Tuesday, January 27, 2009

STICE - Siné dit qu'il ne comprend pas ce qu'il "fout" là. Il pense que la justice aurait mieux à faire à courir après les "vrais antisémites", les "connards". Maurice Sinet, de son état civil, comparaissait hier devant le tribunal correctionnel de Lyon qui a examiné une plainte de de la Licra pour "provocation et incitation à la haine raciale". En cause : la chronique du 2 juillet dernier dans Charlie Hebdo où le dessinateur avait ironisé sur le mariage de Jean Sarkozy avec l’héritière Darty et sa conversion annoncée au judaïsme. Ladite chronique était passée inaperçue à sa parution mais s’était mue en scandale après que le journaliste Claude Askolovitch en dénonce le caractère violemment antisémite, selon lui, une semaine plus tard sur RTL. A la suite de cela, et de la menace d’une plainte des familles Sarkozy et Darty, Philippe Val, directeur de la publication de Charlie Hebdo, limogeait son dessinateur. Déclenchant un feuilleton médiatique qui répond désormais au nom «d’affaire Siné»…

Mais, hier, Siné devait répondre d’une autre autre chronique, elle-aussi passée totalement inaperçue à sa parution, y compris une fois de plus par son propre directeur de publication. Philippe Val a expliqué à l'audience, avec une pointe d’agacement, qu'il faisait en effet « l’économie de relire Siné depuis un moment ». Dans cette chronique, en date du 11 juin dernier, Siné dénonçait "la prolifération" des femmes voilées dans sa banlieue de Noisy-le-Sec. Femmes voilées dont il avait envie « de botter le cul », après les avoir traité de « patates ». Un peu plus loin, il expliquait avoir également envie de renverser "son plat de lentilles aux saucisses" aux enfants qui refusent de manger du porc à la cantine. Pour la Licra, dans les deux cas, le dessinateur s’est rendu coupable d’inciter et de provoquer à la haine raciale.

« Reconnaissez-vous les faits qui vous sont reprochés ? », interroge d’emblée le président de la 6è chambre. « Bien sûr que non, cela me paraît évident ». Le dessinateur rappelle brièvement ses engagements à gauche depuis un demi-siècle. Anti-colonialiste, pro-palestinien, contre le racisme. Maurice Sinet explique alors que ceux qui l’attaquent, ne comprenne pas son humour. « Je suis un humoriste », répète-il. « Ils font comme si j’écrivais dans le Monde Diplo. Je ne suis pas journaliste ». Siné se régale à donner des exemples pour illustrer le propos. « Par exemple, je parle d’épouvantail à bites, un journaliste ne dirait pas cela ».

Un peu plus tard dans l’après-midi, son ami Guy Bedos, vient le défendre comme un « provocateur ». « C’est un malade de la provocation et il veut montrer qu’il peut encore aggraver son cas ». "Quitte à être maladroit". De fait, bien que visiblement fatigué, le dessinateur, âgé de 80 ans, prend un visible et malin plaisir à poursuivre sur le registre qui lui vaut de se retrouver à la barre. Il explique comment il se sent agressé chaque dimanche matin par la diffusion de la messe sur « antenne 2 ». Il enfonce le clou sur les barbus et les femmes voilées qui peuplent le supermarché de son quartier. Et en rajoute une louche sur Jean Sarkozy.

C’est sur ce point, épicentre de la polémique de l’été dernier, que les débats se seront arrêtés le plus longuement. Avec une incompréhension totale entre le camp Siné et le camp Licra. Chacun opposant une lecture parallèle et totalement opposé de cette chronique. Siné tente d’expliquer qu’il a voulu dire que Jean Sarkozy était « prêt à tout » pour se marier avec un fille fortunée, même se convertir au judaïsme. "Il aurait trouvé la fille d'un nabab musulman, il se serait converti à l'Islam", pense l'humoriste qui se défend vigoureusement d'avoir fait autre chose que de se "foutre de la gueule de l'arrivisme" du fils Sarkozy.

La Licra a analysé le propos bien différemment. Selon M° Alain Jakubowicz, Siné a associé juif et argent, poncif de la pensée antisémite. Bernard-Henri Levy, cité par la Licra, est longuement intervenu sur ce point. « Le stéréotype du juif riche est là ». Selon l’écrivain, il n’est pas besoin de généraliser pour tenir là un propos antisémite. A plusieurs reprises, il fait le parallèle avec l’affaire Dreyfus. « Sous couvert d’anti-sarkozysme, on a fait passer une très sale contrebande. (…) Dans l’affaire Dreyfus, on ne parlait pas des Juifs, mais d’un seul homme. Ici, l’on parle de Jean Sarkozy, mais tout le monde sait de qui l’on parle en fait. Des Juifs ». Or, pour Bernard-Henri Levy, c'est de cet antisémitisme-là qu'il faut aujourd'hui se méfier. "Celui qui a conduit à l'affaire Ilan Halimi" (jeune garçon juif enlevé et tué en 2006, ndlr). Selon l'écrivain, Siné aurait dû mesurer ses responsabilités. "Dans ce domaine hautement inflammable qu'est le domaine du racisme et de l'antisémitisme, il n'y a pas besoin d'être explicite".

« Pensez-vous qu’il y a des limites à la liberté d’expression ? », interroge le président. « Les limites, je me les fixe moi-même. Je ne me moque jamais des prolos, des pauvres, des immigrés, des SDF », répond Siné. Il en profite pour citer a contrario ses cibles favorites : "les patrons, les curés, les militaires, les intégristes". Le président pose la même question à Philippe Val. « Nous n’avons pas la même conception de la liberté d’expression. Pour moi, la liberté d’expression est au service de la liberté. Elle ne doit pas stigmatiser des personnes en raison de leur religion ». Pour Philippe Val, Siné n'a pas au départ tenu dans sa chronique des propos antisémites mais des propos "ambigus". "Dès lors qu'il n'a pas voulu lever cette ambiguité, ils devenaient de fait antisémites", a expliqué son ancien directeur de publication.

Siné pense que la Licra lui fait ici un "faux procès". "On voulait se débarrasser de moi". Siné n'aime pas son ancien patron Philippe Val, qui le lui rend bien. Les échanges indirects d'impolitesses et de mépris réciproques à la barre en témoignent. Val compare la rubrique de Siné à celle des mots croisés. Siné se moque de Val qui a voulu "mettre du Voltaire et Spinoza partout dans Charlie". "Ça nous faisait chier, nous les vieux de Charlie, c'est un autre monde".

Deux mondes. Deux lectures. Deux époques. Deux langages. C'est ce même fossé qui oppose à l'audience les deux camps. "Ils ne parlent pas la même langue", résume Guy Bedos. "L'humour est une langue étrangère, pour laquelle certains ont besoin de sous-titres". Il y a ceux qui rient encore de tout. Et ceux qui expliquent que les temps ont changé.

Le procès doit poursuivre ce mercredi par les plaidoiries des avocats.

Alice GERAUD
STICE - Siné dit qu'il ne comprend pas ce qu'il "fout" là. Il pense que la justice aurait mieux à faire à courir après les "vrais antisémites", les "connards". Maurice Sinet, de son état civil, comparaissait hier devant le tribunal correctionnel de Lyon qui a examiné une plainte de de la Licra pour "provocation et incitation à la haine raciale". En cause : la chronique du 2 juillet dernier dans Charlie Hebdo où le dessinateur avait ironisé sur le mariage de Jean Sarkozy avec l’héritière Darty et sa conversion annoncée au judaïsme. Ladite chronique était passée inaperçue à sa parution mais s’était mue en scandale après que le journaliste Claude Askolovitch en dénonce le caractère violemment antisémite, selon lui, une semaine plus tard sur RTL. A la suite de cela, et de la menace d’une plainte des familles Sarkozy et Darty, Philippe Val, directeur de la publication de Charlie Hebdo, limogeait son dessinateur. Déclenchant un feuilleton médiatique qui répond désormais au nom «d’affaire Siné»…

Mais, hier, Siné devait répondre d’une autre autre chronique, elle-aussi passée totalement inaperçue à sa parution, y compris une fois de plus par son propre directeur de publication. Philippe Val a expliqué à l'audience, avec une pointe d’agacement, qu'il faisait en effet « l’économie de relire Siné depuis un moment ». Dans cette chronique, en date du 11 juin dernier, Siné dénonçait "la prolifération" des femmes voilées dans sa banlieue de Noisy-le-Sec. Femmes voilées dont il avait envie « de botter le cul », après les avoir traité de « patates ». Un peu plus loin, il expliquait avoir également envie de renverser "son plat de lentilles aux saucisses" aux enfants qui refusent de manger du porc à la cantine. Pour la Licra, dans les deux cas, le dessinateur s’est rendu coupable d’inciter et de provoquer à la haine raciale.

« Reconnaissez-vous les faits qui vous sont reprochés ? », interroge d’emblée le président de la 6è chambre. « Bien sûr que non, cela me paraît évident ». Le dessinateur rappelle brièvement ses engagements à gauche depuis un demi-siècle. Anti-colonialiste, pro-palestinien, contre le racisme. Maurice Sinet explique alors que ceux qui l’attaquent, ne comprenne pas son humour. « Je suis un humoriste », répète-il. « Ils font comme si j’écrivais dans le Monde Diplo. Je ne suis pas journaliste ». Siné se régale à donner des exemples pour illustrer le propos. « Par exemple, je parle d’épouvantail à bites, un journaliste ne dirait pas cela ».

Un peu plus tard dans l’après-midi, son ami Guy Bedos, vient le défendre comme un « provocateur ». « C’est un malade de la provocation et il veut montrer qu’il peut encore aggraver son cas ». "Quitte à être maladroit". De fait, bien que visiblement fatigué, le dessinateur, âgé de 80 ans, prend un visible et malin plaisir à poursuivre sur le registre qui lui vaut de se retrouver à la barre. Il explique comment il se sent agressé chaque dimanche matin par la diffusion de la messe sur « antenne 2 ». Il enfonce le clou sur les barbus et les femmes voilées qui peuplent le supermarché de son quartier. Et en rajoute une louche sur Jean Sarkozy.

C’est sur ce point, épicentre de la polémique de l’été dernier, que les débats se seront arrêtés le plus longuement. Avec une incompréhension totale entre le camp Siné et le camp Licra. Chacun opposant une lecture parallèle et totalement opposé de cette chronique. Siné tente d’expliquer qu’il a voulu dire que Jean Sarkozy était « prêt à tout » pour se marier avec un fille fortunée, même se convertir au judaïsme. "Il aurait trouvé la fille d'un nabab musulman, il se serait converti à l'Islam", pense l'humoriste qui se défend vigoureusement d'avoir fait autre chose que de se "foutre de la gueule de l'arrivisme" du fils Sarkozy.

La Licra a analysé le propos bien différemment. Selon M° Alain Jakubowicz, Siné a associé juif et argent, poncif de la pensée antisémite. Bernard-Henri Levy, cité par la Licra, est longuement intervenu sur ce point. « Le stéréotype du juif riche est là ». Selon l’écrivain, il n’est pas besoin de généraliser pour tenir là un propos antisémite. A plusieurs reprises, il fait le parallèle avec l’affaire Dreyfus. « Sous couvert d’anti-sarkozysme, on a fait passer une très sale contrebande. (…) Dans l’affaire Dreyfus, on ne parlait pas des Juifs, mais d’un seul homme. Ici, l’on parle de Jean Sarkozy, mais tout le monde sait de qui l’on parle en fait. Des Juifs ». Or, pour Bernard-Henri Levy, c'est de cet antisémitisme-là qu'il faut aujourd'hui se méfier. "Celui qui a conduit à l'affaire Ilan Halimi" (jeune garçon juif enlevé et tué en 2006, ndlr). Selon l'écrivain, Siné aurait dû mesurer ses responsabilités. "Dans ce domaine hautement inflammable qu'est le domaine du racisme et de l'antisémitisme, il n'y a pas besoin d'être explicite".

« Pensez-vous qu’il y a des limites à la liberté d’expression ? », interroge le président. « Les limites, je me les fixe moi-même. Je ne me moque jamais des prolos, des pauvres, des immigrés, des SDF », répond Siné. Il en profite pour citer a contrario ses cibles favorites : "les patrons, les curés, les militaires, les intégristes". Le président pose la même question à Philippe Val. « Nous n’avons pas la même conception de la liberté d’expression. Pour moi, la liberté d’expression est au service de la liberté. Elle ne doit pas stigmatiser des personnes en raison de leur religion ». Pour Philippe Val, Siné n'a pas au départ tenu dans sa chronique des propos antisémites mais des propos "ambigus". "Dès lors qu'il n'a pas voulu lever cette ambiguité, ils devenaient de fait antisémites", a expliqué son ancien directeur de publication.

Siné pense que la Licra lui fait ici un "faux procès". "On voulait se débarrasser de moi". Siné n'aime pas son ancien patron Philippe Val, qui le lui rend bien. Les échanges indirects d'impolitesses et de mépris réciproques à la barre en témoignent. Val compare la rubrique de Siné à celle des mots croisés. Siné se moque de Val qui a voulu "mettre du Voltaire et Spinoza partout dans Charlie". "Ça nous faisait chier, nous les vieux de Charlie, c'est un autre monde".

Deux mondes. Deux lectures. Deux époques. Deux langages. C'est ce même fossé qui oppose à l'audience les deux camps. "Ils ne parlent pas la même langue", résume Guy Bedos. "L'humour est une langue étrangère, pour laquelle certains ont besoin de sous-titres". Il y a ceux qui rient encore de tout. Et ceux qui expliquent que les temps ont changé.

Le procès doit poursuivre ce mercredi par les plaidoiries des avocats.

Alice GERAUD
a RATP, la grande rafle et la Palestine
Michel GURFINKEL | 26 Janvier 2009
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La RATP de 2009 n'est pas responsable des autobus qui conduisirent les juifs parisiens au Vel d'Hiv en 1942. Sauf si elle perd, devant une manifestation de soutien au Hamas, la tête, le sens civique, et la simple décence.

C'était un 8 mai, voici quelques années. J'avais pris un taxi. A un carrefour, le véhicule dut laisser le passage à deux autobus qui arboraient, comme c'est l'usage lors des fêtes nationales, de petits drapeaux tricolores. Le chauffeur, jusque là plutôt taciturne, me dit : « Regardez-moi ça. Ils ne devraient pas avoir le droit de se promener avec ces drapeaux. »

La remarque me surprit. Je lui demandai pourquoi. « Parce que ce sont les autobus qui ont conduit les juifs au Vel d'Hiv, pendant la guerre », me répondit-il. Cette fois, je n'étais plus surpris, mais saisi. Généralement passé sous silence, cet aspect des rafles de 1942 était donc passé, d'une façon ou d'une autre, dans la mémoire collective parisienne. Et chose plus remarquable encore, il suscitait encore une sourde indignation.

Il y a des degrés, bien entendu, dans la responsabilité collective. Il est absurde de mettre sur le même plan les personnels de la SNCF ou des transports en public parisiens de 1942, qui ne participèrent aux rafles ou déportations des juifs que de façon incidente ou technique, et sur réquisition, les fonctionnaires en uniforme ou en civil, qui organisèrent ou procédèrent aux arrestations en toute connaissance de cause, sans rien tenter pour venir en aide aux victimes désignées, et enfin les hiérarques de Vichy et de la collaboration, qui prêtèrent un concours actif au crime, ou devancèrent les souhaits de l'occupant hitlérien.

Mais les actes sont les actes. Toute institution, tout corps public, toute entreprise, est responsable de ce qui a été accompli sous son nom. Ne serait-ce qu'en déduisant des tragédies passées un code de conduite morale pour le présent.

La RATP de 2009, ce ne sont pas les autobus de 1942. Sauf si elle feint d'ignorer, sur 1942, ce qu'un chauffeur de taxi parisien, il y a quelques années à peine, savait parfaitement. Et d'en tirer les conséquences éthiques et civiques.

Vendredi dernier, 9 janvier, je constate que la RATP a fixé des affichettes sur des arrêts de pour annoncer des perturbations le lendemain, samedi 10 janvier, en raison "d'une manifestation de solidarité avec la Palestine".

A ma connaissance, c'est la première fois que la RATP indique ainsi l'objet d'une manifestation susceptible de perturber le trafic. Elle ne s'y prendrait pas autrement si elle voulait inciter ses usagers à y participer.

Les mots "solidarité avec la Palestine" n'étaient même pas mis entre parenthèses sur l'affichette en question. Ils étaient pourtant choquants, à plusieurs titres.

D'abord, la Palestine n'existe pas, à l'heure actuelle, en tant que pays ou Etat : il n'y a que des Territoires palestiniens autonomes, gouvernés par l'Autorité palestinienne. Parler de « Palestine » est donc un geste politique en soi, l'expression d'une opinion et le souhait d'une évolution géopolitique. Un geste licite en soi, dans le débat entre citoyens. Mais que la RATP, établissement public, n'a pas le droit de faire, puisqu'elle n'a pas le droit, par définition, et pour respecter les opinions de chacun, d'intervenir dans un tel débat.

Ensuite, il n'y a pas en ce moment, au Proche-Orient, un conflit entre Israël et les Territoires palestiniens, ni même entre Israël et ce que certains entendent par Palestine, mais un conflit entre Israël, Etat démocratique, et une organisation, le Hamas, qui s'est emparé par la force, à l'issue d'une guerre civile, de l'un des territoires relevant de l'Autorité palestinienne.

Enfin, cette organisation, le Hamas, a explicitement pour programme la destruction d'Israël, la guerre sainte contre tous les non-musulmans et les musulmans modérés, l'instauration d'une théocratie ne tenant compte ni des droits de l'homme, ni de ceux de la femme ; et pour méthode le terrorisme contre des civils (y compris les attentats suicide) et le bombardement de localités civiles.

Si les autorités de police ont jugé bon, pour des raisons quelque peu opaques et certainement discutables, d'autoriser une manifestation en faveur du Hamas à Paris, est-il tolérable que la RATP, établissement public, lui donne de la publicité et ignore les sentiments de désapprobation, de rejet, d'horreur, que cette organisation totalitaire suscite chez de très nombreux Parisiens ?

La RATP de 2009 n'est pas responsable du « chagrin » et de la « pitié » de 1942. Sauf si elle perd la tête, le sens civique, et la simple décence.

Claude Goasguen, député-maire UMP du XVIe arrondissement de Paris, va interroger le gouvernement sur cette affaire, qui ne fait que commencer.
Michel GURFINKEL
http://www.michelgurfinkel.com
Israël-Palestine : des élus dans la tourmente
Lundi 19/01/2009 | Posté par Jean-Paul Duarte

La polémique fais rage autour de la présence d'élus socialistes des quartiers nord dans une manifestation en soutien à Israël. Nassurdine Haïdari, élu socialiste du 1er secteur, soutient sans ambiguïté les Palestiniens. Il répond à nos questions.

La présence d'élus marseillais à la manifestation organisée par le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF) en soutien à Israël en a choqué plus d'un. Le CRIF étant un soutien inconditionnel de la politique de l'État hébreu, il ne remet pas en cause la disproportion de l'attaque contre Gaza, même s'il en déplore les victimes civiles palestiniennes.

L'empressement de certains élus à se montrer dans cette manifestation communautaire pose pourtant un certain nombre de questions et semble difficile à accepter, notamment pour les électeurs socialistes des quartiers nord qui ont ainsi vu leurs élus défiler pour une armée discréditée par des actes qualifiés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité par de nombreux intellectuels.


Si ces élus se défendent de vouloir importer le conflit en France, on peut sérieusement douter de la méthode choisie. C'est pourquoi nous avons sollicité un entretien avec Jean-Noël Guerini, chef de file des Socialistes à l'élection municipale, dont un des conseillers, M. Clément Yana, est un ancien président du CRIF-Marseille. Nous n'avons pour le moment aucune réponse.


Mais de nombreux élus se sont aussi montrés solidaires de la population de Gaza pendant ces dernières semaines. Nassurdine Haïdari, élu socialiste du 1er et 7ème ardt, est de ceux-là. Il a accepté de répondre à nos questions à la fin de la manifestation qui s'est déroulée samedi et qui a rassemblé plusieurs milliers de Marseillais pour l'arrêt des massacres.



Des élus PS participeront à la manifestation Palestine demain à MarseilleNassurdine Haïdari ne sera plus le seul élu socialiste à manifester pour une paix juste en Palestine et contre le massacre : Denis Rossi a annoncé ce soir lors d’une réunion à l’espace Agora de la Busserine que des élus socialistes défileront demain dans le cortège "Contre le massacre en Palestine". Il nous a confirmé qu’il fera bien parti des manifestants. Auparavant il avait assisté avec M. Haïdari à la permanence Gaza sur le vieux port. Les élus communistes du secteur Joël Dutot et Houria Hadj-Chick ont souligné que leur parti avait toujours été présent pour dénoncer les violences commises contre les Palestiniens. Idem pour le très actif Nouveau Parti Anticapitaliste. Côté associatifs, les Femmes en Noir, L’Union Juive pour la Paix, "Quartiers Nords, Quartiers Forts" (entre autres organisations) étaient présentes à l’invitation de Karima Berriche, directrice du centre Picon Busserine.





Lettre ouverte de protestation contre la participation d’Elus Marseillais à la Manif du CRIJF du 11/01/2009
Publié 17 janvier 2009 dans Local
Marseille, le 14 Janvier 2009 Lettre ouverte adressée à Mesdames & Messieurs Roland Blum, Sylvie Andrieux, Antoine Rouzaud, Janine Ecochard, Garo Hovsepian…

Madame, Monsieur,

C’est avec stupéfaction que nous avons appris votre participation à la manifestation organisée, le 11 Janvier 2009 par le Conseil Représentatif des Instances Juives de France, manifestation qui avait pour but de soutenir l’armée Israélienne dans l’agression qu’elle mène actuellement à Gaza.

Nous citoyens marseillais, électeurs et électrices habitants les quartiers populaires, qui ont largement contribués à vos élections et réélections respectives, sommes ulcérés par la rupture de la neutralité républicaine qui prévaut dans ce type de question et qui aurait du vous amener à une immense retenue dans vos implications partisanes.

En tant que simple citoyen le fait de soutenir le peuple palestinien ou l’armée Israélienne relève d’un choix personnel a défaut d’être un choix moral et il s’agit en démocratie d’un droit fondamental ;

En tant que grands Elu(e)s vous n’êtes pas sans savoir que la préoccupation actuelle des pouvoirs publiques français est le maintien de la cohésion sociale et la lutte contre « l’importation du conflit du Proche Orient » dans l’hexagone. Pensez-vous que le fait de défiler dans les rues de Marseille en manifestant pour soutenir les agissements criminels du gouvernement Israélien soit la marque d’une quelconque sagesse ou d’un courage particulier inhérent à la charge républicaine dont le peuple souverain vous a donner mandat ?

Entendons-nous bien, outre le fait qu’aucune des associations ou des nombreux citoyens engagés que comptent vos Mairies d’arrondissements, vos circonscriptions électorales ou vos cantons , n’a eu « l’outrecuidance » de vous appeler à venir manifester votre soutien au peuple Gazaoui martyrisé , nous nous attendions, à tout le moins, de votre part à des appels à la paix et a l’arrêt des hostilités ; Au lieu de cela vous vous engagez de façon explicite dans le soutien indéfectible à la politique de l’état d’Israël .

Dont acte, nous n’engagerons pas avec vous une polémique sur les raisons de votre parti pris , vous avez votre conscience pour vous, par contre nous vous demandons des comptes sur le fait d’avoir engagé vos mandats républicains dans cette manifestation !

Nous attendons de savoir quelle est la justesse de cette cause que vous défendez malgré les nombreux rapports des ONG présentes sur place, malgré les protestations unanimes de la classe politique française (dont vous faîtes partie), malgré les images d’horreurs qui nous parviennent quotidiennement de la bas, malgré l’escalade vertigineuse du chiffres des civils tués.

Nous attendons de vous une explication rationnelle, politique et humaine de votre participation à cette manifestation, dont le fait qu’elle existe est déjà en soi une incongruité. Nous espérons que vous saurez éviter les poncifs habituels et les lieux communs usités lorsqu’il s’agit de répondre a ces questions.

Nous vous rappelons le contexte de la crise actuelle (qui dure depuis 60 ans, bien avant le Hamas, l’OLP…).Le conflit du Proche Orient est un conflit de type colonial dans lequel il y’a un occupant (Israël) et un occupé (la Palestine). L’état d’Israël est la 4ème puissance militaire du monde, Israël est fort, il est pérenne et les fables sur sa possible destruction ne font plus partie de l’argumentaire des discussions sérieuses, de plus Israël utilise aujourd’hui un arsenal terrifiant de puissance composé d’armes conventionnelles et d’armes non conventionnelles (bombes au Phosphore, munitions enrichies à l’Uranium appauvri…) ; en face le Hamas est une milice qui résiste avec des roquettes au milieu de la population civile parce que la topographie du théâtre des opérations est celle-ci : Gaza c’est 1,5 Million d’habitants sur un territoire de 360Km². De plus vous êtes toutes et tous rompues aux stratégies de négociations et vous savez donc que c’est le plus fort, en l’occurrence Israël, qui détermine le type de négociation et jamais l’inverse, par conséquent la violence ou la pacification du conflit dépend de la volonté du plus fort.

Nous vous rappelons aussi, parce que les chiffres sont tragiquement têtus qu’en 3 semaines de combats il y’a du coté palestinien près de 1000 victimes civiles dont 400 enfants, coté Israélien 5 morts…et les roquettes continuent de tomber sur Sdérot et le sud d’Israël. Un bilan qui prouve l’absurdité de la solution militaire que le gouvernement Olmert a engagé et que vous soutenez !

Pouvez vous, Madame, Monsieur, nous citer une cause au monde, aussi sacrée soit t’elle, qui justifie le sacrifice de 400 enfants…même palestiniens !

Nous terminerons par la citation suivante du philosophe Michael Walzer qui met en perspective la réalité de ce drame :

« le tir au pigeon n'est pas un combat entre combattants. Lorsque le monde se trouve irrémédiablement divisé entre ceux qui lancent les bombes et ceux qui les reçoivent, la situation devient moralement problématique ».

Recevez, Madame, Monsieur, l’expression de notre incommensurable affliction.

PREMIERS SIGNATAIRES :

Quartier Nord – Quartier Forts – Femmes En Noir – Palestine 13 – JMF …

Armelle Chevassu – Otmane Aziz - Charles Hoareau – Vincent Geisser - Nassurdine haïdari - Casanova Danielle – Gavino René – Bensaada Mohamed - Elisabeth Cadic – Pierre Hethener – Anne Marie Le Pagnol – Jacques Pradel – Catherine Lefevre – Jean Marc Robert – Kader Mostefaoui - Eric Olivier – Magali Braconot – Andre Blanc – Corinne Beurrier – Odile Mondon – Omar Bendjelloun – Eric Olivier – Francoise Jupiter – Antoine Cuadra– Grabsi Salim – Naïma Berbiche – Fatiha Kaci Chaouch - Fanny Dekkari – Rabha Attaf

Vous pouvez signez cette pétition en ligne ci dessous:



Pâle estime pour la Palestine : « Les Quartiers » répliquent, les élus rappliquent !Publié le 19 janvier 2009
par Ahmed Nadjar

Des milliers de citoyens, des dizaines d’associations, organisations militantes, dont « Quartiers Nord, Quartiers Forts » n’ont pas fait de quartiers et fait très fort ! Pas de répit depuis quelques jours : texto, tracts, courriels passent différents messages afin de boycotter les élus, voire les partis qui ont affiché ostensiblement leur soutien à l’offensive israélienne qui a eu pour conséquence le massacre de civils palestiniens. Devant l’ampleur du mécontentement, des élus PS ont même dû s’inviter à une rencontre citoyenne organisée au centre social Agora à la Busserine afin de tenter d’endiguer la fronde. Des élus s’expliquent, des citoyens répliquent et résultat des courses, le samedi 17 Janvier, des élus PS et UMP rappliquent. Voici le récit en vidéo.


Premier reportage : résumé du débat sur la présence des élus dans les différentes manifestations. Le public face aux élus : Sylvie Andrieux - député PS – (très chahutée, même les électeurs PS se sont dits "trahis"). Nassurdine Haïdari - adjoint au maire du 1er secteur pour le PS (qui a peut-être "sauvé les meubles" pour le PS avec Denis Rossi, dixit le public présent). Enfin Joël Dutot - ancien conseiller général - et Houria Hadj-Chick - adjointe au maire du 7e secteur - pour le PC, évidemment très à l’aise pendant cette soirée à cause du positionnement du parti.


Second reportage : la question du rééquilibrage pour le PS et l’UMP qui seront finalement présents à la manifestation Palestine du samedi 17 janvier. Les réponses de Sylvie Andrieux, Denis Rossi, et Nassurdine Haïdari. Suivies des temps fort de la manifestation. Vous êtes sûrement curieux de savoir qui, en plus des élus communistes, du NPA et des organisations de gauche habituelles, sont venus défiler...
Vous pourrez voir côté PS : Denis Rossi, Rébia Benarioua - conseiller général - Nadia Brya – conseillère d’arrondissement – ainsi que Nassurdine Haïdari.
Côté UMP : Nora Remadnia-Preziosi - adjointe au maire de Marseille, Myriam Salah-Eddine - conseillère communautaire et Mourad Goual - adjoint au maire du 5e secteur ont également marché tête haute. Portés en tête de cortège, pour beaucoup dans la foule « c’est un vrai geste d’apaisement, après l’humiliation de la semaine dernière… » Aux prochaines élections, il n’est pas sûr que tou(te)s les absent(e)s seront excusé(e)s…

Monday, January 26, 2009

Par Gilles William Goldnadel



Et si l’antisémitisme n’était pas l’apanage de l’extrême droite ?

Tel est le point de vue

du Président d'Avocats Sans Frontières et de France-Israël (1).





Le temps n'est pas encore venu de mesurer l'effet réel sur l'opinion de manifestations pro palestiniennes, souvent montrées comme représentatives de l'indignation publique à l'encontre de l'offensive israélienne à Gaza, mais qui, en réalité, ne font que refléter les progrès irrésistibles de l'islamisme en France.

On ne peut, en tout état de cause, les considérer comme des démonstrations pacifiques de modération à l'aune de leurs slogans haineux et, parfois racistes, et de leurs débordements violents.

C'est dans ce contexte peu rassurant qu'on doit méditer aujourd'hui sur l'évolution de l'extrême gauche et de son jeune représentant encensé par les médias qui, hier encore, soutenait la composante laïque du nationalisme palestinien mais qui, à présent, ne craint plus d'honorer de sa présence des cortèges où sont brandies les oriflammes islamo-fascistes du Hamas et du Hezbollah.



De grâce, que ceux qui n'ont jamais ni soulevé ni foulé le moindre pavé pour protester contre le génocide islamiste au Soudan ou les massacres en Kabylie, autrement plus sanglants et moins complexes, nous épargnent les bruyantes indignations dont ils ont la magie.

L'Histoire et la démographie peuvent, seules, expliquer le glissement stratégique qui vient d'être mûrement décidé.

Depuis toujours, la gauche de la gauche a montré une dilection particulière pour la partie censée la plus réprouvée du corps social. Au rebours, et quel que soit le contexte, sa détestation du nanti fantasmé lui a fait prendre des positions qu'elle a feint, par la suite, de regretter.

C'est dans ce contexte idéologique délétère que, par exemple, les tenants de Jules Guesde ont considéré Dreyfus comme coupable. Le grand Jaurès lui-même, aura mis bien du temps pour rejoindre le camp des dreyfusards.

La semaine dernière, un important hebdomadaire de gauche s'étonnait de l'itinéraire vertigineux de Ramon Fernandez, passé de la gauche extrême à la Collaboration avec les nazis.

Il aurait pourtant suffi de relire l'ouvrage magistral de Simon Epstein pour se souvenir qu'une grande partie des pacifistes militants des années 30





avait occupé quelque dix années plus tard les hôtels de Vichy, en agréable compagnie de la bonne vieille extrême droite antisémite.



Enfin, et depuis le mitan des années 70, la fascination de l’extrême-gauche française pour la terreur anti-étatique et anti-occidentale – et donc anti-israélienne –, n’est plus à établir : de Joëlle Aubron à l’éternel keffieh, au lyonnais Régis Schleicher et ses attentats contre les magasins juifs, jusqu’à la tendre rencontre entre le chérubin de l’anti-capitalisme et un certain Jean-Marc Rouillan.

Quant à la démographie, il suffit d'observer son irrésistible évolution pour comprendre que les tenants d'un matérialisme dialectique peu porté sur des scrupules d'aristocrates regardent avec concupiscence, comme autant de nouveaux prolétaires à séduire, les multitudes encolérées.

Et peu importe, dans cette occurrence, voiles, bourkas, et malé-dictions psalmodiées.



L'unique consolation de cette situation nouvelle – et pourtant encore trop peu critiquée par des médias idéologiquement indulgents et une gauche démocratique toujours aussi complexée – est que le principal facteur d'application de cette stratégie aura bien du mal désormais à contester l'existence



d’une alliance objective rouge-vert-brun, alors que Front National et Ligue Communiste Révolutionnaire auraient pu échanger sans dommage leurs slogans antisionistes radicaux lors de cette décade prodigieuse.

Puisse le ciel nous épargner dans les prochains jours des démonstrations lacrymales qui voudraient éteindre un feu qu’on sait aujourd’hui mortel et dont on vient d'attiser délibérément les brandons.

L'auteur de ces lignes a usé beaucoup de son énergie ces dernières années à reprocher à sa communauté organisée d'origine d'avoir réservé son ostracisme à la seule extrême droite.

Il serait aujourd'hui insensé de ne pas l'étendre à une extrême gauche au discours identique, mais à la dangerosité sans commune mesure.
Le bloc-notes de Bernard-Henri Lévy - Les douteux « amis » du peuple palestinien
Bernard-Henri Lévy

Imprimez Réagissez Classez Passons sur les « Mort aux juifs » lisibles sur certaines des banderoles des manifestations de Bruxelles, Paris ou Madrid.

Passons sur ce syndicat italien, le Flaica-Uniti-Cub, qui, selon La Repubblica du 9 janvier, et en « signe de protestation » contre l'opération israélienne à Gaza, appelle-événement sans précédent, en Europe, depuis trois quarts de siècle-à « ne plus rien acheter dans les commerces appartenant à des membres de la communauté juive ».

Je n'aurai pas la cruauté non plus d'insister sur l'axe pour le moins nauséabond qui se constitue quand Mme Buffet, M. Besancenot et d'autres se voient rejoints, en tête de cortège, par le faurissonien Dieudonné ou quand le compère de celui-ci, Jean-Marie Le Pen, vient unir sa voix à la leur pour comparer la bande de Gaza à un « camp de concentration ».

Le hasard fait que c'est de Ramallah, capitale de l'Autorité palestinienne, puis de Sderot, la ville israélienne qui vit, à la frontière de Gaza, sous le feu des roquettes Qassam, que je découvre les images de ces manifestations de soutien à la « cause palestinienne ». Et, voyant donc cela, observant ces foules d'Européens hurlant, vociférant, déchaînés et les observant tandis que, dans les deux cas, je me trouve en compagnie de gens dont le souci reste, malgré les bombes, malgré les souffrances et les morts, de ne surtout pas perdre le fil du vivre-ensemble et du dialogue, je veux ajouter quelques remarques à la série de celles que j'avançais la semaine dernière et qui m'ont valu, de la part des internautes du Point, un si abondant courrier.

1. Quel soulagement de voir des Palestiniens réels au lieu de ces Palestiniens imaginaires qui pensent faire acte de résistance en s'attaquant, en France, à des synagogues ! Les premiers, je le répète, s'obligent à la modération et, avec un admirable sang-froid, tentent de préserver les chances des cohabitations de demain ; les seconds sont enragés, plus radicaux que les plus radicaux et prêts à en découdre, sur le pavé des villes d'Europe, jusqu'à la dernière goutte du sang du dernier Palestinien. Les premiers font la part des choses ; ils savent que nul, dans cette affaire, n'est ni tout blanc ni tout noir ; ils savent que le Hamas, en particulier, porte une responsabilité écrasante dans le désastre où s'est vu précipité son peuple-les seconds, comme si la confusion n'était pas déjà suffisante, gobent avec délectation les bobards les plus énormes de la propagande anti- israélienne ; ils font des théoriciens et praticiens de l'attentat-suicide et du bouclier humain des nouveaux Che Guevara dont ils arborent insignes et emblèmes ; au lieu de calmer le jeu, ils jouent la politique du pire et jettent le feu dans les esprits.

2. Quelle régression, quel degré zéro de la pensée et de l'action, chez ces gens qui, à distance, ignorants des données du drame, appellent à la haine quand il faudrait peser, au contraire, dans le sens de la réconciliation et de la paix ! Elle suppose, cette paix, deux Etats acceptant de vivre côte à côte et de procéder au partage de la terre. Elle suppose, des deux côtés, un renoncement à l'extrémisme, au jusqu'au-boutisme, aux idées toutes faites et même aux rêves. Elle implique, par exemple, un Israël se retirant de Cisjordanie comme il s'est retiré du Liban puis de Gaza-, mais elle implique un camp palestinien qui ne tire pas profit de ces retraits pour, chaque fois, transformer le territoire évacué en base de lancement de roquettes et de missiles tirés sur les seuls civils. Elle passe par un cessez-le-feu ; elle passe par l'arrêt de combats qui sont en train de faire un nombre de victimes, en particulier parmi les enfants, évidemment insoutenable ; mais elle passe aussi par l'élimination politique d'un Hamas qui se fiche comme d'une guigne et des victimes et de la paix-et qui, faute d'avoir pu imposer la charia à son peuple, l'entraîne sur la voie du « martyre » et de l'enfer.

3. Je suis à Ramallah, donc. A Sderot et à Ramallah. Et voyant, de Sderot et Ramallah, cette mobilisation contre un « holocauste » qui a fait, à l'heure où j'écris, 888 morts, je pose une question simple. Où étaient-ils, ces manifestants, quand il s'agissait de sauver, non les 888, mais les 300 000 morts des massacres programmés du Darfour ? Pourquoi ne sont-ils jamais descendus dans la rue quand Poutine rasait Groznyï et qu'il transformait des dizaines de milliers de Tchétchènes en fagots humains et en gibier ? Pourquoi se sont-ils tus quand, un peu plus tôt encore, pendant d'interminables années et, cette fois, au coeur de l'Europe, on extermina 200 000 Bosniaques, dont le seul crime était d'être nés musulmans ? Il y a des gens, apparemment, pour qui il n'y a de bon musulman qu'en guerre contre Israël. Mieux : voici de nouveaux adeptes du vieux « deux poids, deux mesures » qui ne se soucient de la souffrance d'un musulman que lorsqu'ils se croient autorisés à l'imputer aux juifs. L'auteur de ces lignes a été au premier rang de la mobilisation en faveur des Darfouris, des Tchétchènes, des Bosniaques. Il plaide, depuis quarante ans, pour un Etat palestinien viable, au côté de l'Etat d'Israël. On lui permettra, à ce double titre, de trouver ce type d'attitude à la fois répugnant et frivole
Le ministre de l'Autorité palestinienne (AP) des Affaires sociales, Mahmoud Habbash, a accusé mercredi le Hamas d'avoir confisqué 63 camions d'aide humanitaire qui se rendaient au centre de l'UNRWA à Gaza.

Il a également confirmé que le Hamas avait torturé et exécuté des membres du Fatah à Gaza pendant et après l'opération "Plomb durci" : 19 Palestiniens ont été tués de sang-froid par le Hamas qui a tiré sur les jambes de 60 autres membres.

Ihab Ghissin, porte-parole du ministère Hamas de l'Intérieur, a confirmé que ces hommes avaient été arrêtés pour avoir "collaboré" avec Israël. Il a refusé de préciser s'ils étaient membres du Fatah et a nié qu'ils avaient été torturés.

Pourtant, Musa Abu Marzouk, un dirigeant du Hamas en Syrie, a bien confirmé que son mouvement avait exécuté des "collaborateurs" durant la guerre.
Le commissaire européen Louis Michel n'épargne pas le Hamas
Par Reuters, publié le 26/01/2009 à 16:22

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GAZA - Premier responsable européen à se rendre à Gaza depuis la fin de l'offensive israélienne, il y a huit jours, le commissaire à l'Aide humanitaire Louis Michel a dénoncé les "destructions abominables" de Tsahal mais réservé ses flèches les plus acérées pour le Hamas.

"Le Hamas a une énorme responsabilité dans ce qui est arrivé ici à Gaza", a-t-il déclaré, en reprenant à son compte l'accusation israélienne voulant que les combattants islamistes aient utilisé des civils comme "boucliers humains".

L'ex-ministre belge des Affaires étrangères, réputé pour son franc-parler, a qualifié les tirs de roquettes des activistes sur le territoire israélien de "provocation", ajoutant : "Le Hamas agit comme un mouvement terroriste."

Un porte-parole du Hamas, Mouchir al Masri, s'est dit "indigné d'entendre un responsable européen couvrir les massacres et le terrorisme perpétrés par l'ennemi sioniste contre le peuple palestinien". "La résistance palestinienne est aussi légitime que celle des pays européens qui ont combattu des occupants étrangers", a-t-il ajouté.

Louis Michel, qui, conformément à la politique de l'Union européenne, n'a rencontré aucun représentant du Hamas, a dit tenir les deux camps pour responsables des violations du droit international qu'ils ont commises.

"Quant vous tuez des innocents, ce n'est pas de la résistance, c'est du terrorisme", a-t-il souligné. Trois civils israéliens ont été tués par des tirs de roquettes et plus de la moitié des 1.300 Palestiniens tués par Tsahal étaient des civils.

Louis Michel a annoncé que l'Union européenne, déjà le plus gros pourvoyeur d'aide aux Palestiniens, allait débloquer 58 millions d'euros supplémentaires d'aide humanitaire pour 2009, dont 32 millions seront destinés à Gaza.

Il a critiqué la destruction par l'armée israélienne d'usines et autres infrastructures économiques. "Ce que j'ai vu est abominable. C'est injustifié", a-t-il dit avant de presser l'Etat juif d'ouvrir "massivement" ses points de passage avec le territoire palestinien.

Il s'agit de laisser entrer non seulement les vivres et médicaments mais également les matériaux destinés à reconstruire Gaza, dont les conduits métalliques et le ciment que l'Etat juif bloque au motif qu'ils seraient utilisés par le Hamas à des fins militaires.

Alastair Macdonald, version française Marc Delteil
France : un entrepôt du groupe André Kacher, spécialisé dans la production et la distribution de produits casher a été détruit par un incendie d'origine criminelle dans la nuit de vendredi à samedi à Montreuil (Seine-Saint-Denis). (Guysen.International.News)
Un cocktail Molotov non utilisé a été retrouvé sur place, avait précisé la préfecture de Seine-Saint-Denis.
La vie des Juifs de Turquie est en danger. L'Agence juive craint que les manifestations violentes en Turquie contre les opérations dans la Bande de Gaza ne dégénèrent en attaques contre la communauté et les individus. (Guysen.International.News)
Selon des membres de la communauté turque en Israël, il pourrait en résulter une augmentation de la Aliyah.
Le nombre d'actes antisémites enregistrés durant les 22 jours de l'opération 'Plomb durci' a augmenté de 300% par rapport à la même période l'année précédente, d'après une étude de l'Agence juive. 250 actes ont été enregistrés, principalement en Europe de l'Ouest. (Guysen.International.News)
Sur les 250 actes, 100 ont été commis en France et 100 autres en Grande-Bretagne
D'après une enquête des journalistes du quotidien Haaretz, les citoyens de l'Etat Hébreu annulent massivement leurs réservations de vols et d'hôtels en Turquie, à la suite des violentes critiques émises par Ankara durant l'opération 'Plomb durci'. (Guysen.International.News)
Dans la lancée de la BBC, Sky News refuse de diffuser un appel de fonds pour Gaza. La décision de la BBC a suscité un tollé ce week-end en Grande-Bretagne aussi bien au sein de la classe politique que du public, qui a manifesté bruyamment à Londres. (Guysen.International.News)
La BBC a estimé que cet appel ''porterait atteinte à l'impartialité de sa couverture des événements''. ITV et Channel 4 ont pour leur part cédé aux pressions et accepté de diffuser cet appel pour ''une aide humanitaire urgente'' aux Palestiniens.
Le commissaire européen au Développement, Louis Michel, a exclu lundi lors d'une visite à Gaza tout dialogue entre l'Union européenne et le Hamas, qualifiant celui-ci de « mouvement terroriste » qui tue « des civils innocents ». (Guysen.International.News)
« Le Hamas est un mouvement terroriste. Il a raté une opportunité d'être un interlocuteur de la communauté internationale et, ce faisant, il a été indiscutablement un élément de la division du peuple palestinien », a déclaré M. Michel lors d'une conférence de presse à Gaza. « Quand on tue des civils innocents, ce n'est pas de la résistance, c'est du terrorisme », a-t-il ajouté.

Sunday, January 25, 2009

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Polémique après le retour
des évêques lefebvristes
Jean-Marie Guénois
26/01/2009 | Mise à jour : 07:09 | Commentaires 4 | Ajouter à ma sélection
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Au lendemain de la levée par Benoît XVI de l'excommunication de quatre évêques intégristes, les propos négationnistes tenus par l'un d'entre eux, Mgr Richard Williamson, attisent la polémique.

La polémique est mondiale. Les propos négationnistes de Mgr Richard Williamson, un des quatre évêques lefebvristes qui a bénéficié, samedi, de la levée romaine de l'excommunication qui les frappait depuis 1988, ne passent pas.

Mgr Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité Saint Pie X, a certes pris ses distances - «Je déplore ses propos, ils n'engagent pas la Fraternité» -, mais le cardinal André Vingt-Trois, président de la conférence des évêques de France, a reconnu, samedi, «qu'un certain nombre de catholiques vont avoir une arête en travers de la gorge devant les propos de Williamson. Moi aussi, j'ai une arête en travers de la gorge. »

La communauté juive, à l'image de beaucoup, est profondément scandalisée. Le rabbin David Rosen, président du Comité juif international pour les consultations interreligieuses, a même estimé que «tant que le Vatican n'exige pas la rétractation (de ces propos), c'est l'Église tout entière qui est contaminée». Le parquet de Ratisbonne, en Allemagne, a ouvert une enquête pénale à l'encontre de l'évêque.

Dimanche, Benoît XVI, lors de l'angelus dominical, a choisi de ne pas entrer dans cette polémique ni même de commenter sa décision alors que ce rendez-vous hebdomadaire donne souvent lieu à des observations publiques sur l'actualité.

À la même heure, en revanche, les conversations de sorties de messes allaient bon train sur les parvis entre catholiques. À Paris, dans les deux paroisses les plus symboliques de cette affaire, les sentiments étaient très différents mais l'embarras était commun. À Saint-Nicolas-du-Chardonnet les sourires dominaient. Agnès et Franck Lobignat, jeune couple avec deux enfants, se disaient «ravis» de la levée de l'excommunication, mais en «totale désolidarisation» devant les thèses de Mgr Williamson. «Il n'a pas du tout le soutien des fidèles de la Fraternité», précisaient-ils.

Doublement sonné

A quelques centaines de mètres, Bertrand Cavalier, un des piliers de la paroisse Saint-Séverin, témoin, à l'époque, des «grandes souffrances» de la crise qui déchira les fidèles de ce qui était alors une paroisse unique en deux églises, confiait, un brin résigné : «Qui ne souhaite pas se réconcilier ?» Mais ajoutait «ça nous laisse un peu d'incompréhension». Sans parler de son malaise profond pour l'affaire Williamson qui ajoutait nettement au trouble.

Plus largement, les évêques de France, partageant cette totale réprobation des propos de Mgr Williamson, évitaient de se prononcer publiquement avant d'évaluer les conséquences théologiques et pastorales posées par cette décision papale qui les a tous pris de court.

Aucun, en effet, n'en a été informé au préalable. Il n'y a pas eu, comme en 2007, une lettre spécifique que Benoît XVI avait pris soin de leur écrire pour leur expliquer sa décision de rétablir la messe du missel de 1962 (dite en latin) comme «rite extraordinaire» dans l'Église.

Une Église de France doublement sonnée donc. Par la polémique Williamson - cet anglican converti, redouté au sein même de la Fraternité Saint Pie X, pour ses déclarations extrêmes - et par «la secousse» que le cardinal André Vingt-Trois a reconnue. Même si, constatait un autre évêque : ce choc est diversement ressenti «selon les générations» qui ont connu ou pas la crise intégriste.

» L'un des actes majeurs du pontificat de Benoît XVI

Saturday, January 24, 2009

TE DU VATICAN - Le pape a réhabilité l'évêque traditionaliste Richard Williamson, qui soutient les thèses révisionnistes niant la Shoah, en dépit des mises en garde de représentants juifs sur les conséquences pour les relations entre les catholiques et leur communauté.
Le pape Benoît XVI a réhabilité samedi l'évêque traditionaliste Richard Williamson, qui soutient les thèses révisionnistes niant la réalité de l'Holocauste, bien que des responsables de la communauté juive aient tenté de l'en dissuader. (Reuters/Alessandro Bianchi)

Le pape Benoît XVI a réhabilité samedi l'évêque traditionaliste Richard Williamson, qui soutient les thèses révisionnistes niant la réalité de l'Holocauste, bien que des responsables de la communauté juive aient tenté de l'en dissuader. (Reuters/Alessandro Bianchi)

Benoît XVI a promulgué un décret levant l'excommunication des quatre évêques traditionalistes de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X - parmi lesquels Mgr Williamson - prononcée en 1988 parce qu'ils avaient été sacrés sans l'accord du Saint-Siège.

La Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, hostile aux innovations introduites par le Concile Vatican II au début des années 1960, revendique environ 600.000 fidèles. Elle a été fondée en 1970 par l'évêque français Marcel Lefebvre, décédé en 1991. Ce dernier avait sacré des évêques à Econe (Suisse) sans autorisation du Vatican en juin 1988.

Le pape, qui souhaitait mettre fin à vingt ans de schisme "lefebvriste", avait fait plusieurs gestes envers les traditionalistes, comme ses initiatives en faveur de la réintroduction du rite traditionnel tridentin, en latin.

Le Vatican précise que les excommunications ont été levées après que les évêques eurent donné l'assurance qu'ils acceptaient les enseignements de l'Eglise et l'autorité du pape.

Mgr Williamson, qui est d'origine britannique, a contesté à plusieurs reprises l'extermination de six millions de Juifs et l'existence de chambres à gaz homicides dans les camps de concentration nazis, admises par la plupart des historiens.

Mercredi, il avait déclaré à la télévision suédoise qu'il n'y avait "pas eu de chambres à gaz" et que le nombre de Juifs exterminés dans les camps de concentration se situait entre 200.000 et 300.000.

"Nous n'avons pas l'intention de nous ingérer dans les affaires intérieures de l'Eglise catholique, cependant, l'empressement avec lequel un négationniste a été ramené dans l'Eglise jettera une ombre sur les relations entre les juifs et l'Eglise catholique", a dit à Reuters le représentant d'Israël au Vatican, Mordechaï Lewy.

Rappelant que Jean Paul II avait qualifié l'antisémitisme de péché contre Dieu et contre les hommes, le rabbin David Rosen, chargé des relations interreligieuses au sein du Comité juif américain, a estimé qu'"en accueillant dans l'Eglise catholique un négationniste sans rétractation de sa part, le Vatican se moque du geste de Jean Paul II, de sa répudiation et de sa condamnation de l'antisémitisme".

DÉCRET SANS LIEN AVEC LES OPINIONS EXPRIMÉES

Dans son interview à la télévision suédoise, l'évêque avait dit: "Je crois que les preuves historiques condamnent sans ambiguïté la thèse selon laquelle six millions de personnes ont été tuées dans des chambres à gaz sur décision politique d'Adolf Hitler."

Interrogé sur ces propos, le père Federico Lombardi, porte-parole principal du Saint-Siège, a dit qu'ils étaient "entièrement étrangers" à la levée des excommunications.

"Cet acte concerne la levée des excommunications, un point c'est tout", a déclaré Lombardi. "Cela n'a rien à voir avec les opinions personnelles d'une personne, qui peuvent être critiquées mais n'ont aucun rapport pertinent avec ce décret."

Elan Steinberg, vice-président du Rassemblement américain des survivants de l'Holocauste et de leurs descendants (American Gathering of Holocaust Survivors and their Descendants), avait déclaré à Reuters avant la promulgation du décret: "Pour le peuple juif et tous ceux qui ressentent la douleur des années terribles de la Shoah, un tel événement porte un coup sévère au dialogue entre les religions et encourage les semeurs de haine à travers le monde."

Version française Guy Kerivel, Philippe Bas-Rabérin et Henri-Pierre André

Friday, January 23, 2009

Catalunya cancels Shoah memorial ceremony over Gaza op


Barcelona pulls public service marking International Holocaust Remembrance Day in protest of Israeli offensive in Strip. 'Marking the Jewish Holocaust while a Palestinian Holocaust is taking place is not right,' says official

Maya Mahler Published: 01.22.09, 19:44 / Israel Jewish Scene





BARCELONA – The Catalunya government has called off the ceremony marking the International Holocaust Remembrance Day, which was scheduled to take place on January 27, citing the Israeli offensive in Gaza as the reason.



The Gaza campaign has inflamed the already pro-Palestinian public opinion in the northeastern Spanish region, and the local media has run endless stories comparing the Israeli stance on the situation in the Strip to Nazi atrocities.

Support

World Jewish Congress to stand by Israel / Ynetnews

Over 400 representatives of Jewish communities from all continents, international Jewish organizations expected to attend WJC's 13th Plenary Assembly on January 26-27 in Jerusalem
Full story





Over 30,000 people marched in Catalunya's streets in support of Hamas, during the three-week campaign, burning Israeli flags and handing out flyers threatening local pro-Israel journalists.



The overwhelming public support for the Palestinians has prompted the government to cancel the Holocaust Remembrance Day service. This was to be the only public event marking the day, and was scheduled to take place in Barcelona's central piazza.



"Marking the Jewish Holocaust while a Palestinian Holocaust is taking place is not right," a local City official told Barcelona's La Vanguardia newspaper.



'Comparison a distortion of history'
Rafael Shutz, the Israeli ambassador to Madrid, sent a letter to President of the Government of Catalunya José Montilla Aguilera, expressing his concern over the flaring anti-Israeli and anti-Semitic sentiments sweeping through his region.




Meanwhile, other European countries have also compared Israel's actions in Operation Cast Lead to those of Nazi Germany: A Norwegian diplomat stationed in Saudi Arabia sent a mass-distributed email stating that "the grandchildren of Holocaust survivors are doing the same thing to the Palestinians, as the Nazis did to their grandparents," using her official Norwegian Foreign Ministry address.



In Germany, the Neo-Nazi National Democratic Party (NPD - Nationaldemokratische Partei Deutschlands) announced it would be mounting a protest march in Berlin on January 27, under the banner of "Stop the Israeli Holocaust in the Gaza Strip."

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Avner Shalev, head of the Yad Vashem Holocaust museum, admonished both the comparison and the use of Nazi symbols in many of the anti-Gaza operation protests around the world.



"These comparisons are a manipulative distortion of history," he said, adding that the Holocaust would be best left out of the contemporary political discourse.


Eldad Beck in Berlin contributed to this report
Le Pen condamné pour «contestation de crimes de guerre»
22/01/09




- - Thème: Négationnisme





Condamné en premier instance pour «contestation de crimes de guerre», le leader de l'extrême-droite Jean-Marie Le Pen vient de voir sa peine de trois mois de prison avec sursis et une amende de 10.000 euros confirmées par la cour d'appel de Paris, informe Libération du jeudi 22 janvier 2009.
« En France (…), l'occupation allemande n'a pas été particulièrement inhumaine, même s'il y a eu des bavures, inévitables dans un pays de 550.000 km2 ». C'est pour avoir tenu de tels propos dans le journal d'extrême-droite Rivarol que Jean-Marie Le Pen vient à nouveau d'être condamné pour « contestation de crimes de guerre.»
Le ministère public ainsi que plusieurs associations lui reprochaient également d'avoir parlé de façon choquante du massacre d'Ascq -durant lequel 86 Français ont été fusillés en représailles au déraillement d'un train allemand- dans la nuit du 1er au 2 avril 1944 : «Je me souviens dans le Nord, un lieutenant allemand, fou de douleur que son train de permissionnaires ait déraillé dans un attentat, causant ainsi la mort de ses jeunes soldats, voulait fusiller tout le village: il avait d'ailleurs déjà tué plusieurs civils. Et c'est la Gestapo de Lille, avertie par la SNCF, qui arriva aussitôt à deux voitures pour arrêter le massacre» racontait-il dans une interview donnée au journal Rivarol.
L’avocat de Jean-Marie Le Pen a annoncé son intention de se pourvoir en cassation, estimant qu'il s'agissait « encore d'une atteinte extraordinaire à la liberté d'expression ».

Photo : D.R.
Les dirigeants de la communauté juive américaine adressent une lettre au Premier ministre turc, l'exhortant à agir contre le regain d'antisémitisme en Turquie consécutif à l'opération israélienne à Gaza. Une série d'actes antisémites ont été recensés au cours de ces derniers jours en Turquie. Synagogue saccagée, affiches de propagande antisémite dans les rues d'Istanbul, et slogans haineux contre la communauté juive constituent autant de signes qui ont alarmé les auteurs de la lettre. (Guysen.International.News)
Gaza, envoyé spécial

Au sud de Zeitoun, faubourg oriental de la ville de Gaza, le quartier habité par le clan Samouni n'est plus qu'un cimetière de ruines. Seules quelques maisons sont encore debout. Vingt et une habitations et une mosquée ont été réduites à l'état de carcasses de béton et de ferraille. Tsahal est passé par là.


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Edition abonnés Thématique : Guerre de Gaza : à qui la faute ?
Moussa Samouni, 19 ans, raconte : "Lors de l'offensive terrestre le 4 janvier, les hélicoptères ont déposé les parachutistes sur les toits. Ensuite, ils ont fait sortir tout le monde et nous ont rassemblés dans un bâtiment. Nous étions près de 120 personnes. Nous sommes restés toute la nuit. Il y avait des explosions, des coups de feu. C'était la panique totale. Les enfants pleuraient. Il faisait froid. Nous avons ouvert la porte pour aller chercher du bois. Mon père était dans la rue, mort. Les soldats nous ont ordonné de rentrer. Puis il y a eu un bombardement et ensuite un deuxième et après les obus sont tombés sur le toit. Vingt-deux personnes sont mortes. J'ai perdu mon père, ma mère, mon frère, mon oncle et plusieurs cousins. Il y avait des blessés partout qui perdaient leur sang." Moussa n'a pas été touché. Il a tenté de sortir mais il a été arrêté par les soldats qui lui ont attaché les mains et bandé les yeux. Il s'est retrouvé prisonnier avec son oncle. Cela a duré trois jours.

Trois jours d'interrogatoire. "Les soldats nous ont accusés d'être du Hamas. Ils nous ont tapé dessus. Je leur ai dit : Tuez-moi si vous pensez que je suis du Hamas. Ils ont mis des grenades dans les poches de mon oncle et derrière moi, et menaçaient de les faire exploser. Mon oncle préférait mourir par balles, a-t-il dit. Ils ont voulu nous brûler et ont mis le feu à des couvertures. On va vous faire sauter la tête , disaient-ils." Le 7 janvier au matin, tous deux ont finalement été libérés. Les soldats leur ont intimé l'ordre de ne pas dire un mot et leur ont donné des drapeaux blancs.

Après le désengagement de Tsahal le 20 janvier, les corps des 22 victimes ont été sortis des décombres et enterrés. Jeudi 22 janvier, une grande tente de deuil a été dressée au milieu des ruines pour les condoléances. Sur une toile blanche sont écrits les noms des 22 morts plus ceux de 7 autres victimes avec cette inscription : "Les martyrs du massacre de Gaza de la famille Samouni". La foule se presse dans ce décor d'apocalypse pour rendre hommage aux 29 disparus.

Dans l'une des rares maisons restées debout, les murs sont couverts d'inscriptions tracées à la craie. "La place de l'Arabe est sous terre"; "Si vous êtes un vrai Givati (unité d'élite), vous devez tuer les Arabes"; "Jérusalem-Est pour Israël". Des étoiles de David signent d'autres cris de guerre. C'est là que les soldats avaient installé leur campement et leurs postes de tir comme en témoignent les boîtes de cartouches et les sacs de sable sur la terrasse.

"C'ÉTAIT COMME UN JEU POUR LES SOLDATS"

C'est là aussi qu'un autre drame s'est déroulé. Fahed raconte : "Mon père Atiyeh a travaillé en Israël. Il parle hébreu et sait ce qu'il faut faire. Il a laissé la porte ouverte. Ils ont commencé par tirer partout. Lorsqu'ils sont entrés, les soldats nous ont demandé de lever les mains et de sortir. Ils étaient huit ou dix. C'est alors qu'ils ont tiré. Mon père a été tué sur le coup. Il avait trente balles dans le corps ! Il a été tué sous mes yeux. Tout le monde s'est mis a crier et à pleurer. Ils ont tiré à nouveau. Plusieurs autres membres de la famille ont été blessés, surtout des enfants dont mon frère Ahmed, âgé de 4 ans. Il a reçu deux balles dans la poitrine et des éclats dans la tête. Puis ils ont incendié une pièce. On ne voyait plus rien, On étouffait. Au bout de dix minutes, nous avons été autorisés à sortir et à nous diriger vers la route principale. J'avais mon frère dans mes bras. Les Israéliens nous ont craché dessus. Les ambulances ne pouvaient pas approcher. Nous avons trouvé refuge dans une maison. Mon frère Ahmed est mort."


Selon plusieurs autres témoins, cinq autres membres de la famille Samouni ont été tués par balles dont un jeune homme de 17 ans, qui était resté caché dans une maison. Certains blessés se sont vidés de leur sang. Un grand père de 75 ans est mort écrasé par un mur démoli au bulldozer.

Zahwa, la veuve d'Atiyeh, raconte en détail, les larmes aux yeux, le drame qu'elle a vécu. "C'était comme un jeu pour les soldats. Ils riaient", affirme-t-elle. Zeinab, 12 ans, qui a perdu son père, sa mère, deux frères et des cousins. Shiffa, 19 ans a également enterré son père, sa mère, sa tante et son oncle. Almassa, 13 ans, se souvient comment un soldat a tiré sur Messaouda qui avait son bébé de 6 mois dans les bras, et qui est mort. Tous ont perdu plusieurs proches.


"Pourquoi, pourquoi ?", répète Nabayia. "Il n'y avait pas de résistance, pas de combattants, pas d'armes. Quel est notre crime ? Quelle faute avons nous commise ? Que le monde entier réponde à cette question. Il ne peut plus y avoir de paix avec Israël. Mon prochain fils, je vais l'éduquer pour être un moudjahid, pour qu'il venge tous ces enfants, tous ces morts."


Interrogée, la porte-parole de l'armée, Avital Leibovitch, a assuré jeudi qu'"une enquête est en cours. Mais je veux que vous sachiez que la brigade Givati n'est pas entraînée pour tuer des femmes et des enfants et que des tirs des mortiers sont partis de Zeitoun." Le Bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires (Ocha) avait recensé, le 8 janvier, Zeitoun parmi les "plus graves incidents" de l'offensive israélienne.

Les Samouni sont des agriculteurs. Les champs alentour ont été ravagés par les chars. Au moins 300 personnes sont aujourd'hui sans abri. "Comment voulez-vous que l'on aime les Israéliens ?, crie Mouna. Ils tuent par plaisir et personne ne dit jamais rien. Notre sang ne vaut rien. C'est le plus grand massacre commis dans la bande de Gaza. Combien de temps encore allons nous être terrorisés et massacrés ?"



Michel Bôle-Richard
Qui n'a pas lu, ou entendu parler, de Millénium, la trilogie policière du Suédois Stieg Larsson ? Dès la fin 2007, la passion du public pour Lisbeth Salander, une jeune femme qui se défend seule contre une monstrueuse conspiration, propulsait les ventes à plus de 8 millions d'exemplaires dans le monde. Un best-seller international qui est également un "long seller" : en Europe, les trois volumes sont, depuis soixante-quinze semaines, en tête des ventes.


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Cet engouement durable pour Millénium s'explique par le fait que la saga fait partie de ces livres rares qui disent "quelque chose" sur l'époque au sein de laquelle ils surgissent. Au-delà de l'aspect romanesque apparent, le message subliminal que distille Millénium pourrait être le suivant : nous vivons au sein d'un monde chaviré où la loi et l'ordre règnent en apparence, alors qu'en réalité des mafieux tirent les ficelles.

Dans le monde de Lisbeth Salander, les policiers persécutent les innocents, les médecins enferment et torturent des personnes saines de corps et d'esprit, les gérants de tutelle violent et maltraitent les orphelines... Millénium pourrait avoir cristallisé cette angoisse diffuse qu'a chacun de vivre dans un monde où les repères ont cessé de fonctionner.

La crise financière de septembre 2008 et l'escroquerie à 50 milliards de dollars montée par Bernard Madoff vérifient avec éclat l'intuition populaire : les notions de transparence dans les transactions et de sécurité des biens ont cessé d'être assurées par ceux-là mêmes qui sont payés pour le faire.

Les banques centrales, gardiennes des grands équilibres monétaires, ont laissé des établissements de crédit distribuer des dizaines de milliards de dollars de prêts immobiliers à des populations qu'ils savaient insolvables. Au lieu d'obliger ces établissements à réduire leurs risques, les mêmes banques centrales les ont autorisés à se défaire de leurs créances "pourries". Repackagés, bien présentés avec un joli ruban et surtout bien notés par les agences de notation financière, ces produits financiers ont pollué la planète finance, conduisant à sa paralysie à la fin de 2008.

Les plus puissantes institutions financières ont failli - la compagnie d'assurances American International Group (AIG), Fannie Mae, Freddie Mac, General Electric, Shearson Lehman, Merrill Lynch... - mais surtout, tous ces établissements étaient notés triple A. Les agences de notation financière Moody's et Standard & Poor's ont failli dans leur mission essentielle : mesurer le risque présenté par leurs clients.

"Plus la note d'une institution financière a été haute, plus elle a semblé contribuer à la débâcle financière", écrivaient le journaliste Michael Lewis et le financier David Einhorn dans une tribune libre du New York Times du 3 janvier. Il ne s'agit pas d'une boutade : "Ces grandes entreprises financières produisaient à la pelle des outils de crédit variés qui alimentaient en retour le chiffre d'affaires de Moody's et Standard & Poor's." Prévenir le marché que l'accumulation des risques pouvait présenter un danger revenait à tarir la source du chiffre d'affaires et des profits.

L'escroquerie de Madoff révèle avec plus d'acuité encore le non-fonctionnement des garde-fous institutionnels. Comme le notait, dans le journal Le Temps, Pierre Lavaud, PDG de Jetfin, un fonds d'investissement suisse, ce qui dérange dans cette escroquerie, c'est "la complaisance malsaine avec laquelle les allocataires et les investisseurs se sont accommodés (pendant plus de vingt ans !) de l'opacité derrière laquelle Madoff se cachait..."

La Securities and Exchange Commission (SEC) n'a pas tenu compte de toutes les alertes qui lui ont été adressées et a conclu tous ses rapports d'enquête par cette petite phrase laconique : "L'équipe n'a trouvé aucune trace de fraude." Bernard Madoff achetait-il sa tranquillité comme Al Capone, dans les années 1930, en payant juges et commissaires ? Même pas. Madoff bénéficiait seulement du climat de corruption généralisé.


LA "PORTE À TAMBOUR"


M. Lewis et M. Einhorn expliquent la cécité des régulateurs de Wall Street par "la porte à tambour", celle qui tourne en permanence "entre la SEC et Wall Street..." Le dernier chef de la division enquêtes de la SEC est devenu conseiller général à JPMorgan Chase. Son prédécesseur a été embauché par la Deutsche Bank et un autre est devenu directeur général du Crédit suisse avant d'accepter un poste mieux payé chez Morgan Stanley. "N'importe quel observateur serait pardonné de penser que le but de tout directeur des enquêtes à la SEC est de se positionner pour briguer n'importe quel job à très haut salaire à Wall Street", poursuivent MM. Lewis et Heinhorn.

Ces dérives ne sont pas l'apanage des Etats-Unis. Quand Banco Santander laisse s'évaporer chez Bernard Madoff plus de 2 milliards d'euros appartenant à ses clients, on peut s'interroger sur la qualité de ses contrôles. Que dire aussi des audits forcément "bidons" menés par les commissaires aux comptes ? Ernst & Young, PriceWaterhouse Coopers ont touché des rémunérations mirobolantes pour certifier "vrais" et "sincères" les comptes des sicav Optimal Strategic (Santander, 2,1 milliards d'euros), Luxalpha (UBS 1,4 milliard d'euros), Thema (HSBC, 700 millions d'euros). L'épargne avait été siphonnée depuis longtemps par Madoff mais, sur le papier, la valorisation affichait une progression constante.

En Europe aussi, la "porte à tambour" est au coeur du système. Un exemple : le 15 novembre 2007, Ernst & Young, commissaire aux comptes de la sicav Luxalpha (UBS), embauchait l'administrateur délégué de la banque suisse dont il était client... Service rendu comme cela se murmure dans le landerneau financier ?

Dans Millénium, Lisbeth Salander, l'héroïne, munie de son courage, jette bas un enfer où chacun détourne sa fonction à son seul profit personnel. Mais nous, qui ne sommes ni aussi géniaux ni aussi courageux qu'elle, quelles ressources avons-nous si, petit à petit, s'installe la perception que derrière le banquier, le contrôleur, l'agent du fisc, le policier, le juge, il y a un alien décidé à nous faire la peau ? Les démocraties sont fragiles. Le fascisme, le racisme, l'antisémitisme peuvent trouver un terreau quand la confiance dans les institutions est sapée. Ou quand les citoyens ont le sentiment qu'ils sont seuls, sans défense, contre les appétits des plus corrompus.



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Gaza, envoyé spécial

Au sud de Zeitoun, faubourg oriental de la ville de Gaza, le quartier habité par le clan Samouni n'est plus qu'un cimetière de ruines. Seules quelques maisons sont encore debout. Vingt et une habitations et une mosquée ont été réduites à l'état de carcasses de béton et de ferraille. Tsahal est passé par là.


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Moussa Samouni, 19 ans, raconte : "Lors de l'offensive terrestre le 4 janvier, les hélicoptères ont déposé les parachutistes sur les toits. Ensuite, ils ont fait sortir tout le monde et nous ont rassemblés dans un bâtiment. Nous étions près de 120 personnes. Nous sommes restés toute la nuit. Il y avait des explosions, des coups de feu. C'était la panique totale. Les enfants pleuraient. Il faisait froid. Nous avons ouvert la porte pour aller chercher du bois. Mon père était dans la rue, mort. Les soldats nous ont ordonné de rentrer. Puis il y a eu un bombardement et ensuite un deuxième et après les obus sont tombés sur le toit. Vingt-deux personnes sont mortes. J'ai perdu mon père, ma mère, mon frère, mon oncle et plusieurs cousins. Il y avait des blessés partout qui perdaient leur sang." Moussa n'a pas été touché. Il a tenté de sortir mais il a été arrêté par les soldats qui lui ont attaché les mains et bandé les yeux. Il s'est retrouvé prisonnier avec son oncle. Cela a duré trois jours.

Trois jours d'interrogatoire. "Les soldats nous ont accusés d'être du Hamas. Ils nous ont tapé dessus. Je leur ai dit : Tuez-moi si vous pensez que je suis du Hamas. Ils ont mis des grenades dans les poches de mon oncle et derrière moi, et menaçaient de les faire exploser. Mon oncle préférait mourir par balles, a-t-il dit. Ils ont voulu nous brûler et ont mis le feu à des couvertures. On va vous faire sauter la tête , disaient-ils." Le 7 janvier au matin, tous deux ont finalement été libérés. Les soldats leur ont intimé l'ordre de ne pas dire un mot et leur ont donné des drapeaux blancs.

Après le désengagement de Tsahal le 20 janvier, les corps des 22 victimes ont été sortis des décombres et enterrés. Jeudi 22 janvier, une grande tente de deuil a été dressée au milieu des ruines pour les condoléances. Sur une toile blanche sont écrits les noms des 22 morts plus ceux de 7 autres victimes avec cette inscription : "Les martyrs du massacre de Gaza de la famille Samouni". La foule se presse dans ce décor d'apocalypse pour rendre hommage aux 29 disparus.

Dans l'une des rares maisons restées debout, les murs sont couverts d'inscriptions tracées à la craie. "La place de l'Arabe est sous terre"; "Si vous êtes un vrai Givati (unité d'élite), vous devez tuer les Arabes"; "Jérusalem-Est pour Israël". Des étoiles de David signent d'autres cris de guerre. C'est là que les soldats avaient installé leur campement et leurs postes de tir comme en témoignent les boîtes de cartouches et les sacs de sable sur la terrasse.

"C'ÉTAIT COMME UN JEU POUR LES SOLDATS"

C'est là aussi qu'un autre drame s'est déroulé. Fahed raconte : "Mon père Atiyeh a travaillé en Israël. Il parle hébreu et sait ce qu'il faut faire. Il a laissé la porte ouverte. Ils ont commencé par tirer partout. Lorsqu'ils sont entrés, les soldats nous ont demandé de lever les mains et de sortir. Ils étaient huit ou dix. C'est alors qu'ils ont tiré. Mon père a été tué sur le coup. Il avait trente balles dans le corps ! Il a été tué sous mes yeux. Tout le monde s'est mis a crier et à pleurer. Ils ont tiré à nouveau. Plusieurs autres membres de la famille ont été blessés, surtout des enfants dont mon frère Ahmed, âgé de 4 ans. Il a reçu deux balles dans la poitrine et des éclats dans la tête. Puis ils ont incendié une pièce. On ne voyait plus rien, On étouffait. Au bout de dix minutes, nous avons été autorisés à sortir et à nous diriger vers la route principale. J'avais mon frère dans mes bras. Les Israéliens nous ont craché dessus. Les ambulances ne pouvaient pas approcher. Nous avons trouvé refuge dans une maison. Mon frère Ahmed est mort."


Selon plusieurs autres témoins, cinq autres membres de la famille Samouni ont été tués par balles dont un jeune homme de 17 ans, qui était resté caché dans une maison. Certains blessés se sont vidés de leur sang. Un grand père de 75 ans est mort écrasé par un mur démoli au bulldozer.

Zahwa, la veuve d'Atiyeh, raconte en détail, les larmes aux yeux, le drame qu'elle a vécu. "C'était comme un jeu pour les soldats. Ils riaient", affirme-t-elle. Zeinab, 12 ans, qui a perdu son père, sa mère, deux frères et des cousins. Shiffa, 19 ans a également enterré son père, sa mère, sa tante et son oncle. Almassa, 13 ans, se souvient comment un soldat a tiré sur Messaouda qui avait son bébé de 6 mois dans les bras, et qui est mort. Tous ont perdu plusieurs proches.


"Pourquoi, pourquoi ?", répète Nabayia. "Il n'y avait pas de résistance, pas de combattants, pas d'armes. Quel est notre crime ? Quelle faute avons nous commise ? Que le monde entier réponde à cette question. Il ne peut plus y avoir de paix avec Israël. Mon prochain fils, je vais l'éduquer pour être un moudjahid, pour qu'il venge tous ces enfants, tous ces morts."


Interrogée, la porte-parole de l'armée, Avital Leibovitch, a assuré jeudi qu'"une enquête est en cours. Mais je veux que vous sachiez que la brigade Givati n'est pas entraînée pour tuer des femmes et des enfants et que des tirs des mortiers sont partis de Zeitoun." Le Bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires (Ocha) avait recensé, le 8 janvier, Zeitoun parmi les "plus graves incidents" de l'offensive israélienne.

Les Samouni sont des agriculteurs. Les champs alentour ont été ravagés par les chars. Au moins 300 personnes sont aujourd'hui sans abri. "Comment voulez-vous que l'on aime les Israéliens ?, crie Mouna. Ils tuent par plaisir et personne ne dit jamais rien. Notre sang ne vaut rien. C'est le plus grand massacre commis dans la bande de Gaza. Combien de temps encore allons nous être terrorisés et massacrés ?"



Michel Bôle-Richard
VATICAN
Un évêque négationniste va être réhabilité
NOUVELOBS.COM | 23.01.2009 | 07:54
77 réactions
"Je ne crois pas que six millions de Juifs aient été gazés", affirme Mgr Richard Williamson, l'un des quatre évêques intégristes dont l'excommunication serait sur le point d'être levée par le pape Benoît XVI.

L'un des quatre évêques intégristes dont l'ex- commu- nication serait sur le point d'être levée par le pape Benoît XVI, Mgr Richard Williamson, a nié l'existence des chambres à gaz dans un entretien diffusé par la télévision suédoise.
"Je crois qu'il n'y a pas eu de chambres à gaz (...) Je pense que 200.000 à 300.000 Juifs ont péri dans les camps de concentration, mais pas un seul dans les chambres à gaz", a-t-il déclaré au cours de l'émission "Uppdrag gransning" (mission investigation), programme hebdomadaire de la télévision publique suédoise SVT.
Mgr Williamson, de nationalité britannique, appartient à la fraternité sacerdotale Saint-Pie X, organisation catholique intégriste dont, selon des journaux italiens se fondant sur des indiscrétions au Vatican, Benoît XVI a décidé de lever l'excommunication.

"Complexe de culpabilité"

Agé de 68 ans, il avait été ordonné évêque par Mgr Marcel Lefebvre en 1988, provoquant son excommunication et celle des autres évêques "schismatiques".
"Il y a certainement eu une grande exploitation (de ces faits). L'Allemagne a payé des milliards et des milliards de deutschemarks et à présent d'euros parce que les Allemands souffrent d'un complexe de culpabilité pour avoir gazé six millions de Juifs mais je ne crois pas que six millions de Juifs aient été gazés", a-t-il encore dit, au cours de cet entretien diffusé en différé mercredi soir.
On estime à six millions le nombre de Juifs qui sont morts sous le IIIè Reich, notamment dans des camps de la mort ou au cours d'exécutions massives.
Interrogée par l'AFP, SVT a précisé que l'entretien avait été enregistré en Allemagne mais n'était pas en mesure de dire à quelle date.
Le quotidien italien Il Giornale affirme jeudi que le pape a décidé d'annuler l'excommunication prononcée en 1988 par Jean Paul II contre les évêques traditionalistes adeptes de Mgr Marcel Lefebvre.
Le décret déjà signé par le pape doit être rendu public d'ici à la fin de la semaine, selon le vaticaniste d'Il Giornale Andrea Tornielli, généralement bien informé.
L'information n'a été ni démentie ni confirmée par le Vatican. (avec AFP)

Wednesday, January 21, 2009

Le caricaturiste Siné se défend de tout antisémitisme
LE MONDE | 21.01.09 | 09h19 • Mis à jour le 21.01.09 | 11h26 Réagissez (12) Classez Imprimez Envoyez Partagez
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Deux hommes, deux styles, deux générations, deux manières d'être journaliste. L'ancien dessinateur de Charlie Hebdo, Siné, 80 ans, et Claude Askolovitch, 46 ans, rédacteur en chef du Journal du dimanche et chroniqueur politique sur Europe 1, se sont retrouvés, mardi 20 janvier, devant la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris. Le premier poursuivait le second pour "diffamation".


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La justice se penchera à nouveau sur "l'affaire Siné", le 27 janvier à Lyon, suite à une plainte de la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) contre le dessinateur pour "incitation à la haine raciale".

Au cours de l'audience parisienne, il fut question d'antisémitisme mais aussi de "complot", d'"amalgame", de "conflit israélo-palestinien" et de "la difficulté de la presse à traiter certaines questions", dont, selon le mot de Claude Askolovitch, "la question magique : la question juive".

Le 8 juillet 2008, au cours de l'émission "On refait le monde" sur RTL, Claude Askolovitch avait jugé "antisémite" un article de Siné publié six jours auparavant dans l'hebdomadaire satirique. Il avait assuré aux auditeurs que Philippe Val, directeur du magazine, s'apprêtait à "faire un éditorial pour expliquer que Siné est une ordure, qu'il a dérapé et qu'il devrait partir".

Dans l'article incriminé, Siné ironisait sur le parcours de Jean Sarkozy, fils cadet du président de la République, et sur la relaxe dont il venait de bénéficier dans une affaire de délit de fuite face à un "plaignant arabe". Il évoquait aussi sa possible "conversion au judaïsme pour épouser sa fiancée, juive et héritière des fondateurs de Darty", concluant : "Il fera du chemin dans la vie ce petit." Siné a reconnu avoir voulu pointer "l'arrivisme" de Jean Sarkozy, "la fascination de la famille Sarkozy pour le fric" et "la conversion à une religion (…) pour du blé", mais a récusé tout antisémitisme.

"COUP DE BOULE"

"Quand j'ai entendu qu'on me traitait d'antisémite, mon sang n'a fait qu'un tour", a témoigné l'ex-chroniqueur de Charlie Hebdo, visiblement affecté par cette accusation. "Si je l'avais eu [M. Askolovitch] en face de moi, ce n'est pas un procès qu'il aurait eu, c'est un coup de boule", a lancé le caricaturiste, en affirmant avoir "reçu des condamnations à mort à cause de ce rigolo". "Je me vois associé à Faurisson ou Le Pen, à des gens que je hais", s'est emporté Siné. Claude Askolovitch, "c'est un grossier personnage que j'ai envie de tuer", a-t-il déclaré, provoquant par sa gouaille et ses écarts de langage les rires du public et les sourires des avocats. Puis il s'est repris. A sa manière : "Enfin, le tuer c'est beaucoup mais en tout cas le faire souffrir."

Sûr de lui, Claude Askolovitch s'est défendu en invoquant sa bonne foi et la liberté d'expression : "Siné est libre d'écrire des insanités, je suis libre de les signaler." "Je n'ai jamais traité Siné d'antisémite, j'ai analysé sa chronique comme étant antisémite", a-t-il martelé, évoquant les préjugés sur "l'argent et les juifs" et les "avantages" dont jouiraient "les juifs par rapport aux arabo-musulmans en France".

Cité comme témoin par Patrick Klugman et Jean-Pierre Mignard, les avocats de M. Askolovitch, le sociologue Michel Wieviorka, spécialiste de l'antisémitisme, a conforté cette lecture en reprenant l'idée du "deux poids, deux mesures". "Le nouvel antisémitisme en France repose sur l'idée que les juifs réussissent dans la société alors que ce n'est pas le cas des arabo-musulmans", a-t-il rappelé, en ajoutant : "S'il faut dire qu'un propos est antisémite, c'est parce que tous ces propos amalgamés constituent un terreau favorable au drame."

Thierry Lévy et Dominique Tricaud, les avocats de Siné, ont estimé que "cette affaire avait été utilisée par les uns et les autres pour servir d'autres intérêts". "J'aurais provoqué l'affaire Siné pour entrer dans les grâces du président [de la République] ? Insanités", a répliqué M. Askolovitch. Selon les avocats de Siné, Philippe Val, cité par la partie civile mais absent au procès, "aurait profité de l'affaire" pour se débarrasser de Siné. La polémique a entraîné le départ du dessinateur de Charlie Hebdo et la création de Siné Hebdo.

La procureure a demandé la relaxe de M. Askolovitch au nom de la liberté d'expression. Jugement le 3 mars.

Stéphanie Le Bars
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LA CRISE A GAZA ET LA FRANCE
La contagion de la haine
L’idée que le pays d’Europe où les communautés, juive d’un côté, musulmane de l’autre, sont le plus nombreuses pût rester à l’abri des retombées du conflit au Proche-Orient était une idée tout simplement absurde. Et le fait de n’avoir pas pensé à cette éventualité était simplement irresponsable. Déjà, lors d’un entretien avec un historien comme Jacques Berque, nous avions évoqué le problème de la présence de l’islam en France comme une réalité incontournable. Il s’agissait alors de rejoindre ou non les Américains dans la première guerre d’Irak, en janvier 1991. Berque soutenait que la France était déjà devenue une "puissance arabe" et que nous ne pouvions pas, de ce fait, intervenir. Avec plusieurs amis – un groupe formé de Germaine Tillion, Maxime Rodinson, Pierre Vidal-Naquet, Jean Lacouture et moi-même -, nous lui avons opposé que c’était précisément par estime pour les Arabes que nous devions contribuer à leur émancipation plutôt que de se montrer solidaires de leur régression.
Les chaînes de télévision étaient alors loin d’être aussi diverses qu’aujourd’hui, et Al-Jazeera, en particulier, n’existait pas. Il n’y avait pas ce foisonnement de sites internet et les radios ne multipliaient pas les émissions d’information reprises "en boucle". De ce point de vue, la surprise n’est pas d’assister depuis quinze jours à des manifestations contre les bombardements israéliens à Gaza mais que ces manifestations ne soient pas plus violentes.
J’ai fait involontairement, il y a quelques années, l’expérience de l’émotivité que peut engendrer un martèlement de l’information. Nous avions, dans notre automobile, laissé la radio allumée. De temps à autre, nous changions de station. Chaque fois, de manière lancinante, nous entendions annoncer, sur le ton le plus froid, qu’un Palestinien avait été abattu dans tel ou tel endroit des territoires occupés. Et comme le journaliste, pour aller plus vite, ne précisait pas dans quelles conditions il avait été tué, le sentiment s’installait en nous que le meurtre d’un Palestinien était un événement ordinaire de la vie courante.
Je me souviens d’avoir arrêté le moteur et dit à ma compagne : "Si j’étais musulman, j’aurais envie de sortir de la voiture et de tirer sur n’importe qui." J’imagine très bien, aujourd’hui, qu’un jeune Français musulman, après avoir entendu ses parents, puis le prêche de l’imam à la mosquée et enfin un déluge d’informations sur les ennemis de l’islam, oui j’imagine très bien quel sentiment d’humiliation et de révolte il peut éprouver.
Il en va de même, naturellement, et dans le sens contraire, pour un jeune Français juif, lorsqu’il entend avec la même régularité obsédante le résumé d’informations accablantes pour un Etat qui se déclare et se veut juif et dont il se sent, qu’il le veuille ou non, solidaire. De toute façon, d’ailleurs, il est concerné. Ce jeune juif se découvre dans un milieu hostile d’autant que rien n’est fait pour distinguer de manière convaincante l’antisionisme de l’antisémitisme. On se demande comment les réactions des uns et des autres pourraient être évitée alors que, dans les deux camps, on persiste à ne se parler les uns aux autres que pour se menacer ou s’accuser.
On a célébré au printemps dernier, et avec quel faste, le 60ème anniversaire de la création de l’Etat des juifs. A aucun moment, au moins dans les déclarations officielles des autorités françaises et surtout des responsables "communautaires", on n’a entendu des voix se préoccupant de ce qu’avait coûté aux Arabes de Palestine la gloire d’Israël. Or il aurait fallu tout faire pour ménager la sensibilité à vif des musulmans. Il aurait fallu qu’une institution comme le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) fasse leur place aux sentiments des Palestiniens et à leur revendication légitime d’un Etat indépendant. C’était l’occasion rêvée pour Gilles Bernheim, le nouveau grand rabbin de France, de faire une entrée oecuménique et fraternelle. Sans doute les communautés juives (le pluriel est ici volontaire) sont-elles nombreuses et marquées par la diversité. Mais les dissidents demeurent trop silencieux. Sait-on, par exemple, qu’en dehors du Cercle Gaston Crémieux et du Cercle Bernard Lazare, il y a des dizaines d’associations judéo-musulmanes. Elles ne se sont même pas adressées à nous pour se faire connaître.

2. D’autant que je ne pense pas que Barack Obama puisse renverser très vite l’ordre des choses. Je ne vois aucun des noms comme ceux de Brent Scowcroft, Zbigniew Brzezinski, David Ignatius, Robert Malley ou même de Dennis Ross dans le staff chargé, auprès de Hillary Clinton, des affaires du Proche-Orient. Hillary Clinton, cette grande dame, a contraint son rival Barack Obama à d’imprudentes surenchères, lorsqu’elle a pris envers Israël des engagements sur lesquels Barack Obama ne pouvait que s’aligner, en particulier lorsqu’elle a reconnu le caractère définitivement juif de Jérusalem comme capitale de l’Etat. Les généraux israéliens pouvaient très bien comprendre qu’aucun des candidats à la présidence des Etats-Unis ne s’opposerait à l’expédition à Gaza qu’ils préparaient déjà. Ce qui peut empêcher de renoncer à l’espoir, c’est que Barack Obama - comme Madeleine Albright et comme Colin Powell - s’est souvent déclaré impressionné par le degré d’impopularité des Etats-Unis dans le monde arabe et dans l’univers musulman.
Mais revenons à la situation française. Puisque les médias, malgré eux, portent une si lourde responsabilité, ils ont le devoir de restituer la complexité de cette véritable malédiction proche-orientale. Les représentants des grandes religions, de leur côté, viennent de prendre enfin l’initiative d’inciter ensemble leurs fidèles à renoncer à toute violence. Les intellectuels ont un rôle considérable à jouer dans cette épreuve. Ce rôle est clair : il s’agit de montrer à l’opinion arabe qu’il y a de très nombreux Français juifs hostiles à l’intervention israélienne à Gaza et de montrer à ces derniers qu’il y a de nombreux Français musulmans qui exécrent par le Hamas. La paix est un bien trop précieux et trop fragile pour la laisser entre les seules mains des religieux. D’autant qu’à la fin des fins il s’agit d’une chose et une seule : obtenir la fin du massacre des innocents.
Jean Daniel
78 réactions





valeix Accordez leur du Feu, Il voudront une allumette
Bonsoir, J'ai bien lu votre article Monsieur Daniel et j'avoue que j'ai été très surpris par votre ton à la fois "évasif" et imprécis sur le sujet. Je n'ai pas l'h...
19.01 à 20h21 - Alerter
lora Accordez leur du Feu, Il voudront une allumette
la vérite est là devant nous personne ne peux la nier...
18.01 à 22h46 - Alerter
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Conditions de modération

par Jean Daniel,
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Rabbi Eliyahu: I sent Mother Rachel to Gaza


Former chief rabbi responds to rumors of woman appearing before troops, warning them of danger in Operation Cast Lead, says, 'The story is true, I sent her'. Rabbi Shlomo Aviner: A sucker will believe anything

Kobi Nahshoni Published: 01.21.09, 08:27 / Israel Jewish Scene




Two days have passed since the ceasefire in Gaza took effect, and one of the most widespread legends of the days on the battlefield has received rabbinical approval. On the last days of the war, rumors spread about a woman presenting herself as Jewish matriarch Rachel appearing to IDF soldiers and warning them of explosives, booby-trapped houses and terrorist ambushes within the Gaza Strip.



Former Chief Rabbi Mordechai Eliyahu, who is considered one of most prominent religious leaders in Israel, recently prayed several times at Rachel's Tomb for the safety of the troops. When asked about the rumor, the rabbi said, "The story is true. I sent her."



Full Recovery

Rabbi Eliyahu goes back to work / Kobi Nahshoni

After prolonged hospitalization and medical condition defined as 'critical', former chief rabbi returns for first time to his office in Jerusalem. 'This is another step towards his return to leading the religious public,' says rabbi's associate
Full story



Due to his illness, the rabbi has not been giving his weekly sermon in recent months, but has been replaced by his son, Safed Rabbi Shmuel Eliyahu. In Monday's sermon Rabbi Eliyahu junior commented on the rumor, saying, "If I hadn't heard this story with my own ears, I wouldn't be able to tell it, but I met the head of a Yeshiva who told me, 'This is not a fabricated story. I know the man this happened to'.



"He gave me the man's name, and then asked, 'Say, does this have anything to do with the fact that Rabbi Eliyahu left the hospital and went to Rachel's Tomb before the war? He went there once, twice, three times, and didn't go anywhere else'.




"To be honest, I was afraid to ask the rabbi," Rabbi Shmuel Eliyahu continued. "When we go to him with such stories, he always throws us out, so I approached him with caution. I told him, 'Father, you know, they are saying such and such happened in the war. Should we believe? Should we not? Is it true? Is it a lie?'



"He looked and me and said, 'Yes, it is true. I told her, I told Rachel there is a war, don't stop yourself from crying, go before the Holy one blessed be He, pray for the soldiers that dedicate their souls for the people of Israel, that they may strike and not be stricken.'




"I said to him, 'Then you should know that she really did appear there," and he asked, 'Did she tell them that I sent her?' This story that I am telling you is fresh and hot!"



Rabbi Aviner: These things need proof

Despite the craza caused by the rumors, there are some who are not so quick to believe the story. Rabbi Shlomo Aviner commented on the legend in his video blog saying, "On such matters they say, 'A sucker will believe anything'."



According to Aviner, Rachel is with the Jewish people at all times, and there is no need for any evidence to show that she revealed herself to anyone personally.



"There are two types of extremism," Aviner continued, "One type of extremism is to deny miracles, and another type of extremism is to believe when anyone tells you about a miracle that there really was one.



"We may have been imagining. Sometimes a person imagines things, a sane person. Sometimes one is under pressure, tired, hungry, and thinks he sees something that isn't there, and later fosters it in his memory. This is called FMS – false memory syndrome."




"It may have been a gentile woman. There are also good Arab women – not all of them are, but there are some. And maybe someone dreamed up this idea to strengthen faith, and to say, 'you see? There are people that go to war and there are people that don't go to war but they pray, and because of them, Rachel came to save us.' That's why such things need proof."

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Aviner summed up his speech saying, "There were soldiers that fell in battle and Rachel was not there.



"There were also soldiers who won battles due to their great dedication and wisdom, and courageousness to fight, and Rachel was not there, meaning, Rachel was not there in the image of a woman guiding them and telling them go this way, go that way,