivait plus gravement dans le rapide déclin du socialisme à l'approche de la disparition de l'Union soviétique.


Mitterrand eut une idée géniale autant que machiavélique. Il forgea de toutes pièces une réédition de la stratégie du front antifasciste des années 30. Sa caractéristique essentielle fut de mettre entre parenthèses les oppositions idéologiques et de neutraliser les luttes partisanes pour faire face à un ennemi commun, en règle générale au nom de valeurs suprêmes.


Mitterrand sut inventer et élever à la hauteur d'un mythe ce qui devint aussitôt une idée toute faite : "le danger Le Pen". Danger en l'occurrence raciste : la marche des beurs pour l'égalité, première manifestation du problème de l'immigration, lui offrait une opportunité exceptionnelle. Il appelait non plus la gauche, mais «les républicains» à faire front commun par-delà les frontières des partis. Il prenait ainsi la droite en otage de l'extrême droite lepéniste en lui enjoignant urbi et orbi de choisir entre le fascisme et la république, donc à s'aligner sur la majorité présidentielle. Cette prise en tenaille la laissa sidérée et impuissante et la condamna à l'échec pendant plusieurs années. Mais aussi elle permit à Mitterrand de se libérer du poids de son propre parti, en s'assurant un pouvoir régalien. L'affaiblissement du PS se vérifia en 2002 où l'on vit,­ produit du mythe du «danger Le Pen»,­ la gauche plurielle saper ses chances d'accéder au pouvoir. 2002 vit en fait la mitterrandisation de Jacques Chirac, lequel répéta autour de sa majorité le coup mitterrandien dont la droite avait été victime. En situation inversée, l'extrême gauche prit en tenaille le PS et le réduisit à résipiscence, le forçant à faire la campagne de la droite, au nom de la république.


Toute la vie politique française a été hypothéquée pendant des années par cette stratégie. «Le danger Le Pen» l'a hantée sans pourtant que Le Pen accède jamais au pouvoir. Un nouveau paysage s'est néanmoins mis en place dont il a été la clé de voûte, les partages se faisant contre lui. La cohabitation qui a caractérisé cette époque fut l'illustration la plus directe de l'anémie et de la tétanie de la vie politique qui en résultèrent. La spirale s'enroulant autour du pôle antifasciste a creusé l'ensemble de la vie politique, réduisant à néant toute différence entre droite et gauche, massifiant et égarant le public, tout en durcissant les extrêmes. Au moins deux générations n'ont rien connu d'autre de la vie publique, au point de ne plus rien comprendre à la réalité.


Le Pen était devenu l'élément exclu autour duquel le jeu politique se structurait. Il lui fut abandonné le thème de la nation et de l'identité nationale, ce qui était logique puisque c'est au nom de la défense des immigrés contre le racisme du Front national que le front antifasciste (officiellement front «républicain») avait été lancé. Rien de plus efficace qu'une opposition binaire. La déconnexion inédite de la république et de l'identité nationale qui en résultait, était bien en phase avec le postsocialisme qui se mettait en place dans les habits du droit-de-l'hommisme (droit d'ingérence, «société civile mondiale», etc.) : une version postmoderniste de la république.


La victoire de Nicolas Sarkozy trouve son explication dans une telle analyse stratégique. En bonne théorie, le vainqueur est celui qui capte le jeu en cessant de le jouer et donc nécessairement en inventant un nouveau site à partir duquel il joue. Ce site ne peut être qu'extérieur au site du jeu dominant, en l'occurrence la position que Mitterrand avait allouée à Le Pen. En occupant (dangereusement) ce lieu réprouvé et sacré (presque mystiquement), il a fait sauter le dispositif mitterrandien et fait place nette à une configuration politique «vierge». Pour ce faire, il lui a suffi de viser la poutre maîtresse du dispositif : le mythe du «danger Le Pen». La réintégration du thème de l'identité nationale (absente de son discours d'avant la campagne, plutôt multiculturaliste et postrépublicain), l'invention tactique du «ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale» (synthèse détonante de deux contraires : immigration et nation) ont suffi à pulvériser les positions stratégiques de tous les partis. La baudruche du «danger Le Pen» s'est dégonflée, le FN étant ramené à bien peu de chose, et la gauche, restée calée dans les catégories mitterrandiennes, s'est vue dévoilée dans son «archaïsme», selon le mot de DSK.


Le triomphe de Sarkozy a ainsi marqué la fin d'une époque. Les dés sont redistribués aujourd'hui, ce qui lève l'hypothèque nocive que la manoeuvre mitterrandienne avait fait peser sur la vie politique. Les réactions à l'encontre du nouveau président (le mythe du «danger Sarkozy», «tout sauf Sarkozy») que l'on observe dans une partie des élites et de l'opinion montrent que celles-ci sont toujours rivées au paysage mitterrandien et qu'elles n'ont rien compris à la nouvelle donne politique. En lisant la situation à l'aune du prisme du passé, elles se vouent à un échec inéluctable. Il faut faire preuve d'invention pour renouveler en profondeur la vie politique, ce qui passe par apprendre à se situer dans le système politique hors de la référence à un paysage désormais caduc. Le front «anti» n'a plus aucune chance de succès : la politique doit retrouver ses droits. La politique «pour», une politique de proposition.


© Shmuel Trigano


* Professeur des universités, directeur de la revue Controverses. Dernier ouvrage paru : le Monde sépharade, Seuil, 2006.


[Texte aimablement signalé par P. Lurçat.]


Mis en ligne le 16 mai 2007, par M. Macina, sur le site upjf.org


no

gifle contre le KKL à l'ONU

Gifle pour le KKL à l’ONU
Shraga Blum
mardi 22 mai 2007 - 09:35






Le bruit assourdissant des Kassam s’abattant sur Sderot a fait presque passer sous silence l’un des autres aspects de la haine d’Israël, qui s’exprime également dans l’arène internationale : vendredi dernier, les instances de l’ONU ont officiellement rejeté la demande du KKL américain d’être membre du Conseil socio-économique de l’organisation.

La responsable des relations publiques du KKL américain, Judy Bodner, explique « que le but du KKL était de devenir membre-conseiller des instances socio-économiques, afin de faire profiter les pays membres de l’expérience du Fonds National notamment dans les domaines de la protection de l’environnement et de la lutte contre la désertification. »


La demande a été faite l’an dernier, et depuis, les amis d’Israël s’étaient mobilisés pour faire « avancer le dossier », en vue de la décision définitive de vendredi dernier. Parmi eux, un « lobby » de 60 membres du Congrès américain, dont la sénateur (et candidate) Hillary Clinton. Mais toutes ces personnes de bonne foi ne s’attendaient pas à une opposition aussi déterminée de la part des Arabes. A la pointe de ce combat anti-KKL, l’organisation arabe-israélienne « Adallah » qui accuse le KKL de pratiquer une « ségrégation à l’égard des Arabes israéliens » dans le domaine des ventes de terres. Les « plaignants » se sont notamment basés sur un document du KKL, qui par ailleurs met le doigt sur les buts initiaux de l’organisme, et du sionisme en particulier.


Dans ce document, présenté à la Cour suprême en décembre 2004, il était notamment spécifié : « La fidélité du Fonds National Juif n’est pas destinée au public israélien dans son ensemble. Le KKL a été créé dans l’intérêt du peuple juif, et il agit en ce sens (…) L’égalité ne signifie pas que chacun peut s’installer sur les terres de quiconque. De même qu’un Juif ne peut pas acquérir un terrain appartenant au Wakf musulman, ou à l’une des églises, un non-juif ne peut pas acheter des terres qui sont dévolues au peuple juif dans le but de réaliser son indépendance. »


« Adallah » s’était alors emparé de ce document, l’avait traduit en anglais, diffusé à « tous vents. Elle avait alors obtenu le soutien d’organisations palestiniennes et internationales pour organiser une campagne anti-KKL auprès de l’ONU, sous prétexte que « cet organisme ne respecte pas les principes de la Charte de l’ONU, et ne peut donc pas faire partie de l’une de ses instances. »


A l’approche de la décision, les deux camps avaient redoublé d’efforts pour convaincre, et c’est finalement la position arabe qui a été entendue par les Etats membres du Conseil. En plus d’Israël, six pays ont voté en faveur de l’entrée du KKL : les USA, la Colombie, le Pérou, la Roumanie, la Turquie et la Grande-Bretagne. Huit pays ont voté contre : le Burundi, la Chine, l’Egypte, la Russie, la Guinée, Cuba, le Qatar et le Soudan. l’Angola, l’Inde et le Pakistan ont préféré s’abstenir. Il est à noter que la Grande-Bretagne a monnayé son aval par « l’engagement du KKL de ne pas agir au-delà de la ligne verte. »


Au KKL on s’est déclaré « stupéfaits et déçus que l’ONU ait préféré agir d’après des combines politiques plutôt que de profiter de l’expérience de l’organisme et de sa contribution potentielle aux pays voisins. La branche américaine du KKL a été rejetée uniquement parce qu’elle est liée à Israël. (…) Les pays arabes rejettent tout ce qui touche à Israël, montrant ainsi que nous serons toujours des ennemis pour eux (…) Ils contestent l’existence même de l’Etat d’Israël. »

Par contre du côté des opposants au KKL, c’est la satisfaction. Le président d’ « Adallah », l’avocat Hassan Jabarin, y voit « une victoire pour tous les défenseurs des droits de l’Homme, et de la population arabe en particulier. (…) Cela montre aussi que la définition d’Israël comme ‘Etat juif’, est rejetée par les principes de l’ONU. » De son côté Amir Mah’wal, président de l’organisme faîtier de toutes les organisations arabes en Israël, s’est dit « satisfait de cette décision et de ce succès, car jusqu’à présent, l’ONU ne s’était jamais prononcée sur le fait que le KKL, l’Agence Juive, et dans une certaine mesure la Société israélienne de Protection de la Nature font partie de l’entreprise de ségrégation envers la population arabe d’Israël. (…) Pour nous, cette décision est un précédent. Elle va nous permettre de continuer à lutter contre l’utilisation raciste que fait Israël d’organismes tels que le KKL. »


Que l’on comprenne bien l’enjeu vital qui se joue dans ces péripéties de plus en plus nettes. Il existe un lien direct entre ce qui se passe à Sderot de manière « éclatante », et ce genre de décisions de l’ONU qui passent presque inaperçues. La conception traditionnelle de la gauche et de l’extrême gauche quant à l’analyse du conflit qui nous oppose au monde arabe s’est définitivement écroulée, pour ceux qui ne l’avaient pas encore remarqué : il ne s’agit ni pas d’un conflit portant sur des territoires, ni sur les frustrations sociales d’un secteur de population. Les pays arabes, le Hezbollah, le Fatah, le Hamas et tous leurs satellites, depuis l’extérieur, les organisations arabes israéliennes et les députés arabes israéliens sur le plan intérieur, poursuivent, chacun avec son timing, son « modus operandi » et ses alliés objectifs, le même but à long terme: affaiblir Israël moralement, économiquement, diplomatiquement et militairement, saper les fondements sur lesquels repose l’Etat juif, lui enlever toute légitimité internationale ou même auprès de certains milieux israéliens, pour arriver à terme au but qu’il se sont fixé depuis un siècle : empêcher une souveraineté juive sur toute portion de « terre islamique.


Après près de 60 ans d’existence 'indépendante', nous sommes encore – et de plus en plus - en guerre de survie. L’hostilité arabe, la corruption qui gangrène la société et le monde politique, ainsi que la perte des repères identitaires et nationaux, constituent un mélange extrêmement dangereux pour notre avenir. Et tant que les gouvernements et politiciens israéliens n’auront pas cette image globale en tête, tant qu’ils garderont enfouie leur tête dans le sable, et ne prendront pas les mesures qui s’imposent, la situation ira en empirant. Il est aussi du devoir des responsables religieux du pays de se saisir de cette question, au lieu de se recroqueviller autour d’intérêts sectoriels.

Jamais depuis la création de l’Etat, les doutes quant à la survie même l’Etat n’ont été évoqués aussi ouvertement dans les discussions privées au sein de la population.

le Modem ratisse trop large...Jusqu'à Djamel Bourras

Jean-Paul de Belmont - Quand le Modem dîne avec le diable
27-05-2007
De bien curieuses alliances politiques ont vu le jour ces derniers mois au sein du paysage politique français.

Ainsi en était-il du rapprochement entre Dieudonné et Jean-Marie Le Pen, alors que le «comique» avait justifié son entrée en politique, en 1997 à Dreux, par la nécessité de faire barrage au Front National.

Quelques années de frustration professionnelle plus tard, aigri par ce qu’il croit être la mainmise des «sionistes» sur le show-biz, M’bala M’bala finit par trouver un dénominateur commun avec le leader frontiste. Bien pauvre idylle que celle basée sur la désignation d’un bouc émissaire, le même depuis tant de siècles. Mais ce pacte entre loosers a bien peu d’importance, surtout depuis la déculottée de Jean-Marie Le Pen au premier tour de la dernière élection présidentielle et l’effondrement annoncé de son parti après sa disparition de la scène politique.

Le Modem de François Bayrou, lui, se veut la force montante, celle qui va peser sur la vie politique française, une fois le mauvais résultat des prochaines législatives digéré. L’ex-centriste, très nettement décalé à gauche désormais, fourbit ses armes dès aujourd’hui avec la présidentielle de 2012 en point de mire.

Pour y parvenir, François Bayrou, en net déficit de lucidité depuis la griserie du premier tour (1), semble prêt à recevoir le soutien de n’importe qui.

C’est ainsi que lui, connu pour son côté catho traditionnel, ennemi affiché de toute dérive communautariste, a permis l’investiture de l’ex-judoka Djamel Bouras dans le «9-3», ce qui représente le summum de la démagogie électoraliste dans la mesure ou Bouras aurait obtenu de larges suffrages des «jeunes des cités» quelle que soit l’étiquette politique choisie. Pour mémoire et pour apporter une preuve supplémentaire du caractère douteux de ces connexions, Bouras avait soutenu Dieudonné dans son «combat» délirant.

En acceptant cette alliance, y compris en posant aux côtés de Bouras, Bayrou choisit de dîner avec le diable avant même d’avoir acheté une longue cuiller. En feignant d’oublier qui est Djamel Bouras, il entame la crédibilité de sa nouvelle formation politique et la confiance des 70.000 nouveaux adhérents qui ne pourront pas ne pas être désarçonnés par une telle décision. Comment des électeurs, portés naturellement vers la mesure et la démocratie, pourraient-ils accepter une voix aussi extrémiste parmi eux ?


Car accepter Djamel Bouras dans ses rangs, c’est cautionner des déclarations et des prises de position inacceptables pour l’humaniste et le républicain que François Bayrou se targue d’être.



C’est admettre que le lynchage de trois soldats israéliens à Ramallah, le 12 octobre 2000, avec ouverture de leurs boites crâniennes à mains nues, était justifié (2).



C’est permettre à la parole conquérante de l’islam communautariste d’affirmer que les églises ne servent à rien et devraient être transformées en mosquées (3).



C’est souffrir de cohabiter avec un chaud partisan de la chaîne de télévision antisémite Al Manar, et qui s’était montré très actif pour s’opposer à son interdiction.



C’est autoriser le Français qu'est Djamel Bouras à dénier à d’autres Français (Michel Boujenah, Enrico Macias) leur droit à la nationalité française (2).



C’est consentir à ce qu’un discours éminemment raciste aboutisse à des dérives telles que : «des gens qui se marient qu'entre eux, des gens qui mangent que dans leurs restos, etc. je vous en montre tous les jours. Des gens qui mettent leur argent que dans leurs banques, etc. » (4) . Inutile de préciser à quels «gens» Bouras faisait référence ce jour-là.



C’est convenir que l’on peut faire partie du Modem et avoir défilé aux côtés de Mohamed Latrèche pour s’opposer à la loi interdisant les signes religieux à l’Ecole.



C’est faire preuve d’un clientélisme à tout crin, celui qui fait croire que choisir Djamel Bouras pour une banlieue «sensible» est une initiative très sioux.



En 2012 comme en 2007, un prétendant au pouvoir suprême devra apporter la preuve de sa cohérence, dans ses idées comme dans son comportement.



De ce point de vue-là, il semble que François Bayrou ait encore beaucoup à apprendre s’il ne veut pas être confronté à de nouvelles désillusions douloureuses…



Jean-Paul de Belmont © Primo-Europe, 26 mai 2007.



(1) Les derniers sondages créditent le Modem de 8,5% des intentions de vote aux prochaines législatives, rapprochant ainsi François Bayrou de son score de 2002, très loin des 18,5% de la présidentielle. Primo avait prévu et analysé ce décalage (lire "Le Hara-Kiri de Bayrou").

(2) Tout le monde en parle, France 2, 28 octobre 2000.

(3) Tout le monde en parle, France 2, 11 février 2006.

(4) Spectacle de Dieudonné au Zénith, décembre 2004.

Robert Faurisson perd son procès en diffamation contre Robert Badinter

Robert Faurisson perd son procès en diffamation contre Robert Badinter
LE MONDE | 22.05.07 | 19h36 • Mis à jour le 22.05.07 | 19h36







a 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris a accordé, lundi 21 mai, le bénéfice de la bonne foi à Robert Badinter, poursuivi en diffamation par l'universitaire négationniste Robert Faurisson à la suite d'une émission diffusée sur Arte en novembre 2006. "Le dernier procès que j'aurais plaidé dans ma vie avant de devenir ministre, c'est l'affaire Faurisson. J'ai fait condamner Faurisson pour être un faussaire de l'histoire", y avait déclaré M. Badinter. Il faisait référence à un procès au terme duquel M. Faurisson avait été condamné, en première instance en 1981 et devant la cour d'appel en 1983, pour avoir déclaré que "Hitler n'a jamais ordonné ni admis que quiconque fût tué en raison de sa race ou de sa religion".



Dans son réquisitoire, lundi 2 avril, le procureur adjoint de Paris François Cordier avait considéré que si le mot de "faussaire" ne figurait pas explicitement dans les décisions du tribunal et de la cour d'appel, la "méthode" employée par M. Faurisson "avait été réprouvée en des termes qui permettent de dire légitimement que c'est celle d'un faussaire". Il avait en conséquence demandé au tribunal de rejeter sa "nouvelle tentative de mystification et d'imposture" (Le Monde du 4 avril).

La 17e chambre, présidée par Nicolas Bonnal, partage cette argumentation. Elle estime que la condamnation de M. Faurisson reposait "non sur des considérations morales" mais sur "la responsabilité professionnelle" de l'universitaire qui avait "tenté d'appuyer sur une prétendue recherche critique à caractère scientifique et historique sa volonté de nier les souffrances des victimes du génocide des juifs, de réhabiliter les criminels nazis qui l'ont voulu et exécuté et de nourrir ainsi les provocations à la haine ou à la violence à caractère antisémite". En utilisant le mot de "faussaire", relève le tribunal, M. Badinter a "donc conservé une parfaite modération dans le propos". M. Faurisson a été condamné à verser 5 000 euros à M. Badinter au titre des frais de justice.

Pascale Robert-Diard
Article paru dans l'édition du 23.05.07. Elections 2007 : Le Monde chez vous pour 16€/mois

Saturday, May 26, 2007

la vraie histoire du site Tout Sauf Sarkozy

Rebonds
En réponse au texte de Liliane Kandel «Lettre à mes vieux amis» qui accusait la gauche de cautionner un site négationniste.
La vraie histoire du site Tout sauf Sarkozy
Par Jean-Yves CAMUS
QUOTIDIEN : lundi 21 mai 2007
Jean-Yves Camus politologue, enseignant à l'Institut universitaire d'études juives Elie-Wiesel.
Vient de publier aux éditions Milan Extrémismes en France : faut-il en avoir peur ?

Je ne sais pas qui sont les «vieux amis» de Liliane Kandel (tribune publiée dans Libération du 17 mai). Mais une chose est sûre : si figurent parmi eux les concepteurs du site Tout sauf Sarkozy, qui a distillé pendant toute la campagne présidentielle son fiel antisémite, alors ces amis-là sont d'extrême droite. En effet, et tous les bons observateurs des droites extrêmes le savent de manière absolue, la création du site que dénonce à juste titre Liliane Kandel est l'oeuvre d'antisionistes d'ultradroite parfaitement identifiés, et ils n'ont demandé à personne l'autorisation de le faire. Car voici la vraie histoire du site Tout sauf Sarkozy. Officiellement, ce site émane d'une inexistante Association nationale pour la défense des valeurs républicaines, cachant un groupe réduit de militants radicaux au sein duquel joue un rôle prédominant un ancien cadre du Front national passé... par le RPR, Michel Schneider.
Diplômé de l'institut d'études politiques d'Aix-en-Provence et titulaire d'un DEA d'études de défense, celui-ci a commencé à être actif politiquement lors de ses études. Il était alors influencé par les idées du théoricien belge Jean Thiriart, qui introduisit le soutien à la cause du Fatah dans les rangs de l'extrême droite et dirigeait le groupe Jeune Europe, largement financé par l'Algérie, l'Irak et l'Egypte nassérienne.
Schneider collabora d'abord à la revue solidariste du Groupe action jeunesse, Impact (1973) puis fonda en 1974-1975 une revue intitulée Cahiers du CDPU (Centre de documentation politique et universitaire) qui se distinguait par une orientation clairement néofasciste (référence à Doriot) et un appui affirmé au monde arabe, notamment au parti Baath et aux mouvements palestiniens.
De 1981 à 1983, Michel Schneider fut, au sein du FN, le collaborateur de Jean-Pierre Stirbois (numéro 2 du parti), puis, de 1986 à 1988, un collaborateur du groupe parlementaire frontiste à l'Assemblée nationale. Jugeant la ligne lepéniste trop atlantiste et libérale, il passa ensuite au RPR, où il devint un collaborateur d'un think tank néogaulliste, le Club 89. Revenu ensuite à l'extrême droite, il fonda au moment de la première guerre du Golfe la revue Nationalisme et République, qui a publié nombre d'articles propalestiniens mais aussi négationnistes (signés Roger Garaudy et Pierre Guillaume) et qui déclencha une polémique pour avoir diffusé dans la région marseillaise, à la même époque, un tract en arabe appelant les immigrés et les Français d'origine maghrébine à se mobiliser contre le «lobby sioniste». Son ancrage à l'ultradroite est d'autant plus certain qu'il fut un acteur important du rapprochement entre certains secteurs de l'extrême droite française et les milieux «rouges-bruns» russes puisque, séjournant fréquemment en Russie, il a notamment été le témoin direct du putsch nationaliste manqué de Moscou en août 1991.
Michel Schneider affirme en outre avoir été le conseiller épisodique de Le Pen jusqu'en 2006. La présence sur le site Tout sauf Sarkozy de textes antisionistes radicaux, voire à connotation antijuive, repris (de manière autorisée ou non, c'est encore une autre question) d'autres sites Internet d'extrême gauche ou islamistes ne prouve rien d'autre qu'une évidence connue : il existe, à droite du FN, une mouvance groupusculaire glauque qui peut se reconnaître à la fois dans les écrits de son propre camp, dans ceux d'un disciple de Noam Chomsky comme Jean Bricmont et de nationalistes arabes comme René Naba. Cela peut s'appeler la nébuleuse «rouge-verte-brune» et cela existe depuis plus de trente ans. Cela n'est nullement la gauche.
Il faut donc cesser, disons par ignorance, pour être charitable, de soupçonner de connivence avec l'antisémitisme ceux qui ont soutenu Ségolène Royal. Ou alors mieux vaut avouer qu'on entonne l'air à la mode qui consiste à désigner la gauche, et elle seule, comme pourvoyeuse de la haine antijuive. Ce qui a tendance à devenir un exercice convenu de la repentance des ex-gauchistes qui, en matière d'antisionisme, ont, on en conviendra, beaucoup (trop) donné.

Friday, May 25, 2007

Islamophobie et antisémitisme progresseraient en Europe

Islamophobie et antisémitisme progresseraient en Europe
jeu. mai 24, 2007 7:26 CEST



STRASBOURG (Reuters) - La Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (Ecri) s'inquiète, dans son rapport d'activité pour 2006, de "l'intensification du climat d'hostilité" envers les musulmans et de l'antisémitisme "de plus en plus répandu dans de nombreux pays européens".

"La situation d'ensemble concernant les formes contemporaines de racisme et de discrimination raciale est complexe et inquiétante", précise le rapport publié à Strasbourg.

Le racisme contre les roms et contre les noirs constituent également des sujets persistants de préoccupation pour cette commission qui est chargée de surveiller et de combattre les phénomènes racistes au niveau des 47 Etats membres du Conseil de l'Europe.

Tout en insistant sur la nécessité de connaître les spécificités de chaque type de racisme, elle met en garde contre le danger d'une "fragmentation" de la lutte contre le racisme et prône une approche commune et une stratégie "globale, collective et solidaire".

L'Ecri, qui réunit des experts des 47 pays membres, a établi des rapports sur neuf pays au cours de l'année écoulée.

Elle voit un lien entre le climat d'intolérance qui se développe dans certaines opinions publiques et "l'utilisation d'arguments racistes et xénophobes dans le discours politique".

"Les discours xénophobes vivent leurs beaux jours dans les pays où le passage à une société multiculturelle suscite des peurs qui rencontrent un écho, dans un contexte de crise économique et de mondialisation posant, pour beaucoup de citoyens, la question de l'identité nationale", précise la commission.

finkielkraut une interwiew sur le mandat de sarkozy

En enfer et sur un nuage
24 mai 2007 - Alain Finkielkraut | Par Chantal Osterreicher - Jerusalem Post Edition française

Au sujet du mandat Sarkozy, Finkielkraut déclare : "Je pense que certaines des promesses seront tenues, notamment pour ce qui concerne l’augmentation du pouvoir d’achat, la libération du travail, la suppression de l’impôt sur les successions. D’autres promesses sont moins directement monnayables en réformes précises. "



Comment voyez-vous le mandat Sarkozy ?

Tout est possible. Je pense que certaines des promesses seront tenues, notamment pour ce qui concerne l’augmentation du pouvoir d’achat, la libération du travail, la suppression de l’impôt sur les successions. D’autres promesses sont moins directement monnayables en réformes précises.

Va-t-il être capable de refonder l’école ? Il a eu raison de dire qu’on ne peut plus envisager le problème de l’école en termes de moyens. D’abord on a mis trop de moyens dans le secondaire et on a ruiné le supérieur. Va-t-il être capable de réintroduire à l’école l’exigence d’excellence et des grands auteurs ? Va-t-il être capable de réintroduire pour une démocratie vraie la sélection ?

Je n’en sais rien. Deux choses m’inquiètent : c’est que ces promesses-là puissent être oubliées au profit de promesses plus directement parlantes.

Et la deuxième chose, c’est l’opposition qu’il risque de rencontrer dans la rue. Dès qu’on prononce le mot de sélection, les enfants envahissent les avenues. Et dès qu’on veut refonder l’école, ce sont les syndicats d’enseignants, et les fédérations de parents d’élèves, qui depuis trente ans au moins, ne raisonnent qu’en termes de moyens.

Est-ce que vous pensez qu’avec Nicolas Sarkozy l’image d’Israël peut s’améliorer en France ?

Non. Vous savez, il ne faut pas surestimer le pouvoir des hommes politiques, même présidents. Tous ceux qui disent par exemple qu’il va faire main basse sur la presse se racontent des histoires. La presse est majoritairement contre lui, et continuera à l’être. Il n’a aucun pouvoir médiatique. Il a des amis, il a donc quelques journaux qui lui sont favorables. Le Figaro, mais Le Figaro est favorable à la droite. Peut-être Europe 1. Mais tout le service public, notamment à la radio, lui est hostile. Libération lui est hostile. Marianne lui est hostile.

Il n’est pas tout puissant, la politique n’est pas toute puissante. Les amuseurs sont beaucoup plus puissants. Les journalistes sont plus puissants que les politiques et les amuseurs plus puissants que les journalistes. Et Sarkozy sera traîné dans la boue comme président sans aucun problème.

Donc il ne faut pas exagérer son pouvoir. Il ne faut pas exagérer non plus son influence, son autorité idéologique. Il va peut-être infléchir la politique étrangère française, il va peut-être essayer de rompre avec une certaine tradition du Quai d’Orsay. Je ne suis pas sûr qu’il y réussisse, les pesanteurs sont très fortes. Et quand bien même il y réussirait, ça ne changera pas nécessairement l’état d’esprit de l’opinion.

L’opinion peut évoluer et évolue en général en toute indépendance du pouvoir politique. Dans une certaine frange de l’opinion, la déligitimation d’Israël a fait d’immenses progrès et cette frange de l’opinion ne sera certainement pas influencée par Sarkozy. Elle risque de se radicaliser encore d’avantage. Mais ce n’est pas toute l’opinion non plus.

Puisqu’on parle de l’opinion, qu’est-ce qui a changé pour vous depuis la parution de l’interview dans le Haaretz il y a deux ans ?

Tout a changé. Il y a pour moi un avant Haaretz et un après. Dans les jours qui ont précédé cet entretien, je m’étais exprimé dans Le Figaro sur les émeutes avec une très grande clarté. J’avais déploré l’héroïsation ou la victimisation des émeutiers. J’avais parlé au nom de ce que j’appelle le parti de l’indignation. J’avais dit que l’incendie d’école n’avait aucune excuse et j’avais dit aussi que la seule manière d’aider ces jeunes, c’était de leur faire honte.

Mais, cet article je l’avais lu, relu, vérifié. Avec Haaretz, les choses se sont passées tout à fait différemment. Je n’ai rien pu relire ni préciser. Et donc, certaines formules m’ont fait apparaître comme un raciste, ce qui est, pour de très bonnes raisons, le crime intellectuel majeur, la tache ineffaçable. Et depuis lors, je sais que sur Internet toutes sortes de diatribes sont lancées contre moi.

J’ai aussi des problèmes dès que je mets le nez dehors, en tout cas dès que je fais une conférence. C’était le cas à Aix il y a un an, c’était le cas plus récemment à Bourg-la-Reine. Je faisais une conférence sur l’école, et j’ai eu droit à la protection de deux cars de CRS. Certes, la manifestation voulant m’interdire de parler n’a pas réuni les foules, c’était une centaine de vieux gauchistes, certains d’ailleurs avaient basculé dans le négationnisme, mais c’est quand même très désagréable, ces gens qui hurlent "Finkielkraut raciste", etc.

L’ironie c’est que ce coup me soit venu d’Israël. Israël, c’est à la fois le pays qui fait de moi un docteur honoris causa, et le pays où un petit cercle postsioniste veut ma peau. Je ne pense pas que les choses puissent vraiment se tasser, d’autant plus aujourd’hui que l’actualité n’est plus comme autrefois évanescente. On pouvait le regretter, se dire que l’actualité c’est un événement qui n’apparaît que pour sombrer dans l’oubli.

Maintenant, il apparaît, et puis il est inscrit pour l’éternité sur Internet. Je pense que cet entretien du Haaretz est disponible. Il n’est donc pas l’entretien d’un instant mais l’entretien de tous les instants. C’est le regret que je peux éprouver. C’est un des griefs multiples que je peux adresser à ce dispositif terrifiant qu’est Internet.

Je pense qu’au Haaretz, beaucoup de gens ont compris que cet entretien n’avait pas été très honnête, que c’était une sorte de traquenard, que les titres choisis et les sous-titres voulaient me faire apparaître comme une sorte de Le Pen juif, que mes interlocuteurs avaient vu en moi l’équivalent diasporique du colon israélien qu’ils détestent.

Donc j’ai été une victime de la radicalité progressiste. Je disais tout à l’heure que la radicalité n’est pas l’apanage de la religion. La radicalité progressiste fait de la politique mondiale une sorte de guerre civile. Et ceux qui s’inscrivent dans cette guerre civile, par exemple en Israël, ne voient pas l’ennemi dans l’islamisme qui les agresse mais chez l’extrémiste juif.

Et ils ont cru que j’en étais l’équivalent français. Tout le monde à Haaretz ne pense pas ainsi. Pour moi, vis-à-vis de Haaretz, j’ai tourné la page. Malheureusement, cette page Internet ne la tournera jamais.

Vous avez également reçu un fort soutien durant cette période.

Les témoignages de sympathie se sont multipliés. J’ai reçu des milliers de lettres ou des courriels, les gens m’abordaient dans la rue. D’autant que j’ai eu l’occasion quand même en France de m’expliquer très vite.

Le Monde a publié des extraits de mon entretien, des extraits terribles. Dès le surlendemain, Le Monde m’a permis de préciser un peu les choses. Donc le lynchage n’a pas été total. Le vrai lynchage médiatique c’est quelqu’un qu’on accuse et qui n’a pas la possibilité de se défendre. Ça a été en France le cas d’un écrivain, accusé à mes yeux à tort d’antisémitisme, Renaud Camus.

Ma situation était curieuse. J’étais en enfer et j’étais sur un nuage. J’ai bénéficié de ce soutien. Il n’empêche, j’ai parlé au détour d’une phrase de l’équipe de France de football, je ne veux même pas y revenir, et il y a des gens pour qui je n’existe et je n’existerai jamais que par cette phrase. Aucune de mes autres interventions et aucune de mes oeuvres ne compte. Je suis aussi la victime, et ça me rappelle un roman de Kundera, d’une plaisanterie. Je suis persécuté par une plaisanterie.

J’ai donc reçu de nombreuses lettres de soutien après avoir publié ma réponse dans Le Monde. Ce qui m’a plu, c’est qu’elles venaient souvent de gens de gauche. Pas uniquement de Juifs, mais souvent de gens de gauche. J’ai compris que la diabolisation avait ses limites. En revanche, j’ai eu droit à la couverture du Nouvel Observateur où je suis apparu comme le chef de file des néoréactionnaires.

Et d’ailleurs ils n’ont pas changé, ils ont refait une couverture du même type il y a quelques semaines pour dresser à nouveau la liste des intellectuels qui virent à droite. Et ça aussi c’est une des grandes tristesses de l’époque, cette gauche qui se raidit, qui oublie toutes les leçons de l’antitotalitarisme, qui pratique le soupçon et même l’épuration.

Une gauche épuratrice est à l’oeuvre, et est tellement épuratrice qu’elle se stérilise totalement. Et on en revient à la candidature Ségolène Royal. Parce qu’une fois qu’ils ont épuré, ils n’ont gardé que les crétins.

Si un candidat de droite a tenu sur l’école des propos qui m’allaient droit au coeur, ce n’est pas parce qu’il était de droite. C’est parce que la gauche avait complètement délaissé ce terrain. La gauche a choisi la voie de la facilité démocratique, du pédagogisme, de la démagogie sur un certain nombre de questions comme l’école, la sécurité et l’intégration.

Quand un candidat de droite fait référence à un certain nombre de grandes figures pour dire ce que représente pour lui la France, et qu’il remonte à Jeanne d’Arc en passant par Pascal, par Voltaire, et en terminant par Georges Mandel, Guy Moquet, etc., que répond la candidate de gauche ? Elle répond par une référence à la France de Diam’s. Diam’s est une chanteuse de rap, qui a écrit et chanté un texte : Ma France à moi.

Ma France à moi, dit-elle, elle sèche les cours, elle s’éclate, elle n’aime que la culture américaine, et comme elle n’a pas de débouchés, elle vend de la merde, c’est-à-dire du shit, de la drogue, à des bourges, c’est-à-dire des bourgeois. Voilà la France dont se réclame effrontément une candidate de gauche. Qu’est-ce que ça a à voir avec la gauche ?

Le candidat de droite a cité Jaurès. La gauche a dit : "c’est une captation d’héritage". Non ! Car il ne citait pas Jaurès pour son socialisme, il citait Jaurès pour son patriotisme, pour sa manière d’habiter la France, pour son rapport au passé. De même qu’il citait Jules Ferry parce que celui-ci avait adressé à tous les enseignants de France une lettre commençant par ces mots : "Monsieur l’instituteur".

Et ce candidat, Nicolas Sarkozy a dit : "cette formule, c’est la civilisation même". Eh oui ! Monsieur l’instituteur, c’est une expression qui oblige à se tenir droit. Diam’s, c’est la civilisation du laisser-aller et de l’avachissement total. La gauche a choisi l’avachissement et elle a trahi, ce faisant, le meilleur de son héritage.


--------------------------------------------------------------------------------

Cette interview a été réalisée en collaboration avec Hélène Schoumann.

les alterjuifs conférence de schmouel trigano

Recherche avec
dans le site DesInfos.com






--------------------------------------------------------------------------------



écoutez
le bulletin d'information
en français de Kol Israël
en direct de Jérusalem
(capitale d'Israël)







« Habanim »
pour la libération de :
• Ehud Goldwasser
• Eldad Reguev
• Guilad Shalit


Les ÉVÉNEMENTS
Manifestations
Culturelles
Mai 2007


Newsletter
de l'ambassade
d'Israël à Paris


Newsletter
de l'ambassade
d'Israël à Bruxelles


Tsedek-info d'Israël


Journaux d'informations
en langue française
de Kol Israël


La liste des "J Mail"

bettydan@skynet.be




Proposer un TEXTE
à DesInfos.com



Inscription gratuite
à la NEWSLETTER
de DesInfos.com
par email





LES VIDEOS

La galerie Vidéo du
Petit Sioniste


Terrorism Awareness Project


Eretz Israël
sur "DailyMotion"
dédié à Israël au Judaïsme
et au Peuple Juif




Les CONTRIBUTIONS
Le Professeur
David Ruzié

Les revues de la
presse israélienne du
Congrès Juif Européen


Les articles de MEMRI


Tous les auteurs





Les MEDIAS
ANGLOPHONES
THINK-ISRAEL


Jerusalem Center
for public affairs


Palestinian Media Watch (PMW)


FRONTPAGE


DEBKA file


YnetNews.com


HAARETZ


JERUSALEM POST


IMRA


MEMRI Blog


TSAHAL


Intelligence & Terrorism
Information Center







Les MEDIAS
FRANCOPHONES
Actualité Juive
Afidora
Ambassade d'Israël en
France
Amitiés Québec-Israël
Atlantis Institute
L'Arche
AROUTS 7
AFEMO
Association Francophone
d'Etudes du Moyen-Orient
Bibliothèque proche orientale
Checkpoint-online
CID -Democratie
MoyenOrient
Connec'Sion
Debriefing.org
Daniel PIPES
en français
European Strategic
Intelligence and
Security Center
Fact of Israel
GUYSEN
Le site "HEBREUX"
Institut du Renseignement
Centre d'Etudes
du Terrorisme

Israël Magazine
Israelfr
Isranews
IsraelValley
JERUSALEM POST
en français
Judeoscope.ca
Keren Hayessod
KOL ISRAEL
Les Amis d'Israël
Libertyvox.com
MEMRI en français
nuitdorient.com
objectif-info.com
Observatoire
du monde juif
Palestinian Media Watch
OBSERVATOIRE
DES MEDIAS PALESTINIENS
PRIMO EUROPE
Terre d'Israël
Terrorisme.net
Tsedek-Info d'Israël
www.debriefed.org




LES BLOGS
Alain Jean-Mairet
Anatole
Balagan
Charles-Emmanuel
Guerin
diasporablog
Daniel Sibony
drzz
Gilles William
Goldnadel
Houmous
iisraelsionisme
jcdurbant
France Israël
Le Monde Libre
Le petit sioniste
Leviathan
MEMRI
Michel Gurfinkiel
Pierre Bouskila
Politique arabe
de la France

Richard Prasquier
Rencontre
Judaïques FM

Sur l’Autre Rive
Victor Perez




Les INSTITUTIONS
L'Agence Juive
en Français

--------------------------------------------------------------------------------
CRIF

--------------------------------------------------------------------------------
FSJU

--------------------------------------------------------------------------------
KKL

--------------------------------------------------------------------------------
UEJF

--------------------------------------------------------------------------------
UEJB

--------------------------------------------------------------------------------
Chambre de Commerce
France Israël

--------------------------------------------------------------------------------
UPJF






PARTICIPER
à DesInfos

Proposer
un TEXTE
à DesInfos


--------------------------------------------------------------------------------

Correspondre
avec DesInfos





Consulter les textes récents




Textes par auteurs
avant Octobre 2003

Textes par dates
avant Octobre 2003




Les PLUS de DesInfos
Le RSS de DesInfos






Installer le mode texte
pour GSM et Smartphones
La page version TEXTE
Aide
à l'utilisation du site
Faire varier la taille du texte
Télécharger FIREFOX




Une entreprise de déligitimation de l’Etat d’Israël
25 mai 2007 - Par Pierre Lurçat | Jerusalem Post Edition française

Sociologue et philosophe, Shmuel Trigano dirige la revue Controverses publiée aux éditions de l’Eclat, dont le dernier numéro est consacré aux "alterjuifs". A l’occasion d’une conférence organisée à Jérusalem sur le thème de la délégitimation d’Israël, il revient sur la signification de ce concept et sur le danger que représentent ces Juifs ennemis d’Israël.


- Que désigne le concept d’"alterjuif" et pourquoi lui avoir consacré un numéro de votre revue ?
Nous souhaitions aborder un des phénomènes les plus importants des années 2000 : ce discours d’intellectuels s’exprimant "en tant que Juifs", qui a envahi les médias pour faire entendre, au nom de la morale juive et des leçons de la Shoah, une condamnation au fond de l’existence de l’Etat d’Israël, qualifié de bourreau nazi, et des communautés juives accusées de communautarisme. Les discours condamnant Israël à cette époque provenaient aux trois quarts de ces milieux-là. C’est un phénomène considérable qui demande à être analysé. Comment le définir ?

Ces milieux sont juifs, à n’en pas douter, mais ils ont choisi de se dissocier du peuple juif en situation d’adversité, pour l’accabler en se revendiquant d’un "autre" judaïsme. Le mot d’alterjuif est l’heureuse invention d’une des membres du comité de rédaction, Muriel Darmon.

Les groupes qui se sont formés à cette occasion se définissaient comme "une autre voix juive", un "judaïsme alternatif", etc. Face à ce discours, les Juifs tout court sont restés interdits. Nous avons voulu reprendre ce discours point par point et en faire l’analyse critique.

- S’agit-il d’un phénomène particulier à la France ou bien existe-t-il aussi en Israël ?
C’est un phénomène juif mondial allant des Etats-Unis à Israël. Ce genre de choses n’arrive qu’aux Juifs. On n’a jamais vu un intellectuel arabe se livrer à un tel jeu de massacre sur son propre peuple, se faire l’avocat de son propre abaissement, de surcroît dans une situation aussi grave.

Le postsionisme s’y inscrit totalement dans la mesure où son projet est le démantèlement du peuple juif et de l’Etat d’Israël, leur ruine morale, intellectuelle et politique. Le projet postsioniste a ceci de spécifique qu’il s’avance masqué derrière l’idéologie "droit-de-l’hommiste", qui pourrait bien être une mutation génétique du défunt marxisme, après l’effondrement de l’URSS. Je veux parler du postmodernisme. On y retrouve la même incompréhension du fait national.

Ce fut la défaillance la plus grande du marxisme. L’histoire a confondu cette défaillance qui a produit des millions de morts : après 70 ans de communisme, ce sont toutes les vieilles nations de l’Europe de l’Est colonisées par l’URSS, c’est la sainte Russie orthodoxe qui sont réapparues comme si rien ne s’était passé, confirmant la permanence du fait national.

C’est à ce moment-là du retour des nations, au moment où un nationalisme virulent secoue le monde arabe, que les postsionistes demandent à Israël de se faire hara-kiri...

C’est à cette même contestation de la nation que se livrent les "nouveaux historiens" en déconstruisant le récit national juif, selon des méthodes très douteuses qui n’ont d’universitaire que le nom. Ces intellectuels ont perdu la mesure de la critique intellectuelle ou de la contestation politique. Plus profondément, ils ont perdu le sens de la réalité.

- Est-ce un phénomène psychologique (haine de soi juive) ou bien proprement politique ?
L’explication de la haine de soi est une explication psychologique déresponsabilisante. Sans conteste, il y a une dimension pathologique dans ces discours où transparaît paradoxalement une véritable inflation du moi qui part de la conviction de la toute puissance des Juifs (et d’Israël).

Nous avons quelques textes de psychanalystes qui analysent ce syndrome mais nous avons voulu y voir avant tout un acte politique et intellectuel. C’est à ce titre que nous avons analysé avec beaucoup de précision le discours de ces intellectuels et contesté leurs affirmations, qui prennent beaucoup de libertés avec la rigueur intellectuelle et la connaissance historique.

Nous avons en effet assisté à une perversion des critères de la morale et de la vérité qui a campé les victimes en coupables et accusé les victimes des coups qu’elles recevaient. Leur responsabilité politique devant la société occidentale est immense car ils ont contribué à étouffer la réalité de l’antisémitisme.

Les agressions antijuives annonçaient les émeutes qui ont secoué et secouent la France. En déniant l’existence de l’antisémitisme et en en accusant les Juifs eux-mêmes, ils ont endormi les réflexes de la société et sa vigilance face au djihad mondial.

- Quel rôle remplissent les alterjuifs dans le débat politique en France ?
Ce qui s’est passé ces dernières années peut mieux être contemplé avec le recul. Les alterjuifs ont bénéficié d’une couverture médiatique quasi totale, tout en se plaignant d’être victimes de la censure "communautaire".

Ils ont pris en otage l’expression de la voix juive en se présentant en professeurs de morale juive, à un moment où l’Europe, et notamment la France chiraquienne, faisaient entendre une condamnation d’Israël, complaisante envers la cause arabe, pour des raisons à la fois internes (la présence d’une communauté arabo-musulmane très importante) et externe (s’opposer aux Américains).

Aucune autre opinion n’a pu s’exprimer en ces jours-là. La voix des alterjuifs apportait une confirmation de la condamnation. La pire des choses était que l’acte d’accusation était dressé par des voix juives. Mais au fond, c’est vieux comme le monde...

- Pourquoi les alterjuifs consacrent-ils tant d’efforts à vouloir priver les Juifs du droit de parler de la Shoah ?
C’est que la Shoah les gêne beaucoup. Elle les gêne parce qu’elle rappelle que les Juifs ont été détruits dans la Shoah en tant que peuple, tandis que leur vision pseudo-éthique d’un Israël "conscience" de l’humanité ne résiste pas à cette confrontation.

L’alterjudéité concerne en général des milieux juifs qui se sont éloignés de la vie juive. C’est leur droit, néanmoins ils ressentent une existence juive au grand jour comme une menace et une agression envers leur façon d’être, une monstruosité. Avez-vous remarqué que ce sont les Juifs vivants qui dérangent l’ordre du monde ? Les Juifs ont l’indécence de vivre après la Shoah et de rendre un coup quand ils le reçoivent !

- Existe-t-il un lien entre le phénomène alterjuif et la réalité politique israélienne ?
Il ne faut pas oublier que le fléau en question est venu d’Israël. Depuis la fin des années 1990, les postsionistes et autres nouveaux historiens se sont livrés à une entreprise méthodique de destruction symbolique d’Israël, accrédités par les chaires universitaires qu’ils occupent. Le coup ne pouvait pas être plus fatal. Si Israël le dit...

Sachez que ces livres sont automatiquement traduits en France. Comment voulez-vous que réagisse le public qui reçoit ces ouvrages ? Il les prend au sérieux. Il ne fait pas de doute qu’une société israélienne dont les élites produisent un discours autodestructeur de ce type-là, est gravement malade.

- Quel danger représentent les alterjuifs ?
Le danger concerne l’image de soi. On ne respecte que les gens qui se respectent. Montrer un tel visage, c’est lancer aux ennemis d’Israël, hélas fort nombreux, un signal très clair les poussant à l’attaque, en leur donnant le sentiment qu’il ne reste plus qu’à donner l’estocade finale pour en finir avec les Juifs.

Par ailleurs, leur discours pseudo-moral se fonde sur une injustice à base de mépris ethnique : ils pleurent le malheur palestinien - "péché originel" d’Israël - mais restent cois sur l’injustice dont le monde séfarade a été victime de la part du monde arabe. L’Etat d’Israël n’a aucune dette envers le monde arabe et les Palestiniens.

Il y a eu un échange de populations et des spoliations bien plus importantes pour les Juifs issus du monde arabe. Leur souffrance, leur mémoire, leurs intérêts sont profondément bafoués par ce discours autoaccusatoire. C’est comme s’ils n’existaient pas alors qu’ils constituent la majorité de la population israélienne.

Les dimensions symboliques et culturelles sont capitales sur le plan politique : avant de détruire quelqu’un, on ruine son image morale, son prestige de telle sorte que le frapper devient "normal". C’est ce qui est en jeu aujourd’hui : tous ces discours augurent-ils d’une entreprise de destruction à venir d’Israël ?


--------------------------------------------------------------------------------

Forum Leatid Israël et la revue Controverses organisent une soirée débat sur le thème "La déligitimation d’Israël : AlterJuifs et post-sionisme", avec Itshak Adda, Eliézer Cherki, Muriel Darmon, Manfred Gerstenfeld, Pierre-Itshak Lurçat et Shmuel Trigano. Mardi 29 mai, à 20h30. Campus Kiriat Moria (Binian Mélitz), 3, Rehov Ha’Askan, Jérusalem.