Tuesday, September 25, 2007

Vous avez dit "guerre", monsieur Kouchner, vous n'avez pas tort...

Vous avez dit "guerre", monsieur Kouchner, vous n'avez pas tort...


Publié le 24 septembre 2007


Par André Glucksmann, philosophe.

Un mot suffit pour soulever la tempête. Immédiatement les encriers des commentateurs entrent en ébullition et les chancelleries d'Europe occidentale publient leur désapprobation d'une façon fort peu diplomatique.

En évoquant le risque de guerre qu'implique la volonté iranienne de construire la bombe, et la nécessité de s'y préparer afin de l'empêcher, Bernard Kouchner aurait-il commis un blasphème témoignant de sa naïveté et de son manque de métier ?

Il fut illico chapitré par ses collègues, Sergueï Lavrov à Moscou ou D'Alema à Rome (« Non si debba parlare de guerra in questo momento »). Idem à Berlin mezza voce. Pourtant il faudra s'y faire, la « bourde », en apparence intempestive du French Doctor, nouveau chef de la diplomatie française, exprime une opinion méditée de longue date.

Lorsque, neuf mois avant l'élection présidentielle, j'interviewais, en compagnie de Yasmina Reza et Pascal Bruckner, le candidat Sarkozy sur les grands axes de la politique étrangère qu'il entendait conduire, sa réponse fusa claire et décidée : « La crise iranienne est sans doute la crise internationale la plus grave actuellement. »

Un an après, le diagnostic est encore plus exact. Que requiert cette gravité ? La « fermeté », répondait le futur président, qui visiblement n'a pas changé d'avis. Devant les ambassadeurs de France, réunis le 27 août 2007 à l'Élysée, il évoqua la terrible menace et souligna la nécessité « d'échapper à une alternative catastrophique : la bombe iranienne ou le bombardement de l'Iran ».

La « fermeté », nouvelle, de la France commence par une réforme du vocabulaire, elle rejette les euphémismes et les tabous linguistiques : si risque de guerre il y a, il ne faut pas le scotomiser, mais au contraire le nommer, en parler distinctement afin justement de tout faire pour stopper l'escalade, avant « l'alternative catastrophique ».

Le moment est bien calculé, Bernard Kouchner jette son pavé dans la mare des non-dits diplomatiques et prononce le mot « guerre » à la veille de son voyage à Moscou. Le destinataire n° 1 du message est son homologue russe qui proteste, mais enregistre : si Moscou continue à bloquer toute sanction effective, susceptible d'appuyer les remontrances jusqu'alors platoniques du Conseil de sécurité, la France s'emploiera, hors Conseil, à mobiliser l'Union européenne qui draine plus de 50 % du commerce extérieur de Téhéran.

À charge pour des sanctions économiques dures de tenter de bloquer la spirale nucléaire iranienne. Bref, Bernard Kouchner convie les Européens à passer outre aux manoeuvres dilatoires de Moscou à l'ONU.

Lorsque le sage désigne la lune, les imbéciles contemplent son doigt. Lorsque Kouchner parle de « guerre », nombre d'Européens estiment qu'il s'agit d'un gros mot lâché tel un coup de pistolet dans l'atmosphère feutrée des négociations respectueuses.

La révélation de l'effort clandestin et illégal de l'Iran pour franchir le seuil du nucléaire militaire date d'août 2002. Depuis, malgré toutes les confirmations de l'AIEA, les négociations, menées principalement par Londres, Paris et Berlin, n'ont abouti à rien.

Il est temps de peser franchement les risques. Y a-t-il péril en la demeure ? Tous les experts s'accordent sur la capacité technique de l'industrie iranienne : deux ou quatre ans suffisent pour atteindre le point de non-retour. Donc le temps presse. Mais la perspective d'un Iran nucléaire suffit-elle pour que de toute urgence les démocraties se mobilisent et interdisent, bon gré, mal gré, le franchissement du seuil ultime ? Ou bien faut-il considérer avec Jacques Chirac (janvier 2007) qu'une puissance militaire nucléaire de plus ou de moins ne mérite pas qu'on se mette martel en tête ?



Certes, la guerre froide est restée froide au sommet: 45 ans durant, la dissuasion a bloqué l'escalade belliqueuse entre les deux blocs. Pareil équilibre de la terreur n'avait pourtant rien d'automatique. Les crises ont succédé aux crises jusqu'à celle de Cuba (1961) où, témoignent les archives américaines et russes, tout se joua au bord du gouffre et manqua échapper à la prudence de Kennedy et Khrouchtchev.

L'idée que la bombe iranienne serait sans conséquence pour la paix du monde relève de la plus ignare des fantasmagories, d'autant que l'Arabie saoudite, la Turquie, l'Égypte n'entendent pas subir l'hégémonie nucléaire iranienne sans, à leur tour, transgresser le traité de non-prolifération (TNP). Attention aux dégâts !

Dans le mouchoir de poche d'un Proche-Orient aux frontières mal définies, aux entrelacs communautaires, aux enjeux théologico-pétroliers énormes, une guerre civile nucléaire devient l'horizon que dessinent, fût-ce à leur insu, les bricoleurs de Téhéran.

Le pot au noir irakien n'aura-t-il rien appris à personne ? On croit savoir ce qu'on dit en parlant de « guérilla, » « vietnamisation », etc. On se trompe. La guérilla espagnole contre Napoléon, les résistances antihitlériennes, les insurrections anticoloniales visaient en premier une armée étrangère, en deuxième lieu les « collaborateurs » et, à l'occasion, la population afin de la mobiliser par l'intimidation.

L'ordre des cibles s'inverse en Irak. Les GI's ne sont pas prioritaires : ils ont perdu 3 700 des leurs en quatre ans. Alors que dans les mois « chauds » on dénombre 3 000 victimes irakiennes, femmes et enfants d'abord, explosées non par les Américains, mais par la soi-disant « guérilla. » Si les Américains sont désemparés, c'est qu'ils affrontent un adversaire capable de tuer les siens à l'infini - plus j'en tue, plus tu perds. Impossible de protéger chaque Irakien contre ce terrorisme indiscriminé. Le chaos est plus fort que les hélicos, les tanks et le fric. On connaissait, en Russie, les stratégies de la « terre brûlée » qui firent le vide devant l'envahisseur.

Aujourd'hui des incendiaires homicides et suicidaires inaugurent la stratégie implacable de la population brûlée. Il ne s'agit pas d'une résistance à l'occupant, pas même d'une guerre civile, mais plus diaboliquement d'une guerre absolue contre les civils.

Rien là qui doive émouvoir nos mollahs iraniens, lesquels se déclarèrent, par la bouche du « modéré » Rafsandjani, prêts à la vitrification de 15 millions des leurs pour la gloire théologique d'avoir éradiqué l'entité sioniste, préliminaire obligé d'une chasse universelle aux croisés et aux infidèles.

Le sacrifice des siens et de soi, l'autodestruction systématique d'un peuple jusqu'à épuisement des fureurs obsidionales n'est nullement une pathologie inédite. Les cruautés collectives qui horrifièrent Montaigne, le sang, la dévastation et la mort que peignit Grimmelhausen rappellent que ces pestes sont européennes. Mais aucun des furieux ne disposait encore de nos joujoux atomiques.

Monday, September 24, 2007

Affaire al-Dura: Déclaration du Prof. Landes, à l’attention de la Cour d’appel de Paris

Ce témoignage du professeur américain, qui est devenu l'un des meilleurs connaisseurs de l'affaire al-Dura, constitue une précieuse pièce supplémentaire à verser au dossier de l’affaire al-Dura. (Menahem Macina).
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21/09/07


Avertissement : Ce texte figure sur l’un des sites de l’auteur, The Augean Stables. Je ne fais que le reproduire, ci-après, avec quelques menues corrections stylistiques.


[Sur ce procès d’appel, à l’occasion duquel le Prof. Landes a rédigé ce témoignage, voir : Véronique Chemla, "Compte rendu d'audience à la Cour d'appel, à propos de l'affaire al-Dura". Voir aussi le dossier de l’enquête détaillée et documentée, réalisée par le cinéaste Pierre Rehov, entre octobre 2000 et juin 2001 (© UPJF), et la remarquable vidéo en français, réalisée et commentée, fin 2006, par le prof. R. Landes, expliquant et illustrant les nombreuses mises en scène réalisées par des Palestiniens, le jour de l’incident al-Dura. Celles et ceux qui n'ont pas suivi les débats qui font rage, depuis 7 ans, dans les médias et surtout dans la blogosphère, pourront faire un choix dans la liste de quelque 230 articles relatifs à cette affaire, en ligne sur le site debriefing.org. M. Macina].



Mon nom est Richard Landes. J’ai pu examiner, à trois occasions, les enregistrements de France 2, réalisés les 30 septembre et 1er octobre 2000 par Talal abu Rahmah, puis fournis au correspondant de France 2 pour le Moyen-Orient, Charles Enderlin. Le premier de ces examens a eu lieu le vendredi 31 octobre 2003. Ce jour-là, j’ai éprouvé deux chocs profonds, suivis d’un autre, plusieurs années plus tard, lorsque la 17e Chambre du Tribunal de Paris rendit la première décision de justice dans l’affaire Enderlin-Karsenty.

Le premier choc a été la découverte même des enregistrements. La quasi-totalité des scènes d’action étaient manifestement mises en scène. Devant des caméramans, tel Talal abu Rahmah, des jeunes gens simulaient une blessure, d’autres accouraient et les évacuaient sans ménagement dans l’une des nombreuses ambulances qui semblaient servir d’accessoires de tournage. C’était un secret de polichinelle : tout le monde connaissait les règles du jeu. Certaines scènes en devenaient si comiques qu’elles déclenchèrent le rire du caméraman israélien de France 2 qui passait en revue les images avec Charles Enderlin et moi.

J’ai ressenti le deuxième choc, quand je demandai au caméraman pourquoi il riait.

- « Parce que cela a l’air d’être mis en scène », répliqua-t-il.
- « Oui », ai-je dit alors, « tout cela semble mis en scène. »



Puis Enderlin ajouta :



- « Oh, ils font cela tout le temps. C’est un trait de culture, ils exagèrent. »

- « Ils font cela tout le temps, mais pas dans le cas d’Al Dura ? », demandai-je.

- « Oh, ils ne sont pas assez bons pour ça », répondit-il.

C’est alors que j’ai compris toute la profondeur du problème. Non seulement les Palestiniens mettent en scène des prises de vues – une chose dont je me doutais déjà après avoir vu les séquences tournées ce même jour par Reuters –, mais quelqu’un d’aussi éminent et professionnel que Charles Enderlin le savait et ne trouvait rien à y redire. Enderlin semblait dire : « Bien sûr qu’ils mettent les choses en scène, mais je sais faire la différence. » Et il m’assura de sa totale confiance en Talal abu Rahmah:

« Jamais il ne me mentirait. Nous sommes des amis. Nos familles mangent ensemble. »

Un autre événement troublant s’est produit, plus tard, au cours de la conversation. Enderlin me dessina un plan du carrefour de Netzarim, sur lequel il plaça la position israélienne du mauvais côté de la route.






Cela ne pouvait provenir que de deux raisons, aussi préoccupantes l’une que l’autre. Soit il savait si peu de choses sur les événements, qu’il ignorait jusqu’aux aspects les plus fondamentaux de la scène ; soit il me mentait (et devait penser que j’étais moi-même si peu informé, qu’il pourrait me mentir impunément).

Or, l’emplacement de la position israélienne était capital pour la remise en cause du reportage, proposée par l’armée israélienne en novembre 2000 (les angles de tir empêchaient presque irrémédiablement les Israéliens d’atteindre le père et son fils, ne serait-ce qu’une fois, alors qu’il y avait une douzaine d’impacts). Et Charles Enderlin avait lu cette étude et l’avait commentée pour le public français sur France 2. Il semblait donc pratiquement impossible qu’il pût ignorer où se trouvait la position israélienne. D’un autre côté, il n’a pas essayé de garder ce croquis et j’ai pu l’emporter après notre rencontre.

L’attitude d’Enderlin met bien en lumière la pratique évidente de mise en scène des Palestiniens et le tournage qui en est réalisé par les caméramans. Entre parenthèses, les prises de vues réalisées le même jour par Reuters confirment cette mise en scène jusque dans les derniers détails, et certaines séquences permettent même d’identifier les « metteurs en scène » à l’œuvre sur les lieux. Ces acteurs et ces caméramans n’ont même pas besoin de tenter de cacher ce qu’ils font, puisque les correspondants occidentaux ne leur imposent aucune norme. (Il semble que ces derniers se contentent de chercher les séquences d’action les plus crédibles, qu’ils publient et diffusent dans leurs reportages d’actualité).

Charles Enderlin emploie Talal abu Rahmah depuis des décennies et, pendant tout ce temps, semble-t-il, il ne lui a jamais expliqué que prendre des images de situations manifestement mises en scène ne correspond pas à ce qu’on attend d’un journaliste. Au contraire, Enderlin répète régulièrement en public qu’abu Rahmah satisfait aux plus hautes exigences de la profession.

Pour moi, tout ceci a constitué une expérience très pénible, une sorte de vertige d’information qui a fait écrouler des convictions qui m’étaient très chères, à propos de l’honnêteté fondamentale et des normes de professionnalisme des médias occidentaux, sous le poids conjugué de l’évidence et de la réaction d’Enderlin. D’autres expériences, avec des agences américaines de presse, ont confirmé l’étendue du problème : même après avoir visionné des séquences (de Reuters) mises en scène, et avoir admis qu’il s’agissait de mises en scène, les responsables ne semblaient pas désireux de se mesurer au problème.

Le troisième choc a eu lieu le 19 octobre 2006, lorsque j’ai lu la décision rendue par la 17e Chambre du Tribunal de Paris, dans l’affaire n° 0433823049. J’avais pris la peine de me rendre tout exprès à Paris pour témoigner à l’audience, j’y avais parlé des incidents susmentionnés et avais présenté à la Cour le dessin de Charles Enderlin – et je découvrais que mon témoignage était totalement passé sous silence dans la décision des juges. C’était d’autant plus surprenant que leur argumentation contenait ce qui suit :

« Il a antérieurement été précisé que les éléments dont se prévaut le prévenu, à cet égard, provenaient d’une source unique, il est vrai déclinée sous divers avatars. Cette thèse repose, pour l’essentiel, sur les déclarations de Nahum Shahaf, qui a été interrogé par la Ména [Metula News Agency] en novembre 2002, a participé au documentaire « Al Dura : L’enquête », réalisé par cette agence, et dont les propos inspirent largement l’ouvrage de Gérard Huber – correspondant de cette même agence – ainsi que l’article du magazine Confidentiel. »

Non seulement mon enquête était indépendante, mais elle se fondait sur plusieurs passages en revue des enregistrements de France 2, et sur de longs entretiens avec Charles Enderlin, ce que ni Nahum Shahaf, ni Gérard Huber, ni les membres de la Ména n’avaient fait, de sorte que mon témoignage faisait intervenir des sources et des interviews essentielles et inédites.



Je pense que le journalisme pratiqué par Charles Enderlin fait du tort à la profession journalistique dans son ensemble, laquelle constitue une composante cruciale de la société civile. Et c’est bien cette irresponsabilité journalistique, dont le travail d’Enderlin fournit un exemple frappant, qui a contribué au rapide déclin de l’image du journalisme dans l’opinion publique, au cours de la dernière décennie. Le manque de confiance du public dans les principaux médias actuels est, hélas, aussi regrettable que justifié.

Ce qui m’amène à mon dernier point. J’ai étudié attentivement le matériau de l’affaire Al Dura et je suis arrivé à la conclusion inébranlable que ces séquences avaient été mises en scène. Cette conclusion se fonde sur de nombreuses raisons, que je n’aborderai pas en détail ici. Permettez-moi simplement de mentionner les principaux points relatifs aux enregistrements de France 2, filmés par Talal.

1) Les enregistrements de Reuters et de France 2 indiquent que la mise en scène d’événements d’actualité est considérée comme normale dans les territoires palestiniens. Les enregistrements montrent bien la fréquence extrême et l’élaboration approfondie des mises en scène (avec des metteurs en scène identifiables, des accessoires et des zones de tournage).

2) Les séquences antérieures (de même que des prises de vues indépendantes de Reuters et d’AP) montrent que le père et son fils se trouvaient derrière le cylindre de béton bien avant le début de la « fusillade » ; la thèse de Jamal al Dura [le père], selon laquelle il y aurait cherché refuge spontanément pour échapper à un feu nourri soudain, est donc une falsification.

3) La scène finale de la séquence « fatale » montre l’enfant qui lève son bras et regarde alentour. Le fait que l’enfant ait mis sa main droite devant ses yeux, et non sur son ventre [endroit présumé de sa blessure], et qu’il ait été capable de lever le bras et de regarder autour de lui, contredit, une nouvelle fois, la version présentée dans le reportage de Charles Enderlin, selon laquelle l’enfant était alors mort d’une blessure au ventre. Charles Enderlin a supprimé cette séquence de son reportage, peut-être parce qu’il avait compris qu’elle compromettait son explication. Il prétendit plus tard avoir coupé la scène de l’« agonie » de l’enfant pour épargner au public des images trop pénibles.

4) Les prises de vues réalisées le 1er octobre par Talal abu Rahmah, à l’hôpital Shifa de Gaza, comportent une scène censée montrer la dépouille de Mohamed al Dura sur une table d’opération. Le corps a une énorme blessure au niveau du ventre, par où s’échappent les intestins. Ce ne peut être qu’une blessure provoquée par la sortie d’une balle – cet enfant (qui pourrait ne pas être Mohamed al Dura) a donc été touché dans le dos. Mais, quoi qu’il en soit, aucune des images filmées la veille par Talal abu Rahmah ne fournit le moindre signe ni de la présence d’une telle blessure sur l’enfant, caché derrière le cylindre, ni des énormes saignements qu’elle aurait provoqués.



Les médias d’information sont les yeux et les oreilles d’une société civile libre. Lorsqu’ils ne sont plus capables de distinguer les fabrications manifestes, des événements réels, qu’ils confondent les premiers avec les derniers, ils aveuglent cette société. Et aucune créature ne peut survivre si ses sens la trahissent. Il appartient maintenant à la Justice française de défendre les principes inhérents à une société civile libre.



Je suis informé de ce que cette attestation est destinée à être produite en justice et que toute fausse déclaration m’exposerait à des poursuites pour faux témoignage.



Richard Landes



© The Augean Stables

Raid contre l’axe du mal, Michel Gurfinkiel

Contributeurs Spécialisés
Raid contre l’axe du mal, Michel Gurfinkiel
"Plus on dispose d'informations sur le raid israélien du 6 septembre contre la Syrie, plus les enjeux semblent élevés." [M. Gurfinkiel]
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23/09/07



Sur le Blogue de Michel Gurfinkiel.




En 1973, la guerre du Kippour avait terni la réputation d'invincibilité d'Israël. Trois ans plus tard, le raid d'Entebbe rétablissait cette réputation. En 2006, la seconde guerre du Liban a suscité, à nouveau, des doutes sur le niveau réel de la défense nationale israélienne. Un an plus tard, le raid exécuté par Tsahal en Syrie les dissipe.


C'est tout d'abord la gestion politique et médiatique de cette opération qui retient l'attention. Traditionnellement, en matière de défense, Israël agit beaucoup et parle peu. L'opération du Sinaï, en 1956, la guerre des Six Jours, en 1967, Entebbe en 1976, le raid sur la centrale nucléaire irakienne de Tammouz, en 1981, la première guerre du Liban, en 1982, l'opération "Rempart" en 2002, avaient été préparés dans le plus grand secret et menés dans une salutaire opacité. Les victoires n'étaient pas proclamées, mais constatées. En 2006, face à un Hezbollah dont les services de renseignement avaient pourtant signalé la puissance et l'éventuelle résilience en cas d'affrontement, le gouvernement et l'état-major israéliens ont eu une conduite différente, avec les résultats décevants que l'on sait.


Aujourd'hui, avec le même gouvernement qu'en 2006, mais un nouveau chef d'état-major, le général Gaby Ashkenazy, les vieilles habitudes ont été remises à l'honneur. Israël n'a pas rendu le raid public : il a laissé la Syrie en faire état la première. Et quand celle-ci a cherché à le minimiser en parlant d'un simple « survol aérien » de son territoire, Jérusalem s'est contenté de laisser filtrer des informations plus précises, en commençant par la presse arabe internationale et en remontant vers la presse occidentale, notamment anglaise (The Observer, The Sunday Times) ou américaine (The Washington Post). Au fur et à mesure que ces informations paraissaient, la véritable dimension stratégique et tactique de l'opération est apparue : quelque chose qui combinerait Entebbe et Tammouz.


Selon le Sunday Times de ce week-end, Israël aurait appris, au mois d'août, que la Syrie était sur le point de recevoir des éléments d'armes nucléaires opérationnelles (ogives ou lanceurs, ou les deux) de provenance nord-coréenne. Le dossier aurait été transmis aux Etats-Unis. Après vérification, ceux-ci auraient accordé leur feu vert début septembre à une éventuelle action israélienne.


Damas, qui dispose à la fois d'un arsenal chimique et bactériologique important et de missiles, a récemment menacé Israël d'une « surprise terrible » : peut-être une allusion à l'acquisition de l'ultime échelon non conventionnel : le nucléaire. Mais les experts américains et israéliens n'excluent pas une autre hypothèse, selon laquelle la livraison nord-coréenne était, en fait, destinée à l'Iran. Un transit par la Syrie, via Lattaquié, serait moins repérable qu'un acheminement direct, via le golfe Persique.


Le 6 septembre, Israël attaque. En recoupant les diverses versions évoquées, à ce jour, par les médias arabes et anglo-saxons, un raid aérien aurait d'abord détruit la surveillance aérienne dans le nord de la Syrie : des appareillages d'origine russe, et peut-être entretenus par un personnel russe. Une autre attaque aurait détruit diverses installations, ou un convoi motorisé, à la base militaire secrète de Daïr az-Zwar. Il semble que cette dernière opération ait été menée par une unité aéroportée ayant parallèlement pour mission de collecter des preuves matérielles d'une implication nord-coréenne. Les Israéliens – un commando du Sayereth Matkal, la force chargée des missions de choc - auraient tué des « dizaines » de Syriens et de Nord-Coréens, mais n'auraient pas subi eux-mêmes de pertes.


Conclusions provisoires :



Premièrement, l'efficacité de l'outil militaire israélien a été à nouveau démontrée, et la capacité de dissuasion d'Israël largement restaurée.
Deuxièmement, on peut présumer que la Syrie viole le traité de non-prolifération nucléaire, dont elle est signataire, et prépare délibérément une guerre d'extermination contre Israël.
Troisièmement, l'axe du Mal dénoncé par les Etats-Unis depuis 2001 (Syrie, Iran, Corée du Nord) est une réalité.
Quatrièmement, ce qu'Israël peut faire en Syrie, une coalition de la liberté dirigée par les Etats-Unis peut le faire en Iran.
Cinquièmement, une opération plus ambitieuse, allant jusqu'à l'annihilation complète du potentiel critique, peut sans doute être menée en Iran par Israël, jusqu'à un certain point, ou par une coalition de la liberté.
Sixièmement, l'opération israélienne semble avoir bénéficié du soutien turc. Ce qui peut signifier, au choix :
que le gouvernement néo-islamiste turc dirigé par Recep Tayyip Erdogan s'oppose, comme d'autres gouvernements musulmans, à l'extrémisme syro-iranien ;
qu'il a décidé de se comporter, dans cette crise, en allié fidèle des Etats-Unis, sinon d'Israël, contrairement à ce qui s'était passé en 2003 lors de la guerre d'Irak ;
ou que l'armée turque, de tradition nationaliste laïque, conserve une marge d'indépendance vis-à-vis du gouvernement.
Septièmement, ces événements renforcent, en France, ceux qui, autour du président Nicolas Sarkozy et du ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, prennent au sérieux les menaces non conventionnelles iranienne et syrienne.

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Le club des trente patrons bretons
LE MONDE | 21.09.07 | 19h19







e week-end dernier, les membres d'un petit club, tout à fait spécial, se réunissaient à Venise au palais Grassi. Son propriétaire, le milliardaire français et breton François Pinault (lire aussi page 25), se montra un hôte délicat, leur présentant lui-même les pièces de sa collection d'art contemporain et les invitant à dîner dans une ambiance bon enfant. Un thème est invariablement abordé à chaque réunion de ce mystérieux "Club des trente" : la Bretagne. Les "trente" ont pour caractéristique d'être tous chefs d'entreprise bretons. Et M. Pinault a été sacré homme de l'année 2006 par la revue Armor pour avoir hissé au fronton du palazzo le gwen a du, le drapeau breton.



Le 19 juin, c'est Vincent Bolloré qui recevait, dans sa tour de Puteaux, 150 Bretons pour un dîner-débat. Il y fut question de la structure familiale du groupe, d'investissements, de nouvelles technologies, et évidemment, de Bretagne : ses chances, sa culture, ses étendards. Au bas de l'immeuble, flottait le gwen a du.

Mercredi 19 septembre, c'est Maurice Lévy, président du groupe Publicis, qui s'est fait l'hôte amical des Bretons. L'animateur des "Dîners celtiques", Yannick Le Bourdonnec, un des cadres de Publicis, n'y était pas pour rien,. Mais il y avait une réelle jubilation, chez le publicitaire, à accueillir sur sa terrasse dominant les Champs-Elysées, plus de deux cents Bretons emblématiques du Breizh Power. Le coureur cycliste Bernard Hinault côtoyait Philippe Gloaguen, fondateur du Guide du routard, la navigatrice Anne Quéméré croisait le Père Alain de La Morandais et Marylise Lebranchu, vice-présidente (PS) du conseil régional de Bretagne, ancienne garde des sceaux, Louis le Duff, fondateur de la Brioche dorée, rencontrait le député vert Yves Cochet, Michel-Edouard Leclerc et PPDA. Mais c'est Michel Drucker qui a ému l'assistance. Venu remettre un DVD d'or à Alan Stivell, il a pris la parole, conscient des interrogations que sa présence suscitait chez les Armoricains. "C'était l'été 42, une époque fort troublée. Mon père, juif, émigré de Roumanie, avait été déporté à la suite d'une dénonciation, et ma mère fuyait, mon frère Jean à la main, moi dans son ventre." Sur un quai de la gare de Rennes, la Gestapo a arrêté la jeune maman sans bagage.

Mais un homme, lettré, parlant parfaitement allemand, s'est interposé, a parlé à l'officier, évoqué avec lui la littérature, Goethe, Schiller... L'Allemand en oubliait presque la jeune femme silencieuse et tremblante. Et quand il l'a regardée à nouveau, le Français a assuré, avec une autorité naturelle, "c'est ma femme". Et l'Allemand s'est éloigné. "L'homme s'appelait Pierre Le Lay, a conclu Michel Drucker. C'était le père de Patrick Lelay. Je lui dois la vie. Vous imaginez la résonance que la Bretagne a en moi..."

Les Pays-Bas ont failli relire "Mein Kampf"

Les Pays-Bas ont failli relire "Mein Kampf"
LE MONDE | 18.09.07 | 18h40 • Mis à jour le 18.09.07 | 18h40
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n parfait démocrate, Ronald Plasterk, ministre travailliste de l'enseignement, de la culture et des sciences aux Pays-Bas, ne supporte pas la censure. Même si elle vise Mein Kampf, le livre d'Adolf Hitler qui préfigurait le tragique programme national-socialiste.

M. Plasterk a donc estimé, il y a quelques jours, que son pays devait lever l'interdiction qui frappe l'ouvrage. La vente de Mijn Kamp - son titre en néerlandais - est interdite depuis l'après-guerre aux Pays-Bas et pénalement punissable depuis 1987. La réimpression du livre a, elle, été prohibée dès 1974.





MALADRESSE DE DÉBUTANT


Réaliste, le ministre a constaté que les quelques marchands néerlandais qui ont essuyé les foudres de la justice n'ont pas été condamnés. Par ailleurs, un bon nombre des 110 000 exemplaires de la version néerlandaise circulent sous le manteau ou sont prêtés par certaines bibliothèques : la détention du livre n'est, elle, pas punissable... Enfin, Internet assure de toute manière un accès aisé à l'ouvrage.

Les propos de M. Plasterk ont toutefois suscité un beau tollé dans son pays. Parce que, avec une maladresse de débutant, le ministre a donné raison à l'un de ses adversaires, le populiste de droite Geert Wilders. Il y a quelques semaines, cet ennemi juré de l'islam avait réclamé l'interdiction du Coran. "Prohibons ce livre misérable, comme Mein Kampf est prohibé", avait-il lancé.

"Wilders a raison, il est étrange que ce livre soit interdit", a rebondi le ministre, dans une formule hasardeuse qui semble accréditer le parallèle entre le livre saint des musulmans et la référence idéologique des nazis. Précisément ce que M. Plasterk voulait dénoncer.

Plusieurs partis ont immédiatement dénoncé le projet du ministre, seuls les libéraux lui apportant un soutien de principe. "L'affaire sera une leçon pour un dirigeant qui raisonne de manière logique mais montre qu'il n'est qu'un débutant en politique", a commenté le quotidien NRC Handelsblad. Le ministre semble, en effet, avoir assez vite tiré les leçons de l'affaire. Il estime désormais que la libre diffusion de Mein Kampf ne figure pas "au premier rang des priorités" pour son gouvernement.

Jean-Pierre Stroobants

Adieu au célèbre mime Marceau

Adieu au célèbre mime Marceau
24/09/07




- - Thème: Hommage





Marcel Marceau, le mime du XXe siècle, est décédé samedi 22 septembre à l’âge de 84 ans. Marcel Mangel, de son vrai nom, est né le 22 mars 1923 à Strasbourg dans une famille juive alsacienne. Interrogé pour la newsletter du CRIF, Georges Loinger, cousin et ami de Marcel Marceau, nous raconte que dès l’âge de 10 ou 11 ans, au moment de la sortie du film de Charlie Chaplin, « La Ruée vers l’or », le jeune Marcel fait « le charlot » devant ses amis au grand désespoir de sa mère Anna, qui réunit la famille pour trouver une solution. « Il n’est pas le charlot. Il est charlot », répond Georges Loinger à sa tante.
Dès 1940, la population alsacienne est évacuée. La famille se retrouve à Limoges. Son père Charles tenait une boucherie Casher. Lui aussi avait une âme d’artiste. Avec sa voix de baryton, il attirait les femmes juives du quartier qui venaient l’écouter en venant acheter leur viande. Inconscient du danger il encourait, Charles Mangel a été déporté fin 1941 par la gestapo avec ses clientes vers Auschwitz d’où il n’est jamais revenu.
Afin de les protéger, Georges Loinger amène sa tante Anna dans le Périgord avec le reste de la famille et cache Marcel à Paris dans une maison d’enfants à Sèvres. Marcel Marceau devient alors animateur et fait la rencontre de son maître Charles Dullin avec qui il prend des cours de théâtre. C’est à ce moment-là qu’il commence sa carrière artistique. Mais le danger guettant pour les Juifs, Marcel Marceau fait de la résistance et passe un groupe d’enfants en zone libre.
Véritable artiste, c’est en 1947 qu’il crée le personnage de Bip. « Une partie de son inspiration profonde venait de la douleur ressentie par la perte des siens pendant la guerre », explique Georges Loinger. « Conscient d’être le porteur de l’art français à l’étranger, il était juif dans son cœur. Son inspiration était biblique », ajoute t-il en citant une phrase de Marcel Marceau : « J’étais fasciné par la Bible, l’ancien et le nouveau testament. »

Yad Vashem fustige la décision de Columbia d'inviter Ahmadinejad

Yad Vashem fustige la décision de Columbia d'inviter Ahmadinejad

12:11 | 24 septembre, 2007

Yad Vashem a vivement condamné dimanche 23 septembre la décision de l'Université Columbia d'inviter le président iranien Mahmoud Ahmadinejad durant sa visite à New-York.

"Il est malvenu que l'Université Columbia, institution ouvertement vouée à la poursuite de la vérité et de la connaissance, choisisse d'inviter un homme si détaché de la réalité et des vérités historiques et lui offre une tribune pour cracher son venin idéologique", a déclaré un porte-parole du musée de l'holocauste.

© Jerusalem Post édition française

Israël a saisi du matériel nucléaire nord-coréen en Syrie

Israël a saisi du matériel nucléaire nord-coréen en Syrie
(Belga) Les forces d'élite israéliennes ont saisi du matériel nucléaire nord-coréen lors d'un raid dans une base militaire secrète en Syrie mené avant l'attaque aérienne de l'Etat hébreu le 6 septembre, affirme dimanche le "Sunday Times".
Selon le journal britannique citant des sources bien informées, le matériel, saisi dans un complexe situé près de Deir-Ezzor au nord-est de la Syrie, a été examiné en Israël et provient de Corée du Nord. Israël surveillait le site syrien depuis des mois selon des sources israéliennes citées par le journal, qui ne donne toutefois pas d'indications sur la date de la mission menée par le commando Sayeret Matkal ni le type de matériel saisi. Un responsable américain cité sous le couvert de l'anonymat par le "Sunday Times", ajoute que le gouvernement américain a cherché des preuves d'activités liées au nucléaire avant d'autoriser l'attaque aérienne des avions F-15 de l'armée israélienne. (NLE)

InternationalL’UE financerait l’antisémitisme en Pologne

InternationalL’UE financerait l’antisémitisme en Pologne
par Rebecca Serfaty
dimanche 23 septembre 2007 - 22:34



L’Union européenne (UE) a décidé d’accorder un budget de 15 millions d’euros à l’institut d’enseignement des média et communication de la radio polonaise « Radio Maria », institut catholique conservateur qui répand de la propagande antisémite et anti européenne et invite révisionnistes et négationnistes de la Shoah à ses émissions. Les organisations de rescapés de la Shoah agissent afin d’annuler la décision. Noah Ploug, président du centre des organisations de rescapés de la Shoah en Israël et président de la commission internationale d’Auschwitz a demandé au président de la Commission européene José Manuel Barroso d’empêcher le transfert de fonds à l’institut dirigée par le prêtre Tadoch Ridjik. La décision de financer l’institut est interprétée comme une tentative de l’UE et du gouvernement polonais de faire taire une des voix opposées à l’UE les plus écoutées en Pologne.

Dernièrement, Ridjik a fait plusieurs déclarations antisémites. Il a dit aux élèves de l’institut qu’il dirige que les Juifs dirigent la Pologne et essaient d’en prendre le contrôle à l’aide de l’argent du milliardaire juif américain Georges Soros. « Les hommes publics de Pologne ont exprimé leurs regrets concernant le Pogrom qui a été perpétré en Pologne à Jedwabne après la guerre uniquement parce qu’ils ont reçu des pots de vin des juifs. Les plaintes des juifs au sujet du mal qui leur a été fait, n’ont qu’un seul but : soutirer de l’argent aux Polonais ».

Ridjik a également accusé le président polonais Lech Aleksander Kaczyński d’être « dans la poche des organisations juives ». A une autre occasion, paraphrasant les paroles de Jésus « Celui qui veut prendre ton gilet donne lui aussi ton manteau », Ridjik a dit à propos des juifs : « Ils viendront vers toi et te diront ‘enlève ton manteau, enlève ton pantalon, enlève tes chaussures’ ». D’autres présentateurs de Radio Maria ont accusé les Juifs de tenter de s’approprier les biens de la Pologne dans le cadre de « l’industrie de la Shoah ».

Radio Maria est un des média les plus influents en Pologne et le gouvernement du Premier ministre Jaroslaw Kaczyński essaie d’en faire une alliée afin de recevoir son soutien. Le mois dernier, le Pape Benoît XVI a accepté de rencontrer Ridjik au Vatican et les organisations juives avaient vivement protesté.

Dieudonné

Dieudonné (AP)
La 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a condamné, mardi 11 septembre, l'humoriste Dieudonné à 7.000 euros d'amende pour des propos antisémites sur la mémoire de la Shoah.
Dieudonné est condamné notamment pour avoir prononcé l'expression "pornographie mémorielle", en février 2005, lors d'une conférence de presse à Alger.
Il a été jugé coupable de "diffamation publique à caractère racial". La peine prononcée est inférieure aux réquisitions: le 19 juin, c'est 10.000 euros qui avaient été réclamés.

"L'instrumentalisation de la Shoah"

Dieudonné s'en était pris, le 16 février 2005 à Alger, lors d'une conférence de presse sur un de ses spectacles, au "lobby sioniste, qui cultive l'unicité de la souffrance", et aux "autorités sionistes (qui), avec l'argent public, confisquent la création culturelle et ont déclaré une guerre au monde noir".
Selon des propos rapportés par plusieurs médias français, Dieudonné avait aussi, au cours de la même conférence de presse, parlé de "pornographie mémorielle". Par la suite, il s'est défendu en expliquant que cette déclaration visait "l'instrumentalisation de la Shoah".

Le BNVCA salue la décision de la Cour d'Appel de Paris

Le BNVCA salue la décision de la Cour d'Appel de Paris dans l'affaire concernant l'assassinat le 19/11/2003, de Sebastien SELLAM alias DJ LAM C, jeune d'origine juive, par son voisin musulman.
BNVCA
21/9/2007

Le Bureau National de Vigilance Contre l’Antisemitisme salue la décision récente 17-9-07 du Président de la Chambre de l’Instruction de la Cour d’Appel de Paris, de permettre à la famille SELAM d’interjeter appel contre une ordonnance de non lieu rendue le 8/8/06 par le TGI de Paris, dans une procédure suivie contre Adel A. pour assassinat, de Sebastien SELAM. La Chambre de l’Instruction a considéré que la partie civile n’a jamais reçu notification de cette ordonnance, en raison d’une erreur de LA POSTE qui a reconnu sa faute.

Nous rappelons que dans la nuit du mercredi 19 au Jeudi 20 novembre 2003, le jeune juif Sébastien SELAM, célèbre D.J, alias DJ LAMC, a été sauvagement assassiné par son voisin, musulman, dans le parking de l’immeuble-Paris 10°-

A ce jour la famille ne comprend pas comment le criminel peut bénéficier d’autorisations de sorties, et pourquoi cette affaire qu’elle considère comme manifestement antisémite, n’a pas été reconnue comme telle, d’autant que l’auteur qui a tendu un guet-apens à sa victime, aurait avoué à sa mère avoir tué Sebastien, avoir tué un juif, avoir accompli sa mission, et ce après avoir fait ses ablutions et s’être rendu à la mosquée.

Nous saluons la détermination de l’avocat de la famille SELAM, maitre Axel METZKER, qui a découvert l’anomalie qui empêchait la partie civile de faire appel contre cette ordonnance de non lieu que la famille a du mal à accepter, de même qu’elle n’accepte pas le fait que le meurtrier puisse être considéré comme irresponsable .

La famille et son défenseur estiment que l’assassinat de Sébastien SELAM constitue le premier meurtre antisémite avant celui d’Ilan HALIMI et entend le faire reconnaitre.

Le BNVCA reste attentif au nouveau développement de cette affaire.

L’antisémitisme de Téhéran même devant des morts

L’antisémitisme de Téhéran même devant des morts
23 septembre 2007 - Olivier Rafowicz | infolive.tv

L’ambassadeur iranien en Thaïlande Mohsen Paka Ayeen a fortement réfuté samedi 22 septembre les dernières nouvelles de l’agence Associated Press selon lesquelles il y aurait eu une coopération entre les délégations iranienne et israélienne dans l’identification de victimes iraniennes lors du crash de l’avion MD82 à Phuket la semaine dernière.


Israël avait envoyé plusieurs délégations d’experts et de spécialistes par l’identification des 9 victimes du crash. Israël a une expertise au niveau mondial dans le domaine de l’identification des corps calcinés dûe à la situation de menaces terroristes et de conflits permanents.

Certaines sources parmi les sauveteurs et les équipes de secours avaient parlé de collaboration entre toutes les équipes pour l’identification des victimes parfois calcinées et difficilement identifiables, à ce sujet donc l’Iran par la voix de son ambassadeurs a réfuté ou nié toute collaboration avec « le régime sioniste » pour identifier les victimes iraniennes.

De telles déclarations, pour un événement civil et dramatique à la fois relève de l’hystérie antisémite et de la stupidité humaine les deux réunis montrent qu’il y a véritablement un danger dans cette idéologie islamiste provenant de Téhéran qui même devant ses propres morts tient un langage absurde et fondamentalement antisémite.

Ce même samedi, des missiles de longue portée d’un type nouveau ont participé au défilé en Iran marquant l’anniversaire de la guerre Iran-Irak. Les propos de l’ambassadeur iranien à Bangkok sont tout aussi graves car ils nous rappellent une seule époque celle du nazisme et de l’antisémitisme le plus abject.


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Dieudonné se désiste de son appel contre Arthur

Dieudonné se désiste de son appel contre Arthur

mer 19 sep, 16h05


PARIS (AP) - L'humoriste Dieudonné s'est désisté de son appel contre un jugement du tribunal correctionnel de Paris le condamnant à 3.000 euros d'amende pour avoir affirmé en 2003 que le producteur et animateur Arthur, de son vrai nom Jacques Essebag, "finance de manière très active l'armée israélienne", a indiqué mercredi la cour d'appel de Paris qui devait juger l'affaire. La condamnation de Dieudonné M'Bala M'Bala devient donc définitive, ce qui est une première pour l'humoriste, poursuivi à de nombreuses reprises pour diffamation ou incitation à la haine raciale, mais souvent relaxé en première instance ou en appel. Dans le magazine "The Source" daté de janvier 2004, Dieudonné était revenu sur le boycott de ses spectacles suite à un sketch jugé antisémite par beaucoup de spectateurs présenté dans une émission de Marc-Olivier Fogiel. "Beaucoup de personnes dans mon métier sont juives. Je sens une vraie pression", a notamment déclaré Dieudonné. Il attribue ces pressions aux "gens que j'accuse d'avoir organisé un lobby très puissant et d'avoir la main basse sur les médias". Et d'enchaîner: "il faut savoir qu'Arthur avec sa société de production finance de manière très active l'armée israélienne, cette même armée qui n'hésite pas à tuer des enfants palestiniens". Des propos que le tribunal avait jugés diffamatoires. AP der/mw

Une honte à l’Université Columbia

Une honte à l’Université Columbia
24 septembre 2007 - Par William Kristol | Adaptation française de Sentinelle 5768 ©

Il y a deux jours, l’Université Columbia [prestigieuse université new-yorkaise, Ndt] a annoncé que lundi prochain, le 24 septembre, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad parlera et participera à une session de " questions-réponses " au sein des locaux universitaires avec les étudiants de Columbia.


Selon une déclaration de l’université, " Cette opportunité pour la faculté et les étudiants de s’adresser au président de l’Iran est intervenue après que l’ambassadeur de la mission iranienne aux Nations Unies, Mohammad Khazaee, ait pris contact avec Columbia grâce à un membre de cette faculté, Richard Bulliet, spécialiste de l’Iran.

Ainsi, sur la demande du gouvernement iranien, l’Université Columbia accueillera le président d’un régime terroriste qui est actuellement responsable de la mort de soldats américains sur le champ de bataille. De fait, cet hôte distingué, qui honore ainsi de sa présence Columbia, sera présenté par rien moins que le président de Columbia, Lee Bollinger.




Un policier de la Police de New York se penchant sur Ahmadinejad
“Fuhgeddaboutit” : jeu de mot sur “Führer », et « Forget about it » : Oublie cela

Mais ne vous en faites pas. " Le président Lee Bollinger présentera l’évènement en interrogeant le président Ahmadinejad sur nombre de déclarations controversées, et sur la politique de son gouvernement ".

De fait, Bollinger a vaillamment proclamé dans la déclaration de l’université : " J’ai aussi voulu être sûr que les Iraniens ont compris que je présenterai moi-même l’événement avec une série de questions pointues au président, parmi lesquelles :

* La négation de l’Holocauste par le président ;

* Son appel public à la destruction de l’Etat d’Israël ;

* Son soutien présumé au terrorisme international qui prend pour cibles des civils innocents et des soldats américains ;

* la poursuite par l’Iran d’ambitions nucléaires en opposition aux sanctions internationales ;

* la suppression par son gouvernement, largement documentée, des droits de la société civile, et en particulier des droits de femmes ;

* l’emprisonnement par son gouvernement de journalistes et d’universitaires, dont une diplômé de Columbia, le Dr. Kian Tajbakhsh."

On pourrait imaginer le président Ahmadinejad se préparant nerveusement aux " questions pointues " du président Bollinger, en se demandant si ces questions porteront atteinte à la victoire de propagande conférée par l’invitation de Bollinger. Il a sans doute conclu que ce ne serait pas un gros problème.

Il devrait aller sans dire que la seule chose à faire, quand l’ambassadeur d’Iran a appelé Columbia, aurait été de dire : Non merci, ou seulement, Non. Mais cela aurait été trop attendre des présidents d’université de l’" Ivy League " [les huit universités les plus prestigieuses de la côte est des USA, Ndt].

De fait, l’introduction avec des " questions pointues " par Bollinger rend la situation encore plus honteuse. Désormais, il va y avoir l’apparence d’un réel dialogue, d’un Ahmadinejad répondant à des questions, qui légitimera davantage la notion que la négation de l’Holocauste, disons, est un sujet de débat légitime et raisonnable.

Mais si Bollinger avait choisi de s’opposer à la requête d’Ahmadinejad, ou de ne pas honorer Ahmadinejad de sa présence - alors Bollinger se serait vu refuser l’opportunité de nous faire une conférence, lors d’une réunion de presse à Columbia, à cet effet : " C’est une prémisse critique de la liberté d’expression si nous n’honorions pas ceux indignes d’honneur quand nous ouvrons le forum public à leurs voix. Se comporter autrement rendrait tout débat vigoureux impossible. Qu’un tel forum ne puisse pas se tenir sur le campus d’une université en Iran aujourd’hui aiguise le point de ce que nous faisons ici... C’est le meilleur de l’Amérique ".

Véritablement, c’est un président d’université libérale au sommet de sa stupidité.

Pendant ce temps : Alors que Columbia accueille Ahmadinejad sur son campus, les étudiants de Columbia qui veulent servir leur pays ne peuvent pas s’enrôler dans le Corps de Formation des Officiers de Réserve (ROTC) à Columbia. ROTC a été interdit de campus à Columbia depuis 1969. En 2003, une majorité des étudiants interrogés à Columbia étaient favorables à la réinstallation de ROTC sur le campus. Mais en 2005, quand le sénat de la faculté Columbia a débattu de la question, le président Bollinger s’est joint aux opposants pour mettre à bas la tentative d’inviter ROTC à faire son retour.

Une parfaite figure de rhétorique pour trop d’Américains ayant fait des études supérieures : ils sont plus amicaux avec Ahmadinejad qu’avec l’armée des USA.


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Cet article a d’abord paru dans The Weekly Standard
http://www.aish.com/jewishissues/jewishsociety/Hosting_Ahmadinejad.asp
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Note des Editeurs :

MANIFESTATION CONTRE AHMADINEJAD A L’UNIVERSITE COLUMBIA




Lundi 24 Septembre, de 13 h à 15 h, des manifestants se rassembleront pour protester directement depuis la salle de conférences de l’Université Columbia où le président Ahmadinejad parlera. La manifestation se tiendra entre la 116ème rue et Broadway. Des étudiants des universités voisines, dont New York University, Queens College, Brooklyn College, Rutgers University, Yeshiva University, Fordham University, Baruch College and Hunter College se mobilisent par solidarité avec les étudiants de l’université Columbia qui se rassembleront sur le campus. Cet évènement est co-parrainé par "Hasbara Fellowships of Aish Hatorah", "Stand With Us", "The David Project", "The Zionist Organization of America", "Amcha", "Young Israel", et d’autres [Organisations juives américaines, Ndt]..

La protestation est en opposition directe au vitriol au vitriol auquel adhère le président iranien, ainsi qu’à l’invitation lancée par le président de l’université Lee Bollinger pour permettre à Ahmadinejad de paraître à l’université. Les étudiants et les activistes de la communauté ont pour objectif de montrer à Ahmadinejad que les jeunes futurs dirigeants de l’Amérique ne tolèreront pas ses menaces génocidaires, son programme nucléaire, la suppression des droits de l’homme, la négation de l’Holocauste, et un comportement incendiaire.

Pour plus d’information sur la manifestation contre Ahmadinejad à Columbia, contactez dani@standwithus.com, emathias@aish.com ou visitez groupe ’Trombinoscope’ : http://www.facebook.com/event.php ?eid=6098347650.

Friday, September 21, 2007

La Cour d’appel de Paris demande à France 2 les rushes sur l’incident al-Dura

La Cour d’appel de Paris demande à France 2 les rushes sur l’incident al-Dura

Par Véronique Chemla pour Guysen International News

Mercredi 19 septembre 2007 à 23:07


La Cour d’appel de Paris a examiné le 19 septembre 2007 l’appel formé par Philippe Karsenty, directeur de l’agence de notation des médias Media-Ratings (M-R), condamné pour diffamation dans l’affaire al-Dura qui l’oppose à France 2 et à son correspondant à Jérusalem, Charles Enderlin. Devant les incohérences du reportage de France 2 diffusé le 30 septembre 2000 et soulevées par l’appelant, la Cour a demandé aux intimés - la chaîne publique et son journaliste - de lui fournir les 27 minutes de rushes afin de savoir si cette chaîne a alors diffusé des images mises en scène et ne correspondant pas à la situation réelle au carrefour de Netzarim, dans la bande de Gaza, à l’automne 2000.


Les faits sont têtus. Les juges persévérants, et les rushes incontournables.

Telle pourrait être la conclusion de l’audience pleine de rebondissements devant la 11e chambre de la Cour d’appel de Paris présidée, avec une autorité constante dans sa fermeté, par Laurence Trébucq.

Celle-ci s’oppose d’abord à la présentation du document composé d’extraits d’images de France 2 sur le grand écran amené par Philippe Karsenty. Elle veut voir les images présentées par France 2 à l’époque des faits. Toutes, dans leur ordre de diffusion, et non un montage.

«L’icône médiatique de l’Intifadah II»

Dès la fin du résumé de l’affaire par une conseillère de la Cour, Me Marc Lévy, avocat de Philippe Karsenty, explique les raisons pour lesquelles il demande la communication des rushes du reportage incriminé et leur expertise technique : « Le TGI estime : « Vous ne pouvez pas inférer de ce que 90% des images des rushes sont des scènes [de guerre] jouées, que les 10% restants sont aussi des images de scènes jouées ». Pour apprécier ceux-ci, il faut une expertise afin de déterminer s’il s’agit du même lieu, s’il y a eu des coupes, des actions répétées. Déjà, 90%, c’est une forte indication... Il faut un minimum de loyauté dans les débats judiciaires en matière de diffamation. Le Parquet s’était ému [du refus de France 2 de communiquer ses rushes] ».

Une argumentation qui ne convaint pas l’avocat général, Antoine Bartoli qui susurre : « Sont poursuivis les propos imputés à Philippe Karsenty, pas les rushes. Pour apprécier ses affirmations [notamment dans son communiqué de presse du 22 novembre 2004], il faut se placer au moment où ses propos ont été tenus, sans avoir connaissance des rushes. Qu’apporterait l’expertise technique en matière de diffamation ? »

« Cette communication n’a pas lieu d’être », assène Me Bénédicte Amblard qui campe sur cette position depuis un an. Et d’ajouter dédaigneusement : « La France n’a pas à déférer à la demande de Philippe Karsenty qui juge que c’est un élément important ! C’est sans incidence et sans fondement pratique ». Et d’alléguer une instrumentalisation par l’agence de presse Metula News Agency (MENA). Et de citer à son renfort la journaliste Elisabeth Schemla.

Me Marc Lévy précise pourtant que l’historien américain « Richard Landes a pu voir ces rushes, et sur la foi de ses déclarations, Philippe Karsenty a mené son enquête et tenu ses propos ».

La présidente est dubitative, et prononce une suspension d’audience.

Au bout d’une dizaine de minutes, la Cour « joint l’incident au fond et se réserve la possibilité d’y revenir lors des débats ».

Donc, sur le petit écran du poste de télévision placé près des magistrats, vont défiler les images des reportages diffusés par France 2 lors de ses JT à l’automne 2000. Certaines de ces images ont été qualifiées en novembre 2004 par Philippe Karsenty notamment de « faux reportage » et « d’imposture médiatique ». Des qualificatifs à l’origine de la plainte de France 2 et de son journaliste en décembre 2004 contre X, puis contre Philippe Karsenty.

Dès l’abord, Laurence Trébucq refuse de confier la télécommande à l’appelant qui souhaite effectuer des arrêts sur images et analyser certaines images : « M. Karsenty n’est pas maître du jeu ».

30 septembre 2000. Charles Enderlin commente ainsi un reportage de 50 secondes du cameraman palestinien Talal Abu Rahma diffusé par le JT de France 2 : « Près de l’implantation de Netzarim (bande de Gaza)… Jamal et son fils Mohamed (12 ans) sont la cible des tirs venus des positions israéliennes. Son père tente de le protéger... Une nouvelle rafale. Mohamed est mort et son père gravement blessé ».

Très vite, Philippe Karsenty, tendu, va lister avec clarté, en mots simples, les principales bizarreries et incohérences des images diffusées par les JT de France 2 à l’automne 2000.

Lesquelles ? « Une ambulance qui démarre deux secondes après qu’un Palestinien soit touché. Les al-Dura se sont rendus à un marché de voitures d’occasion, alors que ce jour-là était décrété grève générale, donc tous les magasins étaient fermés. L’impact rond des balles qui viennent d’en face, donc de la position palestinienne. L’absence de tirs en provenance de la position israélienne, malgré les affirmations de Charles Enderlin. L’absence de sang [sur les corps] alors que Mohamed al-Dura aurait été touché par trois balles, et son père par 12. Des images floues. L’incohérence des mouvements de l’enfant présumé mort. Le cameraman de Reuters est à un mètre des al-Dura, et n’est pas touché par la pluie de balles. Y a-t-il eu 40 ou 45 minutes de tirs ? »

Me Bénédicte Amblard montre de légers signes d’agacement. Au fur et à mesure des questions pressantes, de plus en plus précises, de la présidente, son teint pâlit et ses joues s’empourprent. L’audience ne se déroule pas aussi facilement qu’à l’automne 2006. La présidente est curieuse. On peut suivre aisément sa démarche intellectuelle dans la recherche de la vérité, par sa volonté de distinguer les images authentiques des images jouées par les Palestiniens. On peut aussi repérer ses difficultés à trouver les mots pour désigner ces deux genres d’images par ses tâtonnements linguistiques.

« Les critères de PHILTRE ont été violés [selon Philippe Karsenty]. Les scènes diffusées le 30 septembre font parties des fameux rushes que Philippe Karsenty n’a pas pu voir. Parmi ces rushes, y a-t-il des mises en scène qui éventuellement ont été diffusées par France 2 ? », questionne la présidente de la Cour. C’est LA question au centre des débats.

« Non », répond aussitôt Me Bénédicte Amblard.

Un spectateur s’indigne à mi-voix : « La scène de l’ambulance est jouée ! »

« Le cameraman a-t-il été entendu ? », s’enquiert la présidente de la Cour.

« Non », précise Me Marc Lévy, avant d’indiquer que Talal Abu Rahma s’est rétracté le 30 septembre 2002, après avoir initialement affirmé sous serment le 3 octobre 2000 : « L’enfant a été tué intentionnellement et de sang-froid par l’armée israélienne ».

La présidente de la Cour regarde le plafond, demeure songeuse, embarrassée, silencieuse, puis décide : « La Cour va se retirer ».

De retour dans la salle d’audience, la présidente annonce à la surprise générale : « La Cour estime devoir voir ces rushes » Elle demande s’il sera possible de les produire lors d’une prochaine audience, et prévoit une audience au fond, après avoir envisagé une expertise.

Me Bénédicte Amblard exprime ses réticences, tout en précisant que ces rushes sont à Paris.

Voici quelques jours, Charles Enderlin a invité Ben-Dror Yéméni, rédacteur en chef de la rubrique Opinion de Maariv, à visionner chez lui (’’at home’’), en Israël, ces rushes…

La présidente réitère sa demande en usant de l’euphémisme : « C’est un souhait de la Cour ».

Nouvelle pause pour permettre à Me Bénédicte Amblard de demander à ses clients de lui indiquer un délai pour communiquer ces rushes.

Nouvelle reprise d’audience.

L’avocate des intimés déclare n’avoir pas pu joindre ses clients.

La Cour rendra un arrêt le 3 octobre 2007. Elle prévoit de visionner ces rushes le 14 novembre 2007 et entendra les parties sur le fond le 27 février 2008.

Une affaire emblématique

Curieusement, la défense de France 2 et de Charles Enderlin demeure immuable, figée dans un refus de plus en plus problématique, préjudiciable à tous : pas de communication des rushes. Sans avoir perçu que le contexte a changé et que l’affaire al-Dura ternissait l’image de la France dans le monde, et au premier rang celle de la chaîne du service public.

Le 14 août 2007, Richard Prasquier, nouveau président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), a demandé à France 2 ces rushes.

Le 10 septembre 2007, l’armée israélienne les a demandés également. Daniel Seaman, directeur du bureau de presse du gouvernement israélien, avait qualifié le ’’meurtre ’’ de Mohamed al-Dura de canular.

ZOA (Organisation sioniste d’Amérique), CAMERA (Committee for Accuracy in Middle East Reporting in America) et l’association américaine StandWithUs exhortent à attirer l’attention du Président de la République Nicolas Sarkozy sur le refus de France 2 de communiquer ses rushes. Un chef d’Etat dont la lutte, en tant que ministre de l’Intérieur, contre l’antisémitisme en France est louée par les grandes associations juives outre-atlantiques.

En près de quinze jours, la pétition ''France 2: Release the Secret Muhammad al Durah Tapes! '' destinée à Patrick de Carolis, le président de France Télévisions, et lisible sur le site de Petitiononline, a recueilli déjà 4 533 signatures, et pas seulement en France.

Si aucun journaliste de grands médias français n’est présent lors de cette audience devant la Cour d’appel de Paris, TheMediaLine, FrontPageMagazine, The Jerusalem Post, Maariv, The Washington Times (« A possible hoax », un canular possible)… évoquent sur un ton alarmant l’affaire al-Dura - ’’La mort de Mohamed [al-Dura] a été un évènement médiatique mis en scène visant à ternir la réputation de l’Etat d’Israël et à le diaboliser aux yeux de la communauté internationale en montrant les soldats israéliens comme des tueurs ciblant délibérément des enfants… Cette histoire a causé un dommage à l’honneur et à la dignité de l’Etat d’Israël, et a induit une violence et un terrorisme gratuits contre les Juifs en Israël et dans le monde’’. Et d’évoquer l’assassinat barbare de deux soldats réservistes israéliens, Yosef Avrahami and Vadim Novesche, le 12 octobre 2000, celui du journaliste américain juif Daniel Pearl en janvier 2002…

Or, la seule transmission de ces rushes suffirait à mettre un terme à la polémique qui enfle dans le monde entier depuis des années, incitant certains à lister les points communs avec l’affaire Dreyfus : implication d’une institution publique nationale, accusation grave – meurtre d’un enfant - portée contre des soldats de l’Etat juif, antisémitisme attisé. Mais, dans l’affaire al-Dura, pas de Zola, ni de Clémenceau… Simplement des personnes isolées qui se battent, sur divers continents, pour faire éclater la vérité.

En persistant dans son refus, France 2 met dans une situation inconfortable Patrick de Carolis, président de France Télévisions et co-auteur avec Bernadette Chirac du livre Conversation (Plon). Un dirigeant que, selon Le Canard enchaîné, l’Elysée aimerait bien remplacer…

France 2 ne répond pas ainsi au souci de transparence des citoyens qui s’interrogent sur le rôle des médias, leur crédibilité, leurs devoirs, leur éthique et leurs responsabilités, leur impartialité ou leur implication dans des causes partisanes.

Pallywood, la propagande médiatique palestinienne

L’incident al-Dura s’est-il produit tel que Charles Enderlin et Talal Abu Rahma l’ont décrit ou est-il une des nombreuses scènes de guerre de Pallywood, cette industrie palestinienne de la propagande ?

Pallywood ? C’est un néologisme forgé à partir de Palestine et Hollywood par l’historien américain Richard Landes pour désigner la production d’images de la propagande de l’Autorité palestinienne (AP) visant à ternir l’image d’Israël. Peut-être et malheureusement la seule réussite de l’AP.

Une quasi-industrie médiatique et un secret de Polichinelle. Une fabrication ad nauseam de ces images fausses haineuses (faux-tos) qui n’a rien à envier à Hezbollywood. Mais qui ne serait rien sans ses relais et reprises éventuelles par des médias dans le monde entier. Et avec des conséquences terribles.

Pallywood produit ces saynettes filmées interprétées par des acteurs amateurs, dans des décors réels, avec des réalisateurs peu ou prou professionnels, selon des scénographies manichéennes, rôdées, pillées dans la Bible, voire répétitives (foule courant), des sons récurrents (alarmes des ambulances, tirs d’armes), des stéréotypes lassants.

Des exemples ? Une Palestinienne face à un char israélien, un gamin palestinien lançant une pierre grâce à sa fronde...

Un raté de Pallywood : le mort palestinien qui tombe à deux reprises de son linceul, et y remonte prestement, provoquant la panique de la foule qui accompagne le faux cortège funéraire !

L’incident al-Dura est-il une de ces saynètes qui a eu le malheur d’être prise pour authentique et d’induire tant de tragédies ?

Mohamed al-Dura est-il un martyr de la Cause palestinienne ? Ou l’enfant appelé ainsi est-il un acteur amateur d’une historiette filmée et diffusée comme authentique ?

Ces questions seront au centre des prochains débats judiciaires.

Combien de ces acteurs de scènes de guerre jouées dans le macabre décompte diffusé par les Palestiniens et repris souvent sans contestation par de nombreux médias ?

Combien de cameramen palestiniens qui, comme Talal Abu Rahma, considèrent leur « métier comme un moyen de défendre la cause palestinienne » ?

Combien de médias ont présenté des saynettes de guerre jouées comme authentiques, soit involontairement, soit par ignorance, ou par crédulité, par confiance, par militantisme, par complicité, par peur de représailles, par la vanité aveuglante et imprudente de détenir un scoop ?

Si cet incident a été joué et a si bien fonctionné, cela révèlerait-il l’absence d’un contrôle efficace dans la chaîne journalistique et que les esprits étaient prêts à accepter ces images et leur commentaire ?

Si l’on enlevait toutes ces saynètes palestiniennes jouées et présentées comme faits authentiques, s’apercevrait-on du très lourd tribut humain – essentiellement des civils, et notamment des enfants, parfois des bébés – infligé aux habitants de l’Etat juif par le terrorisme palestinien, soutenu, financé – via notamment une manne internationale - et encouragé par l’Autorité palestinienne ?

Un tribut minoré dans les comparaisons avec des statistiques palestiniennes qui seraient désormais, comme leurs images, ô combien sujettes à caution…

La justice française se prononcera sur les images controversées de la mort de Mohamed al-Dura :
http://www.guysen.com/articles.php?sid=5049

Le blog de Philippe Karsenty :
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Thursday, September 20, 2007

Michel Drucker, pas si gentil

Michel Drucker, pas si gentil que çaANNE FULDA. Publié le 19 septembre 2007Actualisé le 19 septembre 2007 : 07h56 «J'ai découvert que des gens qui m'ont fait rêver sont parfois les plus grandes impostures de ce métier. Je ne sais pas si j'ai bon goût, mais j'ai le dégoût très sûr », tranche Michel Drucker.

Marmara/Le Figaro


«J'ai découvert que des gens qui m'ont fait rêver sont parfois les plus grandes impostures de ce métier. Je ne sais pas si j'ai bon goût, mais j'ai le dégoût très sûr », tranche Michel Drucker.

Marmara/Le Figaro.

Les autres titres
Les « D 398 », entre hôpitaux et prisons La résistance des héritiers de Franco "Sacha", le tueur fou de Moscou Dans les coulisses du XV de France Steve Fossett, le recordman des records La politique gagnée par la fièvre du rugby La pénurie d'eau potable menace Malte L'énergie propre des agriculteurs allemands L'Islande victime de ses richesses Retour | Rubrique ReportagesL'animateur, que l'on ne qualifie plus depuis belle lurette de « gendre idéal », vient de fêter ses 65 ans et commence à regarder dans le rétroviseur. Dans quelques semaines, il publie un livre de souvenirs dans lequel il revient sur ses origines, notamment sa judaïté, si longtemps mise de côté.


Un grand gâteau envoyé par un admirateur lillois trône sur la table basse de son bureau de l'avenue Gabriel, à Paris. Recouvert de crème Chantilly et de petits cyclistes en plastique, il est surmonté de cette inscription en lettres de sucre : « Bon anniversaire, Michel ». Cela ne l'attendrit pas outre mesure. « Enlevez-moi ce gâteau. Il a l'air de dater de quelques jours. On risque l'intoxication », lance Michel Drucker, qui n'est pas du genre à prendre des risques inconsidérés avec sa santé. Hypocondriaque et fier de l'être, l'animateur, qui a survécu à six présidents de la République, est un grand angoissé. Il est terrifié à l'idée qu'un petit grain de sable, « un pépin de santé », puisse venir gripper une machine aussi bien huilée que la sienne. Il prend son pouls et sa tension chaque matin. Traque toute anomalie de manière obsessionnelle. Surtout en ce mercredi 12 septembre, jour d'enregistrement de son émission dominicale, et date de son 65e anniversaire. L'« événement » le trouble. Au point de rendre l'antenne un quart d'heure avant la fin - « C'est la première fois que cela m'arrive » - et de multiplier les allusions à son âge pendant l'émission. Soixante-cinq ans, c'est largement l'âge de la retraite, normalement. Mais ce mot est tabou pour cet homme qui n'a qu'une obsession depuis qu'il « fait » de la télévision : ne pas décrocher. « Comment faire pour durer ?», a-t-il demandé il y a quarante-trois ans à Desgraupes et Zitrone. Il aurait pu demander « Comment faire pour ne pas mourir ? » tant il est évident que cet être à fleur de peau, qui a toujours le trac avant une émission, sait très bien que le jour où il quittera le petit écran, ce sera fini. « Y a-t-il une vie après la télé ? Non. C'est comme la politique. Regardez Chirac, dans quel état il est. »


« Hors de question », donc, qu'il arrête. Hors de question de sortir du « cercle magique », car « l'oubli arrive à une vitesse phénoménale ». Si jamais, comme en 1990, on décide de se passer de ses services, il fera de la radio, un livre. Et du sport, aussi. « Le sport me sauvera », glisse-t-il, dans un souffle, comme s'il était un grand malade en sursis. À sa manière, il l'est. Drucker est un drogué. Drogué de télé. Drogué de travail. C'est un monomaniaque du petit écran. Accro à la notoriété, à l'hyperactivité. Voulant tellement en être. Pouvoir être toujours sur la brèche, à tu et à toi avec le président de la République comme avec Zidane. Avec Johnny comme avec Michel (Sardou).


Drucker a compris depuis longtemps les règles qui régissent le monde de la télévision. Depuis cet été 1968, où il a été remercié pour avoir fait grève et avoir défilé aux côtés - on ne se refait pas - de Sartre, Montand et Signoret, il sait que la télévision est un monde où « la vedette, c'est la télévision et pas le présentateur ». « Il faut le savoir pour s'y préparer. J'y suis préparé mais je ferai tout pour que ça n'arrive pas. » Tout plutôt que de s'arrêter. Tout plutôt que d'affronter le vide. À l'entendre parler de sa carrière mille fois racontée, de ses « maîtres », de sa femme, de sa belle-fille, de ses chiens (« J'ai récupéré des animaux de la téléréalité qui ont un QI supérieur à celui de beaucoup de candidats de»Secret Story* »), on se demande s'il n'est pas, au fond, sous ses airs aimables, devenu un peu misanthrope.


Et on se dit qu'il serait un client de rêve pour un analyste, tant le poids de son enfance a été écrasant, prégnant, et sa quête d'amour et de reconnaissance, évidente. « Je voulais aimer pour être aimé », affirme-t-il en narcissique assumé qui dit s'être « soigné tout seul » après avoir été déclaré « inapte à toute activité intellectuelle » par un psy que son père l'avait envoyé voir. Et d'ajouter, oui, lui, le gentil Michel : « Je fuis les psys et ce n'est pas les deux années que j'ai passées avec Gérard Miller qui m'ont fait changer d'avis ! »


Tiens ! Ce que certaines mauvaises langues chuchotent en vous demandant de garder l'anonymat, serait-il donc vrai ? Drucker ne serait-il pas si gentil que cela ? Son image lisse, si lisse, pourrait-elle un jour être écornée ? La question revient sans arrêt. Cela fait des années que l'on veut déboulonner sa statue de commandeur audiovisuel. Et des années qu'il répond qu'il est peut-être gentil, mais pas bête. « J'ai fini par grandir. Je sais qui est qui. Je connais les fausses valeurs du métier, les faux hommes de gauche. J'ai découvert que des gens qui m'ont fait rêver, parmi les plus adulés, sont parfois les plus grandes impostures de ce métier. Je ne sais pas si j'ai bon goût, mais j'ai le dégoût très sûr. » Il ne donnera pas de noms, mais c'est dit. Envoyé, même. Sur le plateau, sous les suntlights, Drucker joue les garçons polis. Il célèbre la grand-messe de la proximité. People de tous bords, unissez-vous, serrez-vous les coudes ! Il fait obligeamment passer les plats, met en valeur ses invités, laisse ses jeunes chroniqueurs apporter la note de piment nécessaire. Mais, en coulisses, il n'en pense pas moins.


Il avoue même pouvoir être cynique. Il a compris, enfin, que le téléphone sonne surtout à la rentrée, « à l'heure des promos ». Il a compris que, dans le métier, la règle d'or, c'est « passe-moi le sel et je te passe le poivre ». Et il excelle dans l'exercice, déployant un sens politique qui n'est pas mince pour tenir la place, « se débrouiller pour qu'on ne lui pique pas ses parts de marché », comme s'amuse le producteur Jean-Pierre Cottet, qui l'installa dans la case du dimanche après le départ de Jacques Martin.


Toujours en bons termes avec les puissants sans pour autant écraser ou charger les sortants, à qui il n'oublie jamais de rendre hommage, Drucker - qui se définit comme « le plus jeune des vieux » et se targue d'avoir su créer « quelque chose entre le pays et lui » - est désormais convaincu que certains de ses invités « ne continueraient pas à remplir les salles » sans lui.





Faiseur de rois, fabricant de proximité bonasse, il attire désormais sur son plateau, si fédérateur et consensuel, de nombreux hommes politiques, devenus, selon lui, de « véritables pop stars ». Ils viennent ainsi s'ajouter aux centaines de noms et de téléphones portables qui se bousculent dans son carnet d'adresses. Lui le journaliste - carte de presse n° 22177 -, qui, quel que soit l'invité, a toujours tout vu, tout connu, tout vécu aux premières loges.


Michel Drucker a désormais des allures de pater familias du PAF. Et, d'ailleurs, il commence à regarder dans le rétroviseur. La mort de son frère, Jean, l'ancien PDG de M6, n'y est pas pour rien. Dans quelques semaines, il publiera un livre de souvenirs. Titre : Mais qu'est ce qu'on va faire de toi ? (Robert Laffont). Une interrogation désolée et désespérée que ses parents lui ont répétée pendant toute son enfance. Un livre dans lequel il règle ses comptes avec certains intellectuels et représentants de la gauche caviar, et dit, pour la première fois, qu'il a adopté une petite Cambodgienne. Un ouvrage dans lequel il revient sur son adolescence, moins sage que l'on peut croire.


Rebelle, le jeune Drucker ? Pas vraiment. Mais il a voulu s'échapper de son milieu, a pris en grippe « les intellos et les bourges », et s'est même mué, un temps, en mauvais garçon, allant jusqu'à emprunter une voiture. Lui qui était le vilain petit canard de la famille a mis du temps à se dégager de l'emprise étouffante d'un père médecin de campagne à l'ancienne, et d'une mère légèrement castratrice. Maintenant il a grandi. Il n'a plus à faire ses preuves. Ses parents voulaient s'intégrer tout simplement. Lui a souhaité séduire la France. Et il y est parvenu. Fils d'un père roumain et d'une mère autrichienne, venus en France dans les années 30 et naturalisés en 1937, il entendait parler yiddish ou allemand à la maison. Aujourd'hui, l'âge aidant, il revient vers ses racines. Et assume de plus en plus ses origines juives qu'il a longtemps, si ce n'est niées, en tout cas occultées. Il y a quelque temps, la chroniqueuse Claude Sarraute lui a demandé : « Mais tu es juif, Michel ? Mais pourquoi ne l'as-tu jamais dit ? - Parce qu'on ne me l'a jamais demandé », a-t-il rétorqué. Il a été baptisé catholique suivant la volonté de son père. Cet ancien déporté cherchait ainsi « à être plus français que les Français ». « Ma mère, ajoute Drucker, y était opposée. Elle disait qu'on ne peut pas être baptisé avec un père qui s'appelle Abraham. Elle aurait souhaité avoir des belles-filles juives. »


« Je sais d'où je viens, confie-t-il. Et, au fil des ans, je me rapproche de ce que je suis. » À ceux qui susurrent depuis des années qu'il est démodé, il répond par cette phrase empruntée à Woody Allen : « Il vaut mieux être has been que n'avoir jamais été. »



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Monday, September 03, 2007

Sarkozy revendique une diplomatie française offensive

Nicolas Sarkozy revendique une diplomatie française offensive
lepoint.fr / Reuters
lundi 27 août 2007 - 19:50







Dans son premier grand discours diplomatique depuis son accession à l'Elysée, Nicolas Sarkozy a affirmé la primauté "absolue" de la construction européenne, maniant un vocabulaire sévère à l'égard de la Russie, dont il a dénoncé la "brutalité", et de la Chine, trop encline à "bafouer" les règles sociales.

Devant quelque 200 ambassadeurs de France, réunis à l'Elysée pour leur XVe conférence annuelle, le nouveau chef de l'Etat a assoupli sa position sur l'entrée de la Turquie dans l'Union tout en adoptant un style très offensif, en rupture avec celui de son prédécesseur, Jacques Chirac.

Le nucléaire iranien - "la crise la plus grave qui pèse aujourd'hui sur l'ordre international" - lui a fait employer des mots inédits.

"Un Iran doté de l'arme nucléaire est pour moi inacceptable", a déclaré le chef de l'Etat. Pour lui, si Téhéran ne respectait pas ses obligations, la communauté internationale sera face à "une alternative catastrophique: la bombe iranienne ou le bombardement de l'Iran".

Une semaine après la visite surprise à Bagdad du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, avec qui il a dit travailler "en totale confiance", Nicolas Sarkozy a répété que Paris demeurait "hostile à cette guerre" et réclamé à Washington "un horizon clair concernant le retrait des troupes étrangères" d'Irak.

Partisan d'un dialogue "sans complaisance et sans tabou" avec les "alliés" américains de la France, Nicolas Sarkozy, qui a rencontré George Bush pendant ses vacances sur la côte Est des Etats-Unis, a haussé le ton pour dénoncer le manque d'efforts consentis par son homologue pour lutter contre le réchauffement de la planète.

"Quand on revendique le leadership, il faut l'adopter dans tous les domaines", a-t-il insisté dans la salle des fêtes du palais présidentiel.

"Quand on est une grande puissance, on doit ignorer la brutalité", a-t-il poursuivi à l'adresse cette fois de Moscou, coupable à ses yeux d'user sans ménagement de ses "atouts" énergétiques pour s'imposer sur la scène mondiale.

La Chine, a souligné le chef de l'Etat, est également en train de transformer sa "quête insatiable de matières premières en stratégie de contrôle, notamment en Afrique", au mépris des "normes sociales" et en utilisant le yuan comme une arme politique.

A un mois de l'Assemblée générale des Nations unies, Nicolas Sarkozy a lancé une série d'idées à même selon lui de faire évoluer un monde "à la fois global et émietté, fait d'interdépendances non maîtrisées".

INFLÉCHISSEMENT SUR LE DOSSIER TURC

Adepte d'un élargissement du Conseil de sécurité de l'Onu, Nicolas Sarkozy a notamment suggéré de transformer le G8 en G13 en y invitant les puissances émergentes que sont la Chine, l'Inde, le Brésil, le Mexique et l'Afrique du Sud.

Il a repris à son compte les craintes de Jacques Chirac d'une "confrontation entre l'Islam et l'Occident", évoquée à plusieurs reprises dans son discours.

Au Moyen-Orient, il a laissé ouverte la porte d'un dialogue avec la Syrie, invitée à agir pour favoriser une sortie de crise au Liban. "Si Damas s'engageait dans cette voie, alors les conditions d'un dialogue franco-syrien seraient réunies", a-t-il expliqué.

"Je ne transigerai jamais sur la sécurité d'Israël", a-t-il lancé par ailleurs, ajoutant que cette amitié l'autorisait "à dire aux dirigeants israéliens et palestiniens que la France est déterminée à prendre ou à soutenir toute initiative utile".

Un mois après son voyage en Libye, Nicolas Sarkozy a confirmé son désir de voir le pays de Mouammar Kadhafi "rejoindre le concert des Nations".

Le président a placé la construction européenne au rang de "priorité absolue de notre politique étrangère", défendant une Europe de la défense "indépendante", qui ne saurait s'opposer à l'Alliance atlantique. La France prendra "des initiatives très fortes" en ce sens dans les mois qui viennent, a-t-il annoncé.

Son discours de rentrée a été marqué par un infléchissement de sa position dans le dossier turc.

Le chef de l'Etat, qui avait répété durant sa campagne présidentielle qu'il ferait obstacle à l'adhésion à l'Union européenne de ce "pays d'Asie mineure" a dit qu'il ne s'opposerait pas à l'ouverture de nouveaux chapitres de négociation avec ce pays.

Mais il a assorti cet assouplissement d'une condition: l'ouverture avant la fin de l'année d'une réflexion sur l'avenir de l'Europe à l'horizon 2020-2030, qui pourrait être confiée à un comité "de dix à douze sages de très haut niveau".

Prasquier à Fillon : « Nous sommes inquiets par Durban 2 »

Prasquier à Fillon : « Nous sommes inquiets par Durban 2 »
29/08/07










Richard Prasquier, président du CRIF a insisté auprès de François Fillon qui l’a reçu le mardi 28 août à Matignon sur la nécessité de développer une pédagogie adaptée à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, notamment dans les établissements scolaires.

Le Premier Ministre a, pour sa part, insisté sur les efforts engagés sur l’enseignement de la Shoah et les voyages à Auschwitz.

La délégation du CRIF qui était composée de Joseph Zrihen, vice-président, Elisabeth Cohen-Tannoudji, chargée de mission, et Marc Knobel, chercheur, s’est livrée à un large tour d’horizon des questions internationales.

Il a été question de la situation libanaise et de l’Iran ; la fermeté des récents propos du Président de la République a été saluée.

Le CRIF a fait part de sa préoccupation à propos de la préparation d’une prochaine conférence sur le racisme qui ferait suite à celle qui s’était tenue à Durban en août 2001.

Richard Prasquier a rappelé que cette conférence a tourné en un véritable forum anti-israélien, anti-américain, anti-occidental et antisémite.
Le CRIF est inquiet de constater que l’ambassadrice de Libye auprès des Nations Unies est l’actuelle présidente du comité préparatoire de la conférence de suivi de Durban.
Richard Prasquier a insisté auprès du Premier Ministre pour que la France use de toute son influence auprès de l’Union européenne pour obtenir des garanties.

Pour terminer, le président du CRIF a rappelé le cas de ces français qui veulent renouveler leurs papiers d’identité et à qui les bureaux du greffe demandent des certificats de religion.
Le Premier Ministre a entendu cette préoccupation.

Le Saint-Siège a tenté jeudi de minimiser

Le Saint-Siège a tenté jeudi de minimiser l'audience accordée au directeur de Radio Maryja, station ultracatholique et antisémite polonaise. Le Centre Simon Wiesenthal exige des «excuses».
Par Arnaud Vaulerin avec AFP
LIBERATION.FR : jeudi 9 août 2007
36 réactions
La mise au point malaisée du Saint-Siège tient en une phrase. Suffira-t-elle à éteindre la polémique?


«En référence aux demandes d’éclaircissement concernant le “baisemain” reçu du père Tadeusz Rydzyk à la fin de l’angelus du dimanche 5 août, indique le texte diffusé jeudi, il est précisé que le fait n’implique aucun changement de la position bien connue du Saint-Siège sur les rapports entre catholiques et juifs.»
Directeur de la radio ultracatholique et antisémite Radio Maryja, le père Tadeusz Rydzyk a été reçu en audience par Benoît XVI, dimanche, dans la résidence d’été du pape à Castel Gandolfo, près de Rome. Cette rencontre a «choqué» le Congrès juif européen qui s’est déclaré «stupéfait que le pape Benoît XVI ait accordé une audience privée et sa bénédiction à un homme et à une institution qui ternissent l’image de l’Eglise polonaise».

Shimon Samuels, directeur des relations internationales du Centre Simon Wiesenthal en Europe souhaite que le Vatican «présente ses excuses». «C’est un événement regrettable car cela donne du crédit à Radio Maryja et il est certain qu’elle va exploiter cette réunion. La politique de l’Eglise n’est tout de même pas de donner audience à des groupes antisémites», juge Shimon Samuels.

Sur les ondes de cette station basée à Torun (nord du pays), on peut régulièrement entendre des propos antisémites présentant le Congrès juif mondial comme «la principale firme qui fasse dans l’industrie de l’Holocauste», ou qualifiant le quotidien Gazeta Wyborcza d’«exemple inhabituel de cinquième colonne juive en Pologne».

Le père Rydzyk n’est pas en reste non plus. Il a notamment accusé la communauté juive polonaise d’«extorquer 65 milliards de dollars à la Pologne» sous le prétexte des «pogroms juifs» dans les années 30. Devant des étudiants, il avait affirmé : «Ils (les juifs, ndlr) vont venir chez vous et dire “donne moi ton manteau, enlève ton pantalons et donne-moi tes chaussures”».

L’année dernière, après la diffusion de commentaires particulièrement violents, le Vatican avait exigé l’intervention de l’église polonaise contre Radio Maryja. Le conseil de supervision créé alors par les évêques n’est pas parvenu à faire modifier le contenu de la radio.

Pis, comme le redoute Shimon Samuels, l’audience accordée par le pape à Rydzyk risque de conforter ses partisans dans leur maximalisme. «Cette rencontre cloue enfin le bec de toux ceux qui aurait voulu une intervention du Vatican pour censurer la voix de Radio Maryja», se vante Witold Tomczak, eurodéputé de la Ligue des familles polonaises, dans les colonnes du quotidien italien Corriere della Sera.

Mardi, le Vatican n’avait pas cru bon de commenter l’audience rapportée par le quotidien national Nasz Dziennik, propriété de Radio Maryja. Jeudi, il a donc fait volte-face, précisant que l’audience se serait résumée en fait à un simple «baisemain». Service minimun.

audience du pape à radio-maryja

VATICAN
Audience du pape à Radio-Maryja :
pas de commentaire du Vatican
NOUVELOBS.COM | 07.08.2007 | 16:31
22 réactions
Le Vatican a confirmé, sans commentaire, que Benoît XVI a accordé une audience au père Rydzyk.


Benoît XVI (Sipa)
Le Vatican a confirmé mardi 7 août sans commentaire l'audience accordée dimanche par le pape Benoît XVI au directeur de la station ultra-catholique et antisémite polonaise Radio Maryja, le père Tadeusz Rydzyk. Cette entrevue avait été rapportée par la presse polonaise.

Une source vaticane a précisé qu'il s'agissait "d'une audience privée". Durant son séjour dans sa résidence d'été de Castel Gandolfo, près de Rome, Benoît XVI "reçoit de nombreuses personnes qui en font la demande et dont on ne sait généralement rien, sauf quand celles-ci font elles-mêmes état de la rencontre", a ajouté la source.

La presse polonaise a publié mardi des photographies de la rencontre dimanche à Castel Gandolfo entre le pape et une délégation polonaise dont faisait partie le directeur de Radio Maryja.

Selon le journal officiel de la station Nasz Dziennik, "le pape a remercié les milliers d'auditeurs de la station pour les prières à son intention et il a accordé sa bénédiction à Radio Maryja et toutes ses oeuvres".


Audiences du pape controversées


Par le passé, le pape a déjà accordé à Castel Gandolfo plusieurs audiences qui ont donné lieu à controverses. Durant l'été 2005, il a reçu la journaliste italienne Oriana Fallaci, auteur du pamphlet contre l'islam "La rage et l'orgueil", déjà très malade et qui devait mourir un an plus tard.

Il a également reçu en août 2005 Mgr Bernard Fellay, supérieur de la fraternité sacerdotale Saint Pie X qui rassemble les catholiques intégristes adeptes de Mgr Lefebvre. Un mois plus tard, le pape recevait le théologien catholique suisse contestataire Hans Kung.


Le père Rydzyk a son école de journalisme


La radio, connue pour son orientation antisémite et anti-européenne, a été l'an dernier placée sous surveillance par l'épiscopat polonais à la demande du Vatican, sans résultat tangible quant au contenu de ses émissions.

L'an dernier également, le Congrès juif européen avait réclamé en vain des poursuites judiciaires contre Radio Maryja. Le gouvernement polonais du Premier ministre Jaroslaw Kaczynski ménage cette radio influente.

Basée à Torun (nord), Radio Maryja diffuse régulièrement des opinions nationalistes, anti-européennes et antisémites. La station revendique 3 millions d'auditeurs. Elle possède aussi un quotidien national, Nasz Dziennik (Notre Journal), et une station de télévision, Trwam (Je Perdure).

Pour assurer le fonctionnement de ces médias, le père Rydzyk a fondé il y deux ans sa propre école de journalisme, pour laquelle il n'a pas hésité à solliciter une aide de l'UE. L'entreprise est contrôlée par l'ordre des rédemptoristes.


Radio de soutien aux frères Kaczynski


Dans une nouvelle tirade antisémite, le père Rydzyk s'en est récemment pris au président Lech Kaczynski qu'il a accusé d'être favorable aux revendications des juifs envers la Pologne ainsi qu'à son épouse qu'il a qualifié de "sorcière".

Lors des élections législatives et présidentielles de 2005, Radio Maryja a pourtant ouvertement soutenu le parti conservateur Droit et Justice (PiS) des frères Kaczynski, au détriment du parti ultracatholique Ligue des familles polonaises.

L'an dernier, le Congrès juif européen a réclamé en vain des poursuites judiciaires contre la radio. Mais le gouvernement du Premier ministre Jaroslaw Kaczynski ménage cette radio influente, à qui il accorde régulièrement des interviews.

requiem pour un kaddisch

Requiem pour un Kaddish ou « Comment faisait-il ? »…

Par Schlomoh Brodowicz pour Guysen International News

Samedi 18 août 2007 à 22:44


Laissons retomber les multiples hommages rendus à Jean-Marie Lustiger par le monde clérico-politico-médiatique et réfléchissons un peu. Car si la sincérité de toutes ces réactions n’inspire aucun doute, le dernier mot en la matière revient à la tradition juive dont Lustiger était issu et qui seule fournit le moyen d’appréhender l’enjeu véritable de l’identité juive et l’usage que certains ont pu en faire.


Qui n’a jamais entendu cette mise en garde du célébrissime maître du Talmud, Hillel : « Ne te sépare de la communauté » ? Par ces mots, il signifiait aux sages que la cohésion est un enjeu majeur de l’identité juive et de son maintien et qu’il était hasardeux de soutenir une position à laquelle tous les autres maîtres ne se rangeaient pas. Certains grands maîtres du Talmud n’ont pas adhéré à ce principe et ils furent bannis des débats. Mais ils eurent au moins un mérite qui leur valut que leurs noms et leurs enseignements soient pérennisés : ils ne professèrent jamais à la foi une chose et son contraire.
À cet égard, je ne sache pas qu’un seul Juif ayant abjuré sa foi se soit malgré tout déclaré Juif. Le cas Lustiger est unique dans l’Histoire.
En se convertissant au catholicisme, le poète Max Jacob affirma clairement qu’il ne se sentait aucune attache à l’identité de ses ancêtres. Ce qui, soit dit en passant, n’empêcha pas les Allemands de venir le rafler au moment où il servait la messe… Et ne lui épargna pas de mourir à Drancy – son témoin de baptême, Pablo Picasso n’ayant pas jugé utile d’intercéder pour lui, comme le fit par exemple Sacha Guitry en faveur de Tristan Bernard…
Quant à Henri Bergson, dont l’éloge funèbre – conformément à ses dernières volontés – fut prononcé par un prêtre catholique, et à la philosophe Simone Weil, qui manifesta de façon acerbe son aversion pour la religion dont elle était issue, même si en raison des circonstances – les persécutions antijuives – ils s’abstinrent, par solidarité, de se convertir, leur religion était faite. Edith Stein elle – dont nous aurons à reparler – avait quand à elle tiré un trait on ne peut plus définitif sur son identité.

Et c’est ici que nous revient un célébrissime épisode biblique. Celui où le prophète Élie affronte les prophètes de Baal sur le mont Carmel (I Rois 18, 20). Que leur lance-il ? « Jusqu’à quand balancerez-vous entre les deux partis ? Si l’Éternel est le vrai D-ieu, suivez-le ; si c’est Baal, suivez Baal. » Autrement dit : « Faites allégeance à qui vous voulez, mais ne faites pas allégeance à une chose et à son contraire. » Rien moins que le bon sens.

Jean-Marie Lustiger ne pouvait pas se permettre une telle cohérence car, comme le fait remarquer l’écrivain et psychanalyste Daniel Sibony dans une chronique parue dans Libération : « cette conjonction des deux traits, juif et catholique lui fut imposée par l’événement ; imposé par le destin de sa mère [déportée à Auschwitz (NDLR)] et en un sens celui de son peuple ; indépendamment de sa volonté. » http://www.liberation.fr/rebonds/271963.FR.php?utk=0006d758.
Et Sibony poursuit « Conjonction certes bizarre : “être catholique”, cela contredit radicalement “être juif”. “Jésus notre Dieu” n’est pas recevable par un juif religieux pas plus que par un juif athée. »

Citons encore Sibony : « porter en soi un juif qu’on ne cesse de convertir au catholique qu’on est devenu, un juif qui ne demande qu’à passer chrétien et qui y passe toute sa vie, voilà ce qui ne pouvait que séduire le subtil Jean-Paul II. Il a bien vu en Lustiger un symbole vivant et prolongé de quelque chose où l’Eglise de tout temps a cherché sa validation : l’instant fatidique où le juif comprend enfin que sa religion, certes originelle, s’achève et s’accomplit dans la suivante. (…) « Avec Lustiger, l’Église pouvait obtenir en douceur ce qu’elle a au cours des siècles recherché par la force ou la pression. Avoir en soi un juif qui n’est là que pour dire : “Je suis juif”, un juif inerte comme tel, puisque rien de la transmission juive ne s’imposait dans le discours de Lustiger. »

Les paroles d’hommage font toutes mention du fait que Lustiger fut un artisan du dialogue et du rapprochement judéo-chrétien. La belle affaire ! Le regretté Jacob Kaplan, ancien grand rabbin de France et artisan s’il en fut du dialogue judéo-chrétien, confia un jour au père René Laurentin, écrivain et chroniqueur au Figaro que s’il lui était aisé de dialoguer avec un prêtre catholique ou un pasteur protestant, il se refusait catégoriquement de le faire avec un Juif ayant abjuré sa religion.
Si ses parents avaient prénommé Lustiger « Frédéric », ou « Marcel », il n’aurait certes pas éprouvé le besoin de s’appeler « Jean-Marie ». Mais Aron… certes, ça faisait un peu désordre… Mais savait-il que pour la tradition de ses ancêtres, le prénom que les parents donnent à un enfant juif leur est divinement inspiré ? Au point que certains grand maîtres de la tradition juive se refusaient à suggérer tel ou tel prénom à des parents venus les consulter pour nommer leur enfant. Connaissait-il cette parole du Midrach selon laquelle les Enfants d’Israël durent d’être délivrés de l’esclavage d’Égypte au seul mérite que durant cet exil, ils n’avaient abandonné ni leur façon de se vêtir, ni leur langue…ni leurs noms ? Savait-il que son prénom était la chose la plus vraie et la plus précieuse qu’il tenait de celle qui l’avait enfanté ?

Mais l’humble auteur de ces lignes se pose d’autres questions. Comment Lustiger faisait-il ? Au prix de quel compromis spirituel et moral assumait-il sa position ? S’est-il jamais dit qu’au moment où il embrassait une autre religion, il ignorait tout de la sienne ? S’est-il jamais demandé si sa décision n’était pas plutôt dictée par des circonstances dramatiques que par un libre arbitre mûrement et sereinement mis à contribution ? Pourquoi l’historien Saül Friedlander, recueilli lui aussi tout-petit par une institution catholique pendant la Shoah a-t-il connu un sursaut salutaire au moment où il lui était suggéré de se convertir ? (Relaté dans son ouvrage « Quand vient l’heure du souvenir »)
Comment Lustiger assumait-il le fait – reconnu par tous les historiens – que ce sont des siècles d’enseignement du mépris distillé par l’Église qui ont pu faire que sa mère soit ramassée pour être envoyée à l’abattoir ?
Comment assumait-il le fait que l’Église qu’il rejoignait avait, durant des siècles, fait une hécatombe de ceux de ses frères qui refusaient d’abandonner leur foi ? Se hasardait-il à penser – comme l’avait écrit Edith Stein dans son journal – que c’est l’obstination des Juifs à ne pas « comprendre » qui leur valait un châtiment divin ? Tout de même pas quand même ! Alors ?
Comment assumait-il le fait que celui que sa nouvelle religion tenait pour le vicaire de D-ieu sur terre – Pie XII – avait lamentablement fermé les yeux sur la mort de sa mère, et des millions de ses frères ? Savait-il que lorsqu’il était nonce apostolique à Paris, le cardinal Angelo Roncalli – futur pape Jean XXIII – qui œuvrait inlassablement à retrouver des enfants juifs cachés pour les rendre à leurs familles, avait reçu une missive secrète de Pie XII lui enjoignant de ne pas rendre les enfants juifs recueillis qui avaient été convertis ?
Savait-il que les Juifs de Rome avaient été raflés sous les fenêtres du Vatican, sans que Pie XII – qui était aussi évêque de Rome – ne fasse seulement semblant de tousser ?

Peut-on se convaincre que cet homme qui, sur le plan de la stricte loi juive était toujours juif, n’a jamais connu des moments de doute ? Ou bien doit-on croire que l’habitude – une bénédiction ou un fléau selon les contextes – finit par lisser toutes les aspérités de la conscience ?
Et que ressentait celui qui se pensait encore Juif, lorsqu’il était témoin de la recrudescence des actes d’antisémitisme en France ? Tressaillait-il au fond de cette identité qu’il prétendait ne pas avoir reniée, en entendant l’écho des attentats perpétrés sur la terre des ses ancêtres ?
Le Talmud rapporte que lorsque Rabbi Yo’hanane Ben Zaccaï – le plus prestigieux des maîtres de la Loi orale – était sur le point de rendre son dernier soupir, ses élèves virent quelques larmes perler sur ses joues. Constatant leur étonnement, le maître s’expliqua : « Je ne sais pas par quel chemin on s’apprête à me mener ».

Vertige.

En guise de conclusion, je désire ici publier le dialogue qu’eut un jour le Rabbi de Loubavitch avec un juif converti au christianisme, qui se présenta un dimanche, au moment où, comme chaque semaine, le Rabbi distribuait un dollar à ceux qui venaient prendre une bénédiction. (Traduit de l’anglais)

L’homme : Je suis chrétien de famille juive et je suis devenu chrétien à l’âge de 29 ans, je pense que c’est ma mission aujourd’hui et aujourd’hui je suis catholique. Je suis venu aujourd’hui parce que j’aime énormément mon peuple et j’écris ces livres afin que tous les catholiques puissent savoir d’où ils viennent.
Le Rabbi : Une personne née juive reste juive pour sa vie entière.
L’homme : Oui pour sa vie entière, je sais…
Le Rabbi : Elle ne peut rien y changer. Elle ne peut que rendre sa vie plus compliquée et plus malheureuse.
L’homme : Ma vie n’est pas malheureuse…
Le Rabbi : Si une personne considère sont état maladif comme une bonne santé c’est le signe que son état est encore plus grave et nécessite des soins (le Rabbi fait usage du mot « guérison » en français) et des traitements d’autant plus urgents.
L’homme : Merci pour moi, mais je suis très heureux, car pour moi, J. C. était le véritable messie.
Le Rabbi : C’est bien ce que je viens de dire. Si vous vous considérez comme une personne en bonne santé, c’est bien le signe que vous êtes encore plus souffrant que tout ce que l’on pourrait croire à votre propos.
L’homme : Je suis sans aucun doute un pécheur, je suis un pécheur…
Le Rabbi : Je ne parle pas de cela. Je parle de votre cuisant péché, ce gravissime péché d’avoir – pour ainsi dire – abjuré votre judéité.
L’homme : Mes parents ne m’ont jamais emmené à la synagogue. Jamais.
Le Rabbi : Le fait que des parents en aient ainsi décidé ne constitue pas une excuse pour une personne d’être malade. Comprenez-vous ce que j’entends par là ?
L’homme : Oui je vous comprends.
Le Rabbi : D-ieu vous accorde Sa bénédiction pour que vous retrouviez la santé, à savoir essentiellement d’être ouvertement juif et de proclamer à tout votre entourage, qu’il s’est agi d’une cuisante erreur et que D-ieu possède tant de miséricorde qu’Il peut pardonner les plus grands péchés qui aient été commis.
L’homme : Monsieur le Rabbin, priez pour moi…
Le Rabbi l’interrompt…
Comme je viens de le dire, c’est le signe que votre maladie est plus profonde que vous pouvez l’imaginer et que je peux moi-même l’imaginer. D-ieu vous accorde sa bénédiction qu’il y ait de bonnes nouvelles et n’entamez pas de polémiques avec les gens, quant à ce que vous êtes. Vous êtes né juif…
L’homme : Je suis toujours juif…
Le Rabbi : Soyez juif et ouvertement juif, ainsi que tous ceux qui forment votre entourage et en particulier votre famille que vous avez la force de faire revenir en affirmant que quiconque a commis un grand péché, possède néanmoins des ressources issues du Saint béni soit-Il pour recouvrer de sa profonde maladie. Et plus vite vous le ferez, plus vite le Machia’h viendra. Le véritable Machia’h.
L’homme : Puis-je vous offrir ce livre ?...
Le Rabbi : Oui merci…
L’homme : Merci monsieur le rabbin.
Et pendant que l’homme s’éloigne le Rabbi lui dit (en désignant le livre qu’il vient recevoir) :
…Cela vous évitera… de le donner à quelqu’un d’autre et de le conduire à se fourvoyer.

Puis le Rabbi, d’un geste vigoureux de la main gauche, jette le livre par terre, sans y le jeter un regard…

Le Grand Rabbin Kaplan, n’aurait pas seulement daigné entamer un tel dialogue…
Plus tolérant que le Rabbi de Loubavitch…